J’ai récemment assisté à la présentation du fonctionnement d’un établissement scolaire par trois chefs d’établissement: deux hommes et une femme. La présentation s’appuyait, comme il se doit, sur un power point, présentant les diverses fonctions au sein d’un établissement et le rôle de chacun. L’une des diapositives précisait que le proviseur (lycée) / le principal (collège) est « l’ordonnateur des dépenses ». L’intervenante a alors précisé en affectant de plaisanter, mais sur un ton malgré tout sérieux, qu’elle était principale de son collège. Son voisin de gauche l’a interrompue pour dire avec un rire sarcastique: « Mais alors, est-ce qu’on doit dire ordonnatrice ou ordonnateure? »
Inutile de dire que j’ai été soulagée de l’intervention de cette principale, et outrée de la réaction de cet homme. Non seulement cela n’avait pour lui aucune importance, non seulement il se moquait ouvertement de l’intervention de sa collègue, mais il lui a coupé la parole pour le faire. Une manière évidente de rétablir un ordre qu’il devait estimer menacé (l’interruption est analysée par des linguistes comme « un réel déni d’égalité d’accès à l’espace de la parole » – vous pouvez lire à ce propos « La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation. Les pratiques conversationnelles des hommes » sur le site du collectif Les mots sont importants).
J’avais déjà été frappée, avant son intervention, par le fait que la présentation utilisait exclusivement le masculin dit « universel »: le proviseur, le gestionnaire, le CPE, le professeur… Quand on est sensibilisé à ces questions, il devient de plus en plus difficile d’accepter que le masculin représente, englobe, absorbe le féminin. En tant que femme, il m’est de plus en plus difficile d’accepter que le féminin reste largement invisible dans la langue quand il s’agit de s’adresser à un public qu’on suppose mixte. Et contrairement à ce que peuvent penser certain.es, il ne s’agit pas là d’une question anecdotique.
Ce qui m’intéresse surtout ici, c’est l’idée même et le procédé de féminisation, en particulier pour les noms de métiers et de fonctions. La « plaisanterie » de ce proviseur fait allusion à l’hésitation actuelle concernant le féminin du suffixe masculin -eur, qui prend, en français standard, la forme -euse ou -trice (danseur/danseuse, instituteur/institutrice). Vous remarquerez au passage que la réflexion se fait toujours dans le sens masculin -> féminin, le masculin, généralement moins long, étant considéré comme la forme de base. Le féminin du suffixe -eur pose parfois problème, comme pour le nom auteur, masculin, qu’on emploie aujourd’hui à propos de femmes (« Marie Darrieussecq est un auteur contemporain »). Le mot autrice existe, on le trouve employé dès le XVIIème siècle; voir la section « Féminisation » dans l’article « Ecrivain » de Wikipédia. On peut lire dans le même article:
Depuis le XXe siècle, l’usage semble osciller entre « femme de lettres », « écrivain », « écrivaine », « auteur » et « auteure ». En France, le mot « écrivaine » n’est pas reconnu par l’Académie française qui lui préfère le terme de « femme écrivain » ou, plus généralement, « écrivain », quand l’information de sexe n’est pas importante ; en revanche, le Petit Larousse l’admet depuis 2009, de même que la Présidence de la République. Au Québec et en Suisse romande, l’emploi des termes « écrivaine » et « auteure » s’est généralisé depuis les années 1980. En Belgique, la forme « écrivaine » est recommandée par le Service de la langue française dans les documents des autorités administratives, les ouvrages d’enseignement, les offres et demandes d’emploi.
Le sujet est complexe, car il ne touche évidemment pas qu’à la langue; on ne peut pas, selon moi, y réfléchir seulement en termes de purisme grammatical. Je suis tombée par hasard, en faisant des recherches pour cet article, sur une discussion de contributeurs/trices Wikipédia à propos d’un article sur une personnalité québécoise que je ne connaissais pas, Michaëlle Jean. La discussion porte notamment sur le point suivant: doit-on ou non féminiser le titre « gouverneur »? Les contributeurs et contributrices font intervenir des arguments en rapport avec les variantes francophones (français standard / français québécois), des arguments d’ordre purement grammatical (le féminin -eure serait une aberration) mais aussi d’ordre idéologique. Ainsi, si l’un d’eux refuse la féminisation en -eure, il ne voit aucun problème à « Première ministre » (dans l’article Wikipédia qui lui est consacré, Edith Cresson est décrite comme « Premier ministre de François Mitterrand »), car cela est pour lui » logique et grammaticalement tout ce qu’il y a de plus correct »; quelqu’un d’autre écrit:
Alors, il faudra vous y faire, après députée, sénatrice, il y a bien gouverneure ! Et il ne faudra pas longtemps je pense avant que l’on fasse disparaisse l’horrible Premier ministre [pour les femmes]. Edith Cresson Première ministre de la France, voila ! Je suis désolé pour vous tous, messieurs les machistes qui se cachent sous un français que vous ne connaissez même pas, mais cela se fera, avec ou sans vous. Vous pensiez la langue dernier refuge de l’homme, non la femme le colonisera aussi.
Au-delà de l’argument militant, je crois que cette idée de la langue comme dernier rempart contre la conquête, par les femmes, d’une place égale à celle des hommes est assez juste. La morphologie grammaticale et l’histoire de la langue, invoqués par l’Académie Française pour justifier leur position conservatrice à l’égard de la féminisation, ont bon dos. L’explication, selon moi, c’est que l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail, puis leur accès progressif à des fonctions de plus en plus élevées ont perturbé un ordre que la langue reflétait. Les noms de métiers ou de fonctions qui ont connu une féminisation récente, et dont le féminin ne se forme pas de manière « naturelle » (c’est-à-dire non choquante à l’oreille, comme chercheur/chercheuse), illustrent la permanence d’une barrière symbolique, bien ancrée dans les consciences des hommes comme des femmes, et malgré des incitations gouvernementales, depuis les années 1980, à faire évoluer la langue et les mentalités.
L’exemple des noms des fonctions considérées comme les plus dignes le montre bien: les années 1980 et 1990 ont connu plusieurs débats sur cette question, où l’on se demandait notamment s’il fallait dire « Madame la ministre » ou « Madame le ministre » (on voit ici qu’il n’y a pas de modification de la forme du mot, seulement de son déterminant; c’est déjà trop pour certain.es, apparemment). Edith Cresson (Première Ministre de François Mitterrand entre mai 1991 et avril 1992) est appelée « Madame le Premier Ministre ». Le blocage vient parfois des femmes elles-mêmes; certaines élues, par exemple, préfèrent se faire appeler « Madame le Maire » (la raison souvent invoquée est celle de l’homophonie mère/maire), ou « Madame le député » (quel est le problème avec « la députée »?). Difficile, cependant, de faire la part entre les appellations relevant d’un choix de la personne concernée et celles reflétant le conservatisme du locuteur ou de la locutrice… J’ai fait remarquer il y a quelques semaines, via Twitter, à Corinne Lepage que sa bio la présentant comme « députée européen » relevait d’un compromis pour le moins étonnant. Elle se décrit maintenant simplement comme « députée européenne ».
S’il y a une chose que j’ai apprise, après le débat sur « Mademoiselle » notamment, c’est que quand on parle de la langue, tout le monde a son mot à dire (ce qui est normal); en revanche, les féministes, elles, sont invitées à se la fermer, souvent avec violence. Ne parlons même pas de la règle « le masculin l’emporte sur le féminin ». Petit échantillon, trouvé sur un forum de jeux vidéo. Il y a aussi des femmes qui interviennent dans la discussion (« Moi ça ne m’a jamais gênée »), mais la majorité des commentaires, souvent assez violemment anti-féministes, viennent d’hommes: « On se prend la tête pour des trucs débiles sans déconner », « Les extrémistes féministes me répugnent », « Ca me donne envie de casser de la féministe quand je lis des conneries pareilles », l’incontournable « elles haïssent la différence et renient la nature », et le non moins incontournable « elles n’ont pas mieux à faire, franchement? ». Comme on est entre soi, même pas la peine d’argumenter, les féministes sont de toutes façons dévaluées a priori et toute idée d’évolution du fonctionnement actuel de la langue est accueillie à grands coups de smileys rigolards.
Ce conservatisme est, me semble-t-il, dominant. La féminisation systématique des noms, mais aussi des textes (par la mise en évidence systématique du féminin, grâce à divers procédés: « ceux et celles », « ils/elles », chacun-e, certain.es…) relève toujours, en France du moins, d’une approche militante, et est par conséquent automatiquement perçue comme tel, avec les conséquences positives et négatives que cela peut avoir. Au cours d’une conversation sur cette question avec une universitaire (que j’appelle, personnellement, une enseignante-chercheuse – on peut aussi parler de chercheure), spécialiste de la question du genre grammatical en anglais, celle-ci m’a expliqué préférer se désigner elle-même comme « enseignant-chercheur » et considérer que ses homologues revendiquant le titre féminisé revendiquaient ainsi de manière trop ouverte une position militante dans un milieu qui reste, malgré tout, conservateur.
La féminisation systématique semble donc avoir donné lieu à un type d’usage de la langue très spécifique et toujours minoritaire (en français du moins, les procédés variant d’une langue à l’autre). Le refus de l’invisibilité linguistique des femmes et la mise en évidence du féminin définissent les contours d’une forme de communauté linguistique régie par ses propres codes, ceux-ci relevant toujours, en grande partie, de l’expérimentation linguistique. La spécificité de cette communauté linguistique réside dans l’identification militante de ses membres. Il sera intéressant, avec le recul, de voir ce qui, parmi la diversité des choix proposés (par exemple entre -eur et -eure, -eure et -euse) et des pratiques d’écriture possibles (parenthèses, points, majuscules tirets pour faire apparaître le masculin et le féminin, etc.), se conservera et passera dans la langue commune… à toutes et à tous.
Pour aller plus loin:
J’ai rassemblé plusieurs ressources sur la question dans mon Pearltree (collection de liens) consacré aux rapports entre genre et langage.
Un commentaire qui n’a rien à voir avec le billet 🙂
J’ai vu votre « appel » sur Twitter pour des contributions extérieures.
En fait je voulais me proposer, non pas pour écrire ou pour des thèmes, mais pour faire des dessins qui illustreraient certains de vos billets ? Si ça vous dit. De temps en temps. Car ce sont des problématiques qui m’intéressent ; vous pouvez aller voir :
http://janinebd.blogspot.fr/2011/04/talons-aiguilles-et-domination.html
http://janinebd.blogspot.fr/2012/02/woman.html
Si vous voulez en discuter, sur twitter je suis @janine_bd
merci!
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Je suis très intéressée (et flattée), merci beaucoup pour cette proposition! Je n’avais même pas vu que vous me suiviez sur twitter. C’est drôle, en cliquant sur vos liens je me suis rendu compte qu’une amie m’a parlé de votre blog hier en me le recommandant chaudement. Je comprends pourquoi! D’ailleurs il me semble y avoir déjà fait un tour sur une recommandation de Morpheen. RDV sur twitter, je vous envoie un mail dès que je peux 🙂
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J’ai beaucoup d’hésitations sur cette question, étant assez puriste de la langue et aimant l’euphonie. J’ai un temps été séduite par le compromis de l’Académie française (fonctions neutres et métiers féminisés, ce qui revient à dire « la directrice » mais « Mme le directeur »), mais il s’avère que c’est finalement assez intenable. Pour une argumentation inverse, on peut voir « L’Homme est l’avenir de la femme » de Natacha Polony (mais ne l’achetez pas, c’est trop cher pour ce que c’est)
En tout cas bravo pour cet article documenté et nuancé !
En revanche, quelqu’un pourrait-il m’expliquer pourquoi sur les blogs féministes, les auteurs (et autrices ?) utilisent des formes types « les député-e-s » ou « les députéEs », alors qu’ailleurs on écrit éventuellement « les député(e)s » ?
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Le compromis de l’Académie Française n’en est pas vraiment un: leur position est très conservatrice (c’est leur rôle, après tout) et leur argumentation totalement hypocrite (cf. lien dans l’article). En gros, on nous explique 1) qu’il ne s’agit en fait pas de masculin et de féminin mais de genre non-marqué et genre marqué 2) qu’il n’y a donc pas de problème, le genre non-marqué est neutre, basta. Il n’y a PAS de neutre en français pour les noms… C’est une manière de se voiler la face et d’évacuer le problème que je n’accepte pas et que je trouve assez malhonnête.
A propos des procédés de féminisation, c’est ce que j’évoque rapidement à la fin de l’article: il existe plusieurs façons pour féminiser les noms à l’écrit. J’employais avant les parenthèses, puis j’ai lu que cela revenait à mettre symboliquement les femmes entre parenthèses: je ne suis pas sûre d’être d’accord, mais ça m’a suffisamment troublée pour que je passe aux points de féminisation. C’est le choix, par exemple, de la traductrice de Trouble dans le genre et je trouve que ça marche bien, car ça entrave moins la lecture que les tirets. Cela dit, j’ai lu une étude (il faudrait que je la retrouve) expliquant que cet obstacle à la lecture n’en est pas vraiment un: ça ralentit effectivement au début, mais comme tous les signes typographiques, il suffit d’en prendre l’habitude pour retrouver un rythme normal (c’est-à-dire au bout de quelques lignes). Quant aux majuscules, je ne suis pas convaincue car je trouve ça peu clair. Une anecdote: en 2009, pendant la mobilisation contre la réforme des concours d’enseignement (je n’étais alors pas engagée dans le féminisme comme je le suis aujourd’hui), j’avais répondu outrée à un mail utilisant ce procédé. Le mail décrivait l’intervention de la police auprès de « militantEs » (ou terme similaire), et j’ai cru qu’on cherchait à faire de la démago en insistant sur le fait qu’il s’agissait de filles, alors que je savais qu’il y avait aussi des mecs. Tout ça pour dire que c’est une source possible de confusion … 😉
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Pareil, quand je vois une majuscule comme ça j’ai l’impression qu’on ne parle que de de femmes, et pourtant je sais ce que ça veut dire ! 😀 mais j’imagine qu’on finit par s’y habituer.
À choisir je préfère un signe qui ne prenne pas de place, comme le point ou la parenthèse, que les tirets qui me gênent.
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Les membres de l’Acadamie Française se révélent pour le coup incompétent.
En français, on doit marquer le féminin ! c’est une règle que l’on peut qualifier d’absolue.
(l’histoire androcentrée fait que certains mots n’ont pas de féminin… ça n’a rien à voir avec les règles de français, au contraire)
Il faut savoir surtout qu’en français, quand on dit « Madame la Ministre », cela signifie que l’on s’adresse à la personne qui détient un certain rang social, ou dépositrice d’une responsabilité.
Par contre, quand on dit « Madame le Ministre », grammaticalement correct ; cela signifie que l’on s’adresse de manière formelle à l’institution (en l’occurence le Ministère) comme si la société fonctionnait indépendamment de tout aléas humains.
Amusant, que les gardiens du temple -ces Messieurs de l’Académie Française- ne connaissent même pas le principe sémantique qui distingue « Madame le Ministre » de « Madame la Ministre ».
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Oui, les tirets sont laborieux. Ce qui me frappe avec ce choix d’écriture, et ce pourquoi je voulais écrire cet article, c’est à quel point j’ai l’impression d’employer une langue spécifique, qui ne paraît normale qu’à un petit nombre de personnes. Je n’avais jamais vu de points de féminisation jusqu’à il y a quelques mois… Et c’était une traduction de Judith Butler, donc est-ce que ça compte vraiment…
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J’ai toujours goûté pour formidable l’hypocrisie de l’Académie, qui nous « invante » un neutre dont je m’étonnais alors (je ne suis ni seul⋅e ni premier⋅ère à l’avoir dit) qu’aucune de mes maîtresses d’écoles ne m’ait jamais parlé — et si l’on dit bien « institutrice », pourquoi ne dirait-on pas « première ministre »… Mais ton amie doit aussi aimer la blague, si elle insinue effectivement que le militantisme est à réserver pour les milieux pas trop conservateurs 😉
Pour ce qui est de la marque typographique de résistance à la « re-naturalisation du monopole masculin de l’universel », j’avais moi-même trouvé la façon proposée et utilisée par Cynthia Kraus, dans sa traduction de Gender Trouble, si fantastique, que je n’ai toujours rien lu de plus de ce bouquin que ses préfaces !
Parlant des alternatives (je voudrais ne pas m’étendre trop là-dessus), je trouve juste que les tirets, d’une façon générale, c’est déjà assez le bordel comme ça ! Trop de rôles sont attribués au seul signe « – » — ses frangins (frangines ? ) « – » et « — » étant trop méconnus. Pitié, donc, n’en jetons plus 😉
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Rho, tu ne peux pas t’arrêter à la préface de Cynthia Kraus, quand même 🙂 Je te jure que ça vaut le coup. Par contre, il faut y aller armé.e! Un article là-dessus bientôt…
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Bonjour,
J’attire votre attention sur l’espéranto. C’est une langue très pratique pour faire des liens entre les personnes qui parlent des langues différentes, pour des raisons que je ne détaillerai pas ici (vous pouvez aller voir sur le site Lernu pour en savoir plus). Mais surtout, en tant que féministe, il me semble que c’est une langue dont on devrait s’emparer : elle permet, de par sa structure, d’être parfaitement égalitaire entre les femmes et les hommes. Elle a été entre construite de la manière suivante en ce qui concerne le masculin, le féminin et le neutre : suffixe « in » pour désigner le féminin, préfixe « vir » pour désigner le masculin, et absence de préfixe et de suffixe pour ne pas préciser masculin ou féminin. Le o désignant le nom, on a « ino » pour femme, et « viro » pour homme, instruistino pour enseignante, virinstruisto pour enseignant de sexe masculin, instruisto pour enseignant sans précision du sexe, bovino pour vache, virbono pour taureau, bovo pour les animaux de cette espèce. En espéranto, dès lors qu’on respecte les règles grammaticales on se fait comprendre et les locuteurs considèrent que c’est juste , mais dans l’usage, si cette manière de construire les mots est utilisée en ce qui concerne les animaux, elle est ignorée en ce qui concerne les êtres humains : la culture du « masculin-neutre » et de la construction du féminin à partir du masculin reste prédominante. Mais l’intérêt, c’est que c’est possible, tout en étant « puriste », sans remettre quoi que ce soit en question hormis l’usage d’un nombre de personnes encore faible.
Je milite donc pour que l’espéranto devienne la langue de communication internationale, et que les féministes soient à la pointe de son usage, pour faciliter les communications entre les femmes du monde et pour avoir enfin une langue égalitaire.
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Merci pour ce commentaire. C’est passionnant, je ne savais pas que le genre fonctionnait ainsi en espéranto. J’aimerais bien savoir dans quel cadre et avec qui vous pouvez pratiquer cette langue. C’est un aspect original et séduisant de la lutte féministe, je n’y aurais jamais pensé. Une chose cependant: il me semble qu’il ne faut pas que le mode de communication que vous préconisez devienne une manière de construire une langue à part, pour les femmes… Mais si l’espéranto peut permettre (entre autres choses!) d’attirer l’attention sur les asymétries existant en français par exemple, ce serait un très grand pas! Dans quel cadre militez-vous?
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Autre chose: si je comprends bien, l’espéranto devrait permettre d’éviter le genre de problèmes que nous connaissons en français, mais la « culture du masculin-neutre », comme vous l’appelez, est reconduite dans cette langue? C’est très intéressant. Je vais essayer de me renseigner plus sur la question.
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Hum… Moi ce qui m’a frappé quand j’ai découvert l’esperanto, c’est qu’homme se dit viro, et femme, virino. Masculin de référence donc, une femme est une « hommesse ». Mais j’ai vu qu’il y avait d’autres termes pur désigner les genres, je me trompe peut-être/
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Itou, j’utilise le tiret ou le point: selon l’ordi sur lequel je suis, j’arrive à mettre un point médian ou bien non.Le point bas (full stop) j’ai du mal mais bon, peut-être que je vais m’y faire.
En revanche la majuscule, jamais pu, ça heurte mon œil 🙂
De fait j’écris là sur un ordi où je n’arrive pas àctrouver le point médian zut…Donc député-e-s ou député.e.s. 🙂
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Et voilà, sur celui-ci, je peux faire député‧e‧s.
C’est agaçant, faut que je comprenne pourquoi sur tel autre, je ne trouve pas l’astuce 🙂
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Je n’avais même pas pensé qu’il existait tout simplement un code pour le point médian, donc j’utilisais les points bas… Merci! http://fr.wikipedia.org/wiki/Point_m%C3%A9dian#Codage_informatique
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Une petite contribution sur le mot « auteur » au féminin, tirée d’un extrait d’un roman de Restif de la Bretonne (La Paysanne pervertie ou les dangers de la ville, 1784) : « Ah ciel ! une femme autrice ! Mais c’est le comble du délire » [précision : le mot « autrice » est en italique]. Un exemple ou la monstruosité lexicale (enfin, toute relative, ce n’est après tout qu’une bête suffixation) sert à montrer la supposée monstruosité éthique et sociale d’une femme qui écrit des livres, dans le contexte de misogynie paroxystique de cette fin de 18ème siècle rousseauiste… Un petit exemple qui montre bien, pour le coup, que rien n’est neutre (mais qui en doutait ?), et combien l’idée de conservatisme dans la langue s’articule si bien avec le conservatisme des genres…
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Apparemment (toujours le précieux article WP sur « écrivain »), Restif aurait tenté « auteuse » (pas de source). Il y a aussi cette magnifique citation de Jules Renard, que j’avais déjà lue ailleurs: « Les femmes cherchent un féminin à auteur : il y a bas-bleu. C’est joli, et ça dit tout. À moins qu’elles n’aiment mieux plagiaire ou écrivaine » (Journal, 1905). Je vais peut-être m’en faire une devise, tiens.
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Il me semble que c’est aussi Jules Renard qui soulignait qu' »écrivaine » rimait avec « vaine ». C’est vrai, c’est terrible, et ce n’est pas comme si « écrivain » rimait avec « vain »…
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Et niveau masculinisation, on fait quoi ?
Je reste toujours UNE personne, je suis UNE victime. Je pourrais être sage-femme mais… (d’ialleurs il y a peu, esthéticienne n’avait pas de masculin, sauf pour une spécialisation de philosophie).
Bien sûr, il est clair et net que c’est beaucoup moins courant que dans le sens que vous dénoncez mais à mon avis il serait plus intelligent de prendre les deux côtés en même temps. Pour une bête question d’image, ainsi ça fait moins « féministe bornée » (même si ce n’est pas le cas, ça peut donner cette image auprès des plus conservateurs) et ainsi ça coupe l’herbe sous le pied de beaucoup de contradicteurs.
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La masculinisation est aussi une question à part entière et intéressante, à laquelle on ne pense pas d’emblée car, comme vous le soulignez, le problème ne se pose pas de manière aussi fréquente ni dans les mêmes termes. Les exemples que vous donnez (une personne, une victime) ne me paraissent pas relever du même paradigme: d’abord, il ne s’agit pas de noms de métiers, la question de la visibilisation ne se pose donc pas avec la même acuité; ensuite, le problème que je pointe n’est pas celui de l’existence de deux genres distincts et largement arbitraires en langue, mais celui d’un fonctionnement général qui tend à rendre le féminin invisible. Mais vous avez raison de soulever cette question, puisqu’il s’agit là aussi de désigner des êtres humains. Si on reprend l’exemple de « personne », je vois mal comment on pourrait revendiquer l’utilisation du masculin, « un personne » (= un rien du tout) ne signifiant évidemment pas la même chose qu' »une personne ». Quant à « la victime », la réflexion sur ce terme ne peut que se situer sur un terrain idéologique sur lequel je ne m’aventurerai pas.
Je connais beaucoup moins bien cette question, sur laquelle il existe, je crois, peu d’études (je n’en ai lu aucune). Je connais cependant quelqu’un qui a travaillé là-dessus pour un mémoire de linguistique, je devrais lui demander d’intervenir sur ce blog. Il me semble qu’il existe peu de noms de professions qui, comme « sage-femme » ou « esthéticienne », résistent radicalement à la masculinisation, dans les faits comme dans la langue. On peut aussi réfléchir à des résistances à la masculinisation qui ont un impact totalement différent: je pense aux insultes et au fait que la plupart des insultes ayant à voir avec la sexualité sont au féminin (à part « enculé », c’est le seul exemple qui me vient à l’esprit). Par exemple, « salaud » n’est pas l’équivalent de « salope », et en argot il n’y a pas d’équivalent masculin à « pute », même si les prostitués existent. Mais la question se pose, à nouveau, en des termes très différents.
Merci en tout cas pour ce commentaire, je ne voudrais certainement pas passer pour une « féministe bornée »… 😉
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Pour personne, je voyais bien « person » comme masculin, pas vous ? 🙂
Pour victime je parlais du mot en général, pas de la définition qu’on lui colle.
Certes, ce ne sont pas des métiers, mais à mes yeux la différence est minime sur le principe (ah je viens de penser au métier doublure, tiens, on peut peut-être arriver jusqu’à 5 si on pousse bien ? :D).
Cependant j’ai soulevé cette question juste pour rappeler que les questions de genre sont plus poussées que ce qu’on pense au premier abord (c’est aussi valable pour moi, le lien avec les insultes, je ne l’avais pas fait). Et au moins en mettant ça sur la table, on limite, d’après quelques discussions auxquelles j’ai assisté, une guerre sur des arrières pensées.
Après, il y a évidemment des différences de niveau, bien sûr.
(je vous rassure, vu votre réponse, vous n’êtes pas une féministe bornée :D)
Je viens de penser, n’y-a-t-il pas tout simplement, dans bien des cas, un problème de définition de ce qui est « féminin », « féminin visible », « masculin », « masculin visible » (au niveau inconscient, car je doute que ce soit quelque chose à laquelle on réfléchit à la base). Je suis peut-être peu clair là, surtout que c’est quelque chose à laquelle je viens de penser et que je n’ai pas encore bien formé dans ma tête. Il faudra probablement que j’y réfléchisse, pour le coup.
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Je suis d’accord: les questions de genre ne peuvent pas se focaliser seulement sur les femmes, c’est un contre-sens complet. Etant une femme et féministe, j’ai plus de facilités à aborder la question par ce biais, mais j’essaie aussi de montrer qu’on ne peut pas questionner la place des femmes dans la société sans montrer qu’elle participe d’un système général de définition des rôles genrés, de ce qu’est la masculinité et ce qu’est la féminité. J’ai abordé cette question notamment dans ma série d’articles sur la publicité, en essayant de déplacer le projecteur pour montrer que le sexisme souvent évident qui reste attaché à la représentation des femmes dans la pub ne peut se comprendre qu’en lien avec une représentation, en creux, du Mâle (blanc et hétéro).
Effectivement, je ne comprends pas bien ce que vous voulez dire en distinguant féminin / féminin visible etc. Vous parlez de la distinction entre le genre arbitraire dans la langue et le genre lié au sexe biologique pour les noms désignant des personnes? Ca m’intéresse, en tout cas.
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En fait, en français, il y a des mots qui ont leur propre genre (indépendamment de la personne à qui on applique le « mot »)… comme « la sentinelle », ou « le planton », et bien évidemmment le fameux « la victime ».
Pour le coup, c’est égalitaire : on doit dire « la sentinelle » qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. C’est le genre de la fonction qui compte, pas le genre de l’individus qui assure la fonction.
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Je vais tâcher de résumer, mais je pense qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire pour bien formaliser. Pardonnez alors s’il y a des imprécisions (enfin non pas « s’il y a des imprécisions » mais « les imprécisions »).
Mais oui c’est un peu ça.
Par exemple premier ministre/première ministre, je vais simplifier.
il y a d’un côté, disons le groupe A, ceux qui considèrent que l’évolution de la langue SUR LE LONG TERME, peu importent les raisons, est plus importante. Et totalement sans importance par rapport au sexe biologique. La logique est un peu celle de la différence entre UN fauteuil et UNE chaise. Entre UNE porte et UN portail…. Une victime et un assassin.
Il n’y a pas de logique à voir autre qu’historique (d’ailleurs les genres grammaticaux changent au cours du temps, voir « ombre » et « après-midi »).
De l’autre côté, disons le groupe 1, ceux qui considèrent qu’au moins quand le mot désigne quelqu’un d’un sexe particulier, ce doit être visible avec un accord du mot. Féminisation et masculinisation importent à leurs yeux pour des raisons diverses. Par exemple le fait d’avoir beaucoup de noms purement masculins dans les sphères du pouvoir renvoie une certaine image de la société où les femmes étaient dans l’ombre… ou dans l’ombre du lit. Le « féminin invisible » dont vous parlez (invisible et sans pouvoir ni espérance du pouvoir).
Et bien sûr tous ceux entre les deux extrêmes, en passant par les indifférents ou qui n’ont pas d’avis (mais que le sujet intéresse).
À ce niveau on peut regretter l’absence d’un genre neutre (ou la présence de genre) en français qui résoudrait pas mal de problèmes.
Autrement dit pour les A, le féminin dans la société ne sera pas plus visible avec une première ministre qu’avec un premier ministre, les actes importent mais la dénomination est un héritage qui doit évoluer naturellement et non trop brusquement. Un peu comme si quelqu’un s’amusait à dénaturer un monument historique*. Et là dedans les masculins/féminins, voire la neutralité, sont « arbitraires ». Tout comme le fait que « long » est un mot court et « qu’abréviation » est un mot long. Ou que « cheap » n’a pas de traduction en un mot en français
Pour les 1, le changement passe d’abord par le nom pour atteindre l’esprit. Parler de première ministre fait entrer l’idée que ce n’est pas un métier d’homme. Pour ce groupe ces différences de langage forment l’esprit, et changer le langage, au moins pour les accords, change donc les mentalités (mais pas trop sinon gare à 1984). Ce n’est pas d’ailleurs une nouveauté, il ne faut pas oublier la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne pour mettre en lumière le côté très masculin des droits de l’Homme et du citoyen. Je doute que citoyenne et femme furent « inventés » à cette occasion, mais leur utilisation me semble vraiment être du même principe.
(et s’il y avait un genre neutre ou pas de genre du tout, il n’y aurait pas, alors, de masculin/féminin visible)
Si je ne me trompe pas (car après tout ça reste un embryon de réflexion), on arrive à une conclusion qui ne m’enchante guère : il sera difficile d’arriver à un consensus car ça renvoie à sa façon de percevoir le monde. Or la perception du monde est très personnelle** et non soumise à la réflexion***, du coup, il n’y aurait de solution qu’un groupe impose à l’autre ses vues ?
*ce qui est déjà arrivé, mais je m’égare
**j’ai pu comparer avec plusieurs personnes la façon dont les gens perçoivent les visages, ce qui est vu en premier, ce qui n’est jamais remarqué… ce qui reste en mémoire. C’est très variable selon les gens et à mes yeux ça en dit beaucoup sur la personne.
***pas plus que la couleur préférée.
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OK. Donc d’un côté (une position extrême, comme vous dites), il y aurait le groupe de ceux et celles qui considèrent que la langue est irréductible au réel, que la seule relation entre ces deux domaines se ferait par une dénomination objective et arbitraire de l’un par l’autre: un ministre, un arbre, une chaise. De l’autre, ceux et celles qui pensent au contraire que le réel et la langue sont étroitement dépendants et se modèlent l’un l’autre; dans ce cas, il y aurait bien sûr une grande part d’arbitraire dans l’assignation du genre en langue, qui serait à nuancer en montrant que la dénomination ne se fait pas toujours de manière objective et n’est jamais coupée du réel. C’est cela?
J’ai abordé cette question notamment dans deux articles (ici et là).
Je suis assez d’accord, ce que vous dites recoupe schématiquement les grandes positions théoriques sur cette question. Il ne me semble cependant pas qu’il s’agisse de deux extrêmes: la seconde position (qui est la mienne, bien sûr) ne nie absolument pas la dimension en grande partie arbitraire de la langue et du genre lexical, elle ne s’oppose donc pas terme à terme avec la première position que vous décrivez. L’opposition n’est donc pas aussi caricaturale (même si j’ai bien compris que vous mettiez délibérément en avant les contradictions entre ces positions). Même l’Académie Française, qui a toujours interprété la fonction de « garante de la langue française » dans le sens du conservatisme linguistique, reconnaît que la question de la féminisation, pour parler de ce versant du problème, se pose bel et bien. Seulement, leur façon d’y répondre est de botter en touche, comme je l’expliquais dans un autre commentaires, en brandissant l’argument du genre « non-marqué » et donc neutre que serait le masculin. Or, comme vous le rappelez, le neutre n’est pas une option pour les noms en français. Cet argument leur permet de renverser d’adopter une position bien paradoxale: puisqu’il y a, plutôt qu’un masculin et un féminin, un genre non-marqué et un genre marqué, c’est plutôt du féminin que se situe la discrimination (au sens étymologique), puisque c’est le féminin qui affiche une spécificité et une différence. Pour résumer leur position, 1) les termes du problème sont mal posés 2) si on pose le problème différemment il n’y a plus de problème 3) qu’est-ce qu’elles veulent encore, ces bonnes femmes?
D’accord aussi pour dire que le positionnement entre ces deux partis relève du choix personnel et idéologique; c’est ce que j’essaie de montrer dans cet article. C’est donc bien que la question doit se poser d’un point de vue militant. Au passage, pour moi, le féminisme représente encore plus qu’un combat pour l’égalité femmes-hommes: obtenir cette égalité suppose de questionner les rôles masculin comme féminin. C’est pour cela que les études de genre m’intéressent autant.
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Article très intéressant que j’ai découvert -surprise- en faisant des recherches sur la féminisation des noms. Bien que puriste la plupart du temps (en ce qui concerne l’accord du participe passé et la concordance des temps surtout), la non-féminisation, surtout quand elle concerne les nom de métiers et de fonctions, me heurte car justifiée par la règle du « masculin universel », en fait franchement machiste. Pour autant la féminisation de certains mots, ou une certaine forme de féminisation (autrice plutôt qu’auteure) me déplait aussi car disphonique. Certes l’oreille s’éduque, et peut-être que dans deux ou trois générations autrice ne choquera plus. En fin de compte pas de réponse, ou alors au cas par cas. Je reprends l’expemple d’auteur: si le genre de l’écrivain/écriavaine importe, parce que féministe par exemple, oui je le féminiserai. Et quant aux noms de fonctions, l’idéla serait la création d’un genre neutre (hélas impossible), car ce qui importe dans le domaine publique n’est pas tant l’appartenance générique que la fonction elle-même, et la façon dont la personne l’exercera.
Bref, merci pour cet article bien documenté et nuancé bien qu’engagé.
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Merci pour ce commentaire. Un point de désaccord cependant: dans une langue distinguant masculin et féminin, et tant que cette distinction régira la façon dont on se représente le monde, le genre de la personne dont on parle est, qu’on le veuille ou non, important. Vous donnez l’exemple d’écrivain/écrivaine: si on réservait la forme « écrivaine » à des auteures féministes, cela n’aurait pas de sens, ou plutôt cela contribuerait à faire de la féminisation la caractéristique d’une langue à part et militante, comme j’essaie de l’expliquer à la fin de l’article. En clair, si l' »écrivain » est une femme et si la possibilité existe de la désigner par un nom féminin, il faut le faire, indépendamment du fait qu’elle soit féministe ou pas.
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Bonjour,
Depuis quelques années déjà, je suis sensibilisée par la féministation des noms de métiers et fonctions. J’en ai pris conscience grâce à l’écrivaine Benoîte GROULT, militante féministe. Et depuis, je féminise mentalement tout ce que je lis (articles, jounaux, revues, livres, etc…), c’est devenu un réflexe.
Bravo pour votre blog !!
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Je pense que la féminisation des mots doit se faire selon l’oreille. Exemple tout bête, on dit souvent « une infirmière », le masculin s’étant agrandit avec l’apparition d’hommes dans le métier on dit « un infirmier », rien de choquant, comme une aide-soignante et un aide-soignant, dans le monde du travail médico-social l’alternance est constante même si généralement on parle plus souvent au féminin qu’au masculin…Que dire pour « une sage-femme »…comment établir le masculin… »UN » sage-femme ou bien « UN sage-HOMME » ?? C’est pareil dans beaucoup d’autres milieu ou l’homme était généralement plus présent que la femme…Après je pense que ça doit se faire au feeling (Une maçonne ou une maçon ?) On dit bien un peintre/une artiste….(la valeur d’artiste étant plus grand que peintre XD)
Bref j’en reviens aussi au « mademoiselle », je pense qu’à un certain âge on peut se permettre de délaisser ce mot pour un « madame » concret même si on est pas marié. Je ne trouve pas que ce mot représente la « vieille fille » si on a passé les 30ans, personnellement depuis qu’il n’y a plus le mademoiselle sur les formulaires, je me sens dépourvu de ma valeur de jeune fille devenu grande…Je veux garder mon statut de fille fière de ne pas être encore sous la coupe d’un mari ou de mon père…Fille, on passe du nom du père au nom du mari et je trouve que le mademoiselle me laisse un temps pour me faire à ma propre identité nominal…Pour moi Madame X c’est ma mère ou ma grand-mère mais ce n’est pas moi, je trouve que cela me détache un peu de l’image de la petite fille à son papa et que même si j’ai un copain, je ne suis pas la meuf/femme/copine de….Le madame est trop solenel pour une jeune fille de 20ans…Je suis pas vraiment féministe mais pas non plus soumise à l’homme mais je trouve que sur ce point là, les féministes ont fait une bêtises qui m’a fait sortir de mes gonds…Enfin voilà mon avis…Vous pouvez me lyncher maintenant XD
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Le français est la première victime de son incohérence.
Les choses ont des genres, on répugne à féminiser des professions (par lesquelles on définit le genre de la personne), on fait dominer le masculin au pluriel… tout ça parce qu’on manque de termes neutres. « They » en anglais, par exemple.
Il faut une équivalence homme-femme pour toutes les professions et fonctions. On ne pourra pas s’accorder sur une définition neutre puisque l’usage l’en empêche, ainsi que le genre des personnes définies par ces termes.
Pour la domination du masculin sur le pluriel, il faudrait inventer un pluriel neutre et ce serait une révolution énorme. Ça risque de ne pas passer avant longtemps et on va garder ce « ils » par défaut.
Pour le genre des choses (la fessée, le ballon, un stylo, une clarinette,…), c’est un folklore linguistique qu’on va garder même s’il est illogique, donc compliqué, et injustifié. A moins aussi d’inventer un déterminant neutre pour les objets et de refondre totalement notre langue. Je pense quand même que prêter des genre aux choses influence nos conceptions. Il y a même des textes comiques assez bien sentis sur le sujet.
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Bonjour à toutes et à tous!
Dans le contexte d’un séminaire à l’université, j’ai créé un sondage concernant la féminisation des noms de métier qui s’adresse à tous les citoyens français et à toutes les citoyennes françaises. Vous m’aideriez beaucoup si vous participiez à ce sondage. Merci!
https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSf_AGxdZhm-A6yX1dwuF5v8dOgy0erYN8R_j_hOFIr6ctHZVA/viewform?c=0&w=1
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