Bingo féministe et « mansplaining »

Hier, Sophie Gourion, une féministe que j’apprécie et que je suis sur Twitter, a eu un long débat à propos du marketing genré. Elle a écrit, il y a quelques mois, un article pour Slate sur cette stratégie « qui consiste à segmenter l’offre produit en fonction du sexe », »une façon indirecte de démultiplier les intentions d’achat, deux produits sexués devant ainsi se substituer à un seul produit mixte au sein d’un ménage ». Une des personnes avec qui elle discutait n’y voyait pas de sexisme et, surtout, pas un sujet de préoccupation pour les féministes; d’où ce tweet (écrit par un homme):

Précisons que cette personne, avec qui j’ai discuté ensuite, se considère comme féministe et que mon objectif n’est pas de lui contester cette appellation. Ce qui me dérange, dans ce tweet, c’est son ton paternaliste, et surtout, surtout, sa façon d’expliquer à une féministe, qui réfléchit et écrit beaucoup sur le sujet, ce qu’est « le vrai combat du féminisme ».

On trouve en fait dans ce tweet un combo: il mêle un bel exemple de mansplaining et une case du bingo féministe. Je m’explique.

Le terme mansplaining est ce qu’on appelle un mot-valise, formé des mots anglais man (homme) et explainer (qui explique). On en trouve une bonne définition sur ce blog, qu’on pourrait traduire ainsi:

Le mansplaining ne désigne bien sûr pas seulement un homme qui explique; de nombreux hommes parviennent tous les jours à expliquer des choses sans insulter en quoi que ce soit ceux/celles qui les écoutent.

Le mansplaining, c’est quand un mec vous dit à vous, une femme, comment faire quelque chose que vous savez déjà faire, ou pourquoi vous avez tort tort à propos de quelque chose quand vous avez en fait raison, ou vous parle de « faits » divers et inexacts à propos d’un sujet que vous maîtrisez un milliard de fois mieux que lui.

Des points bonus s’il vous explique que vous avez tort de dire que quelque chose est sexiste!

Pensez aux hommes que vous connaissez. Est-ce que l’un d’eux fait preuve de ce mélange divin de privilège et d’ignorance conduisant à des explications condescendantes, inexactes, délivrées avec la conviction inébranlable qu’il a raison (…) parce qu’il est l’homme dans cette conversation?

Ce mec-là est un mansplainer.

(EDIT: Sur twitter, @celinelt, dans un éclair de génie, propose de traduire mansplaining et mansplainer par « mecsplication » et « mecspliquer ».)

Tu crois que je suis en train de faire du mansplaining? Je vais t’expliquer pourquoi tu as tort.

Alors, vous voyez ce que je veux dire? On en connaît toutes et tous, des comme ça. Un très bon exemple nous est offert par un commentaire au précédent article paru sur ce blog. Rappelons qu’il s’agit d’une série sur les jeux vidéo, écrite par une spécialiste de la question. Morceaux choisis du commentaire:

Darksiders… Franchement. Pose ton stylo. Réfléchis. Est-ce que tu vois un putain de cavalier de l’apocalypse comme un fringant jeune homme fluet?
Même Strife est plutôt dans le genre baraque, le problème c’est plus Fury aux courbes exacerbées sans raison. En revanche Uriel est assez loin de ce genre de clichés.
… Cela dit. Franchement. Atta. Les motivations de War, c’est blanchir son nom. Il est où le patriotisme? Le goût de la compétition? Honneur devoir?

Ensuite.
Metro 2033. Mais… Vache… Est-ce qu’on a joué au même jeu? Artyom? Assoir sa virilité? AAAAAAAAAAAH. Mais écoute sa voix de geek mélancolique, c’est pas possible, faut arrêter à un moment. Je sais pas. C’est viril de collectionner des cartes postales?

J’ai lu. Mes yeux se sont agrandis et j’ai eu un grand QUOI? incrédule.
Atta. On incarne le Master Chief mais on suit Samus dans ses aventures. Euh… Alors. Explique moi la différence entre Metroid Prime et Halo (Oui je sais Metroid est mieux, mais c’est une question d’opinion), Les deux sont des autistes, on les entend jamais. Ce sont des FPS. On avance et on tire sur des trucs. Ca change quoi qu’il y ait du XX ou du XY dans l’armure? Hint: RIEN.

A mon sens, si on veut commencer à fouiner dans le stéréotype masculin dans le jeu vidéo, il faut le chercher là où il n’a aucune raison d’être particulière, où ça ne correspond/participe pas à la construction d’un personnage à la persona développée. [ndlr: ???]

Vous avez saisi l’idée. Le tout forme un pavé destiné à prouver qui a la plus grosse qu’il en sait bien sûr plus long que Mar_Lard sur les jeux vidéo.

Bon sang, merci beaucoup de nous avoir mansplainé tout ça!

Pour en revenir au tweet cité plus haut, il s’agissait de mettre un pont final à une discussion en expliquant à une féministe qu’elle se fourvoyait, parce que lui savait ce que le « vrai combat du féminisme » devrait être. Il me l’a redit plus tard, ce n’est pas quelque chose qui lui a échappé: il est persuadé de savoir, mieux que nous, ce que doit être le féminisme, même s’il emploie indifféremment les mots « sexe » et « genre », et parle de « genre sexué », ce qui ne veut rien dire. Bref.

Qu’une chose soit bien claire. Comme je critiquais cette attitude, il m’a accusée de vouloir exclure les hommes du combat féministe. Loin de moi cette idée, les hommes sont indispensables à ce combat, puisque les féministes se battent pour l’égalité des genres. En revanche, je refuse qu’un homme m’explique comment, quand et pourquoi être féministe. De même, je me considère comme anti-raciste mais en tant que blanche, il est hors de question que je me substitue aux premier.es intéressé.es dans ce combat.

Le problème avec les femmes, c’est juste qu’elles ne comprennent pas le féminisme aussi bien que moi

Sophie a d’ailleurs gagné des points bonus: non seulement on lui expliquait, à elle, féministe, ce qu’est le féminisme, mais en plus elle aurait tort de percevoir ces stratégies marketing comme sexistes (« des points bonus s’il vous explique que vous avez tort de dire que quelque chose est sexiste! »). Là aussi, je le répète: tout le monde a voix au chapitre, mais en ce qui concerne le sexisme envers les femmes, la perception des femmes est plus légitime que celle des hommes. Et il est horripilant (pour rester polie) de s’entendre expliquer qu’on a tout faux et qu’on ne devrait pas voir les choses de cette manière.

Le coup du mansplainer qui explique à une féministe comment être féministe, c’est un classique. Un cliché. Une étape obligée. Tou.tes les féministes connaissent cela. C’est même une case dans le bingo féministe, qui répertorie toutes les réponses les plus communes destinées à clouer le bec aux féministes. Ces réponses peuvent être le fait d’hommes ou de femmes. Citons les incontournables « Moi, je vais te dire ce qui ne va pas dans le féminisme » et « Les féministes se plantent, c’est l’égalité qu’il nous faut ». Parce que j’avais réagi au tweet ci-dessus en qualifiant ce twitto de mansplainer, j’ai eu droit à cette réponse charmante, de la part d’une femme cette fois:

Ah, on progresse dans le bingo: je passe donc par la case « Tu donnes une mauvaise image des féministes ». Je gagne combien de points, dites? Qualifier une féministe de « harpie », là aussi, c’est d’un classique… mais je dois vous faire un aveu: c’est la première fois que ça m’arrive. Allez, j’ai bien droit à un bonus?

Non très chère, ce n’est pas ce que « mansplaining » veut dire

AC Husson

Plus sur le mansplaining: j’ai fait un pearltree rassemblant des articles sur la question.

EDIT 1: J’ai voulu rendre les tweets anonymes, cela marche sur Chrome mais pas sur tous les navigateurs apparemment. Mon intention n’était pas de désigner nommément ces personnes, j’essaie de régler le problème.

EDIT 2: Deux réponses à mon article, ici et . Je m’en suis déjà longuement expliquée dans les commentaires: ces articles essaient de me faire dire des choses que je n’ai pas dites. Il n’est pas question de censurer qui que ce soit, mais d’expliquer en quoi une attitude répandue est condamnable et, par là, assurer justement des conditions équilibrées et saines pour la discussion. Pas la peine donc de crier à l’atteinte à la liberté d’expression, à l’anti-républicanisme (cf. les commentaires de cet article) ou je ne sais quoi encore.

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160 réflexions sur “Bingo féministe et « mansplaining »

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  5. Bonjour, cette contribution est fortement instructive. Je me pose une question concernant l’évolution des relations homme/femmes ou femme/homme: l’avancée de rapports sexués ne devrait-elle pas reposer sur une dynamique paritaire? L’homme et la femme sont co-responsables de leurs interactions, si les prises de positions de hommes sont considérées à chaque fois comme une tentative – conscience ou non – de domination, nous n’arriveront jamais à établir des rapports de réciprocité?
    Je suis un homme convaincu par la nécessité des luttes féministes. Parfois je trouve que certaines prises de position ne sont pas convaincantes et sont même tirées par les cheveux. Ais-je le droit de l’exprimer sans être taxé de « mansplainer »?

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  8. Bonjour Jean,
    pour répondre à votre message, si la parité est en effet tout à fait souhaitable, nous n’y sommes pas encore. Donc difficile d’agir comme si les inégalités n’existaient plus. Quand vous dites « si les prises de positions des hommes sont considérées à chaque fois comme une tentative de domination, nous n’arriveront jamais à établir des rapports de réciprocité »
    cela sous entend:
    1) que les individus sont excessivement critique à l’égard des attitudes des hommes
    2) que c’est par la confiance dans les hommes, en étant moins « sur la défensive » qu’on obtiendra l’égalité (la réciprocité comme vous dites)
    Ai-je bien compris ?
    Si c’est cela, je trouve que c’est un peu naïf. Les hommes sont placés comme dominants dans notre système, encore aujourd’hui. Consciemment ou non comme vous dites, ils auront tendance à reproduire ses mécanismes grâce auxquels ils ont la meilleure place. Et pour les hommes qui sont dans une dynamique de conscientisation des rapports de pouvoirs entre hommes et femmes et des inégalités persistantes, s’ils n’ont rien à se reprocher, où est le problème à ce que des personnes continuent de dénoncer les rapports de pouvoir ?
    Enfin pour ce qui est d’exprimer votre opinion sur le féminisme. Je pense que le mansplanning est bien expliqué dans cet article : il y à la manière d’exprimer cette opinion. Le mansplanner est celui qui arrive en mode « je vais vous dire pourquoi vous vous trompez ». Ce qui est particulièrement mal venu sur le sujet du sexisme et du féminisme. Donc oui, en tant qu’homme, si vous souhaitez exprimer votre opinion sur le sujet, faites le dans le respect et avec la vigilance de ne pas conforter ces rapports de pouvoir. Veillez à ne pas positionner votre point de vue comme plus légitime ;-).

    Cordialement,

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  10. Le « mansplaining » c’est avant tout un stéréotype (ironiquement sexiste puisque par définition seuls les hommes sont concernés) invoqué par certains féministes incapables d’argumenter.
    Il exploite très astucieusement plusieurs artifices rhétoriques relativement judicieux (notamment du fait que toute défense sera perçue comme renforçant le stéréotype) et permettant de dénigrer les arguments de leur interlocuteur en se basant sur la forme ou la situation plutôt que sur les arguments avancés.
    Plus précisément, et en se basant sur la définition de cet article :
    – Le « mansplainer » a tort parce qu’il est un homme
    – Le « mansplainer » a tort parce qu’il parle du féminisme, un sujet que… seules les femmes peuvent maîtriser, c’est bien ça ?
    «… ou pourquoi vous avez tort tort à propos de quelque chose quand vous avez en fait raison, ou vous parle de « faits » divers et inexacts à propos d’un sujet que vous maîtrisez un milliard de fois mieux que lui» – donc le « mansplainer » a donc tort… parce qu’il a tort, argument imparable…
    « Des points bonus s’il vous explique que vous avez tort de dire que quelque chose est sexiste!» : – je suppose qu’on doit en déduire qu’un homme ne peut pas parler de sexisme, seules les femmes y sont habilitées…

    Mais attendez… Je suis un homme, je parle de féminisme, j’ai émis une critique… Flûte, je suis un mansplainer ! Toutes mes excuses, veuillez ignorer tout ce paragraphe qui ne peut donc être qu’un torrent d’inepties 🙂

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  11. Partons de l’idée que les hommes savent ce qu’est le féminisme (sachant que c’est dur de savoir aujourd’hui ce qu’est le féminisme!).
    J’aimerai participer pour suggérer qu’un homme qui parle de féminisme, s’il essaye d’expliquer un concept féministe par exemple, n’est pas condamnable! Halte aux raccourcis pour se donner de la prestance! Certes certains ont un ton présomptueux pour expliquer mais je ne pense pas que c’est à lier au combat féministe! Une femme peut tout a fait faire la même chose: expliquer avec un ton insidieusement supérieur ce qu’est le féminisme ou un de ses concepts. Non?
    signé: une femme

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  12. pouet@pouet.fr Tu as beau être un homme, tu as peut-être déjà eu le sentiment qu’une personne pensait savoir mieux que toi comment agir ou penser a propos d’un sujet qui te concernait toi principalement. Cette personne a été condescendante avec toi et c’est sentie clairement supérieure… ce n’est pas du mainsplaining mais c’est le même principe !

    On utilise le terme mainsplaining quand c’est un homme qui le fait envers une femme parce qu’il se sent (inconsciemment ou non) supérieur à elle. C’est juste un terme fait spécialement non pas pour les hommes, comme tu dis, mais pour démontrer l’inégalité homme-femme (pas pareil). Tu sais, ce truc qu’on nous inculque dès l’enfance, quand on dit aux filles de ne pas sortir toutes seules ou le grand frère qui dit gentiment à son cadet « ahah tu frappe comme une fille ! »

    Bref, le mainsplaining ne dénonce pas les hommes, mais plutôt l’éducation qu’ils ont eu. C’est comme ça que je vois les choses en tout cas.

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    • @luluedanslalune : Je me sens obligé de réagir, car si ton explication était vraie, le premier signe serait que ça dénoncerait cela d’une façon générale, alors que cet article stigmatise les hommes, ni plus, ni moins. C’est d’ailleurs un peu le problème du féminisme (et oui vous allez dire que je fais du mansplaining), depuis la 3e génération de ce mouvement. En effet, les actions engagées sont clairement le plus souvent « anti-hommes » pour ainsi dire et ne cherche pas l’égalité homme-femme, et c’est d’ailleurs pour cela que l’on assiste à l’apparition de certaines femmes qui rejettent le féminisme. Il y a quelques décennies, c’était clairement du féminisme, les femmes se battaient pour leurs droits. Maintenant, il y a seulement stigmatisation des comportements masculins, tout en en demandant plus que ce qu’obtiennent les hommes. Ce genre de comportement ne peut apporter qu’une chose s’l réussit, une inversion des comportements entre hommes et femmes, ce qui ne résoudra pas mais transformera le problème. A titre personnel, je suis totalement pour l’égalité homme-femme (et j’imagine à quel point nous n’y sommes pas) mais le féminisme tel qu’il s’exprime dans les médias, ou tel qu’il ressort de façon publique, heurte ma « sensibilité » d’homme régulièrement (et je ne suis pas « atteint » facilement) à cause des « attaques » constantes qu’il y a contre mon genre, et par rapport au sens initial de féminisme, on diverge totalement à mon sens (et je pense humblement que c’est totalement contre-productif).

      J’aurais aimé étayer plus mon message mais je n’ai pas le temps maintenant (mais je me devais de réagir) ; j’espère seulement que mon message sera compris dans le bon sens. Mais bon, je suis un homme, je n’y connais rien et je ferais mieux de me taire, selon l’article.

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      • Voila tout le problème : vous vous sentez visés. Oui, nous parlons de vos comportements, mais ce n’est pas vous juger coupables. Car vos comportements – comme les nôtres – sont le fruit de la société. Ça signifie que nous n’en sommes pas totalement responsables.

        Si les femmes s’attaquaient avant aux droits plutôt qu’aux mentalités (quoique les deux sont liés, je doute qu’elles aient réussit à obtenir l’un sans l’autre) c’est parce que l’inégalité était flagrante. Aujourd’hui ça l’est moins, on peut dire qu’on s’attaque aux « restes ». Votre façon de penser, vos comportements, reflets de l’inégalité d’aujourd’hui.

        Je ne pense pas qu’on ait tord de dénoncer les comportements masculins. Par contre tu as raison sur un point : on se concentre trop dessus. Il y a encore beaucoup de fille, énormément même, qui se pense inférieur (inconsciemment ou non) et il faudrait vraiment qu’on travail là-dessus aussi.

        Mais je ne pense pas qu’on ait tord en se concentrant sur votre mentalité. Parce que vous êtes tout de même la source principale de cette inégalité, que vous le vouliez ou non – inconsciemment ou non.

        Et j’ajouterai que si tu te sens réellement agressé par certain mouvements, c’est que ceux-ci sont peut-être VRAIMENT anti-homme. Mais ne retiens pas ceux-là, retiens les autres. Personnellement je ne fais même plus attention à ces groupes.

        Sinon, si tu te sens visé par tout féministe, quel qu’il soit, eh bien c’est dommage. Le message ne passe clairement pas.

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        • Oui, je me sens visé, et très franchement, jusqu’à preuve du contraire, la plupart des actions entreprises par les féministes fonctionnent ‘en marchant’ sur les hommes ; en outre, il y a sans doute des manques du côté des femmes au niveau de l’égalité, c’est également le cas du côté des hommes, mais CA c’est totalement TABOU et, le pire sur ce point, c’est que les féministes/médias & cie viennent dire que les « agressions » faites aux femmes sont tabous. C’est l’hôpital qui se fiche de la charité.

          Un peu comme dans ton 1er paragraphe où tu me dis que je devrais pas me sentir visé alors que le message m’inclut : tout le monde procède comme ça, si le message ne passe pas, c’est pas parce qu’il est mal formulé, c’est parce que l’autre ne l’a pas compris. Et, dans la communication, au sens le plus général possible, c’est rarement la seule source de mauvaise transmission…

          Je prendrais 2 exemples pour illustrer ce que je disais précédemment :
          – le projet Crocodiles. Ca ne choque personne que tout les hommes soient représentés en crocodile (donc comme prédateur potentiel dans l’esprit de la BD) ? Ca en dirait sur les mentalités dont tu parles mais plutôt du côté féminin, cette fois-ci.
          – la publicité ‘Live’ d’Adopte-un-mec.com : pour rappel, ils ont mis des hommes plus ou moins dénudés dans une vitrine pour sponsoriser le site. (Quasi-)personne n’a rien dit sur le fond de la chose, mais je me demande quel genre de mouvement ça aurait soulevé si on avait fait ça avec des femmes…

          Tu penses que la démarche des mouvements est bonne ? Soit. Moi, j’y vois plus le signe d’un clivage à venir. Pourquoi ? Parce que, finalement, on ne tient compte dans ce ‘combat’ que les comportements des hommes (même inconscients) que les femmes trouvent choquants, .i.e une grosse part du comportement quotidien à écouter les plus extrémistes. Bref, ce que j’essaie de dire c’est que l’homme en général est ‘con’, trop fier, il ne dira rien tout de suite. Mais quand (et pas si), il se sentira trop pressurisé par ces attaques, là, on pourrait se retrouver avec un vrai clivage sur les bras, et beaucoup des avancées acquises précédemment, seraient simplement jetées à la poubelle.

          Peu importe ce sur quoi essayaient de travailler les féministes au fur et à mesure des années, les droits, les comportements, etc… il ne faut pas oublier le but de tout ça. Le féminisme devait permettre au femmes de se mettre au niveau des hommes, d’acquérir des droits spécifiques à leur sexe (IVG, etc) pour tendre vers l’égalité. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, pour beaucoup de cas, les femmes peuvent se poser en victime et tout le monde va accepter cet état de fait et leur accorder ce qu’elles veulent : combien d’hommes ont la garde de leur enfant en cas de divorce ? (5-8% si tu te poses la question) Combien d’hommes osent dire qu’ils ont été violés ? Très peu, parce que les femmes en sont plus victimes d’accord, mais la vérité c’est que le viol masculin est presque tabou. Et il existe plein d’exemples comme ça.

          Tout ça pour dire que qu’à force de reprocher tous les comportements masculins comme le font une bonne part des féminismes, on ne stigmatise même plus, on accuse juste toute la population masculine. Mais le mieux dans tout ça, c’est que la plupart des gens réagissent comme toi : ils faut pas se sentir agressé alors tout est fait pour…

          Et enfin, le fait que les féminismes d’une manière générale ne se remettent pas en question et puisse « manquer la cible », ça c’est également un tabou. On n’est pas dans l’amélioration continue à ce niveau-là, mais plutôt le cheval qui avance tout droit avec ces œillères… Forcément, y’a des effets de bords comme ceux mentionnés plus haut, et l’enjeu est trop important à tous les niveaux pour procéder de la sorte.

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    • Salut, je répond (tardivement) : que certains hommes soient condescendants avec les femmes je le conçois tout à fait, ce qui me dérange c’est quand on théorise de concept et qu’il vient rejoindre un arsenal rhétorique fort utilisé par certains et certaines féministes visant à décrédibiliser à priori toutes critiques sur le fond d’une idée, un peu de la même manière que le point Godwin empêche au final toute référence à la seconde guerre mondiale quand bien même la métaphore serait parfaitement justifiée et que le contexte s’y prête, sous prétexte que sa référence a souvent été utilisée abusivement par certains pour choquer les esprits ou à des fins de diabolisation. Ce qui est triste, c’est que certaines idées féministes ont tellement souvent été combattues par des gens haineux avec des arguments spécieux qu’ils ont malgré eux rendus certaines considérations -pourtant parfois intéressantes- taboues, un peu de la même façon que le communisme a été avili par les dictatures qui s’en sont revendiquées. Il y a des choses aujourd’hui qu’on ne peut pas dire dans un débat féministe car le simple fait de les aborder classe immédiatement celui qui les aborde dans une catégorie dont il peut difficilement ressortir, d’autant plus que le sujet de l’égalité des sexes est par nature hautement polémique et discriminatoire, au sens du fait que chacun étant concerné, il est difficile de l’aborder objectivement. (ce que d’ailleurs nombre de féministes a du mal à admettre, ou pire, quand elles considèrent que leur subjectivité est un avantage – cf : https://cafaitgenre.org/2014/04/15/une-question-de-point-de-vue/)…

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  13. «Vous avez saisi l’idée. Le tout forme un pavé destiné à prouver qui a la plus grosse qu’il en sait bien sûr plus long que Mar_Lard sur les jeux vidéo.»
    Moral du jour:Si vous être une femme, vous avez le droit d’utilisé l’argument d’autorité.
    «En revanche, je refuse qu’un homme m’explique comment, quand et pourquoi être féministe.»
    Moral du jour N°2:Seul les femmes on le droit de dire quand et pourquoi être féministe. Nous ne voulons pas exclure les hommes de notre débat.
    «il est hors de question que je me substitue aux premier.es intéressé.es dans ce combat.»
    Et tu pense pas que les hommes souffre aussi du sexisme? Te faire traité de PD et de Femmelette parce tu lit des livres et que t’aime pas le sport ce n’est pas un peu du sexisme?
    «mais en ce qui concerne le sexisme envers les femmes, la perception des femmes est plus légitime que celle des hommes.»
    Ce n’est pas du tout une question de pertinence j’imagine?

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  14. Alors j’veux pas être trop chiant mais franchement, j’ai du mal à comprendre le concept du mainsplaining car je ne le vois pas comme propre aux hommes envers les femmes hein, mais plutôt un comme un comportement propre aux personnes cons.

    J’trouve ça bête d’en faire une affaire de sexisme, Si on transpose un paragraphe : » quand un mec vous dit à vous, un homme, comment faire quelque chose que vous savez déjà faire, ou pourquoi vous avez tort tort à propos de quelque chose quand vous avez en fait raison  » – Ca marche aussi très bien… Et bien sûr y a aussi des femmes qui le font, que ce soit envers des hommes ou d’autres femmes. On va pas non-plus inventer un terme pour chaque situation afin de définir un comportement spécial qui sera le même dans chacune de ces situations.

    Franchement, j’ai pas l’impression que ce soit une histoire d’homme-femme, juste une histoire de cons.

    Après pareil quand on dénonce le gars qui prend avis sur une question de jeux vidéos, comme c’est envers une fille c’est du mansplaning direct, mais j’avoue que j’comprend pas en quoi, le gars explique qu’il comprend pas du tout le point de vue de l’article et il se fait taxer d’avoir ce comportement. Quand je lis le commentaire montré, tout ce que je vois c’est un gars qui n’est pas du tout d’accord avec un avis posé. Si c’était un homme qui avait écrit l’article, il aurait sûrement posé exactement le même commentaire non ?
    C’est un peu réducteur si à chaque fois qu’un gars essaiera d’expliquer son point de vue à une femme il sera considéré comme faisant du mansplaning… À ce moment on aura bientôt plus le droit de débattre avec une femme si on est pas d’accord avec elle.

    Y a qu’à voir le résultat dans les commentaires, tout les hommes qui commentent ou presque se sentent obligés de dire en gros  » Ceci n’est pas du mansplaining, c’est juste mon opinion alors ne jugez pas ce que j’écris en tant que tel « . J’trouve ça vraiment bizarre de devoir justifier de cette façon une argumentation.

    Cependant pour ce dernier paragraphe, je n’ai pas lu l’article original sur le jeu vidéo et ses commentaires, donc il y a des chances qu’on ne voit pas tout et qu’en effet ce commentaire précis puisse être du « mansplaining ».

    Sinon à part ça, pour le golbal, l’article est plutôt bon, bien rédigé et c’est agréable à lire (même pour moi et pourtant j’aime pas lire de longs articles ^^). Et même si je ne suis pas forcément d’accord avec la première partie, j’espère que beaucoup de personnes le liront car il est très instructif.

    PS:En attente d’une explication de votre part, je suis peut-être passé à coté d’un truc dans l’article.

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  15. Donc en gros les hommes sont bienvenus tant qu’ils ferment leur gueule?
    Et j’ai bien compris que l’avis d’un homme sur le feministe n’est pas légitime?

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    • Pas réellement. Je dirais plutôt « si une femme dit qu’elle a vécu ceci ou cela, et si elle dit qu’elle prend telle remarque ou tel comportement envers elle comme étant sexiste », un homme qui répondrait « mais non, c’est pas sexiste ! » aurait du mal à sembler légitime, car une chose restera vraie dans l’absolu : les femmes sont/ont été/seront malheureusement sans doute pour encore un bon moment _constamment_ l’objet de comportements sexistes, et à ce titre reconnaissent des schémas qui peuvent sembler complètement « aléatoires » du point de vue d’un homme, car ce dernier n’a pas eu à en faire l’expérience depuis (disons) la puberté. Ça ne veut pas dire qu’un homme aura _forcément_ tort; juste qu’il faudra qu’il ait un raisonnement en béton pour démontrer qu’il n’est pas simplement en train de perpétuer des idées/stéréotypes/etc. dont il a été abreuvé depuis qu’il est né.

      Après, oui, certain(e)s exagèrent (on m’a récemment dit que je faisais du mansplaining sur un sujet qui n’avait absolument aucun rapport avec le féminisme, et où je ne faisais que donner mon opinion, sans essayer de dire aux autres quoi penser…), mais globalement, si lors d’une discussion ayant trait au féminisme on me dit que j’ai une position sexiste, ma première réaction risque fort d’être « meuh non ! » (j’ai un fort esprit de contradiction), puis comme quand même on m’aura mis le doute, je vais réexaminer ce que j’ai dit, et pas tout le temps, mais souvent, il s’avérera que j’avais gardé certaines idées préconçues (et dont il est difficile de se défaire, vu qu’elles sont perpétuées un peu partout).

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  23. Je suis expert en matérialisme dialectique. Je sais donc comment il faut interpréter les choses. Si tu n’es pas d’accord avec moi, tu n’es donc opposé au Parti. Si tu es opposé au Parti, tu es un ennemi du peuple. Si tu es un ennemi du peuple, ton avis n’est pas valide. CQFD.

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  26. Je ne connaissais pas le terme de mansplaining et j’avoue que je collais plus facilement l’étiquette de « condescendance » sur ce comportement. Ceci dit, j’ai un peu de mal à voir clairement ce qu’est du mansplaining car pour moi, dans les exemple donné de certains sites, je n’y vois que des conseils maladroits ou ce genre…

    Par exemple, une femme qui dirait « je n’aime pas comme cet homme me regarde, j’ai l’impression d’être un morceau de viande » et son ami masculin de répondre « Bah, soit plutôt flattée, ça veut dire que tu lui plais » pour moi c’est juste un mec qui ne comprends pas les femmes et/ou qui ne comprends pas le malaise que peut créer un tel regard sur soi.
    Je connais des hommes condescendants, certains même méprisants, mais je pense qu’il y a aussi des hommes qui ne comprennent juste rien aux femmes et qui ne savent pas se mettre à leur place quand elles expriment une émotion, car les hommes fonctionnent souvent moins sur l’émotionnel…

    Mais je me trompe peut-être, je ne sais pas, mais cela me semble complexe et subtile de bien saisir le mansplaining…

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    • Je vais te dire ce qu’est pour moi le mansplaining : c’est un homme qui signifie à une femme qu’il sait mieux qu’elle se qu’elle doit ressentir, comment elle doit réagir, ce qu’elle doit dire, ce qu’elle devrait (ou aurait dû) faire dans telle ou telle situation.

      Un gars peut ne rien comprendre aux filles, dire son opinion, sans pour autant l’imposer. Mais dès qu’il y a les verbe « t’aurait dû », « soit plutôt », « tu devrais » généralement le mec attend de la fille un comportement que lui juge normal.

      Tu vas me dire, tout le monde fait ça : tout le monde juge et se dit que le comportement d’Intel est inapproprié/incompréhensible sans chercher plus loin. Ça devient du mansplaining quand c’est un homme qui le fait à une femme… parce que c’est une femme (et bien souvent sur un problème qui ne concerne que la femme et qui n’arrive jamais -ou presque- à l’homme).

      Quand a ton argument sur les hommes qui sont peu émotionnels, je ne suis pas d’accord, il ressentent les choses aussi fortement que nous. C’est juste que les filles sont plus éduquée qu’eux pour se soucier de l’autre et ne pas se mettre en avant (d’ailleurs quand il y en a une qui le fait on la traite soit de bonhomme, soit d’hystérique…)

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      • Merci pour l’explication 😉

        Et pour l’émotion, je ne voulais pas dire qu’ils en ressentent moins mais quand je dis qu’ils fonctionnent moins sur l’emotionnel c’est, comme tu le dis, car ils ont davantage été conditionnés à ne pas les exprimer (mais je ne fais pas de généralité, mon homme exprime énormément ses émotions par exemple 😉 même son papa…).

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  27. C’est vraiment drôle de voir qu’on a quasiment la totale des cas typiques de mansplaining dans les commentaires. xD
    « jusqu’à preuve du contraire, la plupart des actions entreprises par les féministes fonctionnent ‘en marchant’ sur les hommes »
    Point bonus à celui là quand même ! Si certains se sentent marchés dessus… C’est bien qu’ils ont la trouille de perdre le monopole du pouvoir, on dirait 😉
    Autre point bonus au sexisme anti-homme aussi ! Tout mon soutien à ces pauvres zhômes discriminés outrageusement par les messantes féministes qui remettent en cause leur si noble opinion sur ce que doivent faire les femmes pour être de gentilles féministes pas trop chieuses, qui ne perturbent surtout pas trop l’ordre patriarcal !

    Merci cafaitgenre, très bon article encore 🙂

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  28. Un article vraiment instructif. En tant que garçon, j’ai remarqué en commençant à m’intéresser aux études de genre il y a quatre ans l’énorme tendance que j’avais à couper plus facilement la parole aux filles qu’aux autres garçons durant les débats que nous avions entre amis. Et j’ai pris facilement trois années pour me contrôler…

    En fait, je ne sais pas trop comment s’explique ce mécanisme de mansplanning. Ok,la socialisation doit expliquer l’essentiel, et surtout la sphère médiatique: la parole experte est souvent une parole d’homme (télé, radio…).

    Personnellement, avant de « vraiment » étudier les gender studies, j’étais le premier à la ramener sur le féminisme et à donner des leçons. Avec le recul, en essayant de comprendre pourquoi, j’y vois deux raisons:

    1: Les féministes (femmes) se battent à travers un vécu, une connaissance intime des dominations. Les hommes, eux, n’ont pas directement conscience de cette domination, n’incorporent pas l’expérience de la dégradation symbolique. Comme ils ne voient pas ce que les femmes voient, le combat féministe est alors recentré sur un aspect très formel: l’égalité des droits etc… (important par ailleurs). C’est pour cela je pense que beaucoup de mes amis pensent que « l’idée de supprimer le mademoiselle, ou le 1 et 2 de la carte vitale; c’est n’importe quoi ». C’est parce qu’on ne ressent pas la force symbolique qui se cachent derrière ces réalités symboliques et sémantiques.

    2: Plus prosaïquement, être un garçon, se dire féministe tout en critiquant les féministes, c’est bien pratique: on se donne un coté progressiste tout en validant en sous-main la continuité d’un ordre social conservateur…

    Enfin bref, voilà ce que ça m’inspire.

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    • Merci ! Ça fait plaisir d’en voir un qui s’intéresse au sujet et fait ces recherches de lui-même ! Car j’ai l’impression que certains ne font que tendre timidement l’oreille aux propos féministes sans imaginer le vécu de la personne, ni même s’en donner la peine.

      Une analyse intéressante en tout cas. Même si je simplifierait bien le point 2 : pour moi, c’est du désintérêt pur et simple du féminisme, un problème qui ne les concernent pas, du moment que ça ne parle pas d’eux. En discutant avec certains je me rend compte que ceux-ci n’en savent pas beaucoup et ATTENDENT que je les « instruise », que je les convainque, même. Comme si c’était ma mission sur terre. Et quand les connaissances que je leur apporte ne leur plaisent pas (= quand elles ne sont pas à leur avantages), ils critiquent le féminisme.
      Pratique, comme tu dis.

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  29. Bonsoir,

    Je viens de lire cet article après avoir eu envie de réviser ma définition du Mansplaining.

    J’aimerais un avis sur la question svp.

    Si je fais un commentaire sur le mode de communication parce qu’en matière de communication celà m’apparaît contre-productif : par exemple une réaction comportant des injures sur un post humoristique mais banalisant le sexisme.

    Mon avis est que quelque soit le combat qu’on mène les injures d’emblée ont surtout tendance à crisper l’autre et à fermer le débat et donc n’amène à rien. Ca s’applique ailleurs que dans le féminisme. Si j’explique celà, je fais donc du Mansplaining ?

    Doit-on considérer que la méthode une femme féministe a forcément raison? Et qu’un homme a forcément tort ?

    Est-il seulement possible de faire passer un tel message sans qu’il soit taxé de mansplaining surtout qu’en général c’est un terme qui sert souvent d’exclusion et de fin de non recevoir dans le débat ?

    Je vous remercie de m’éclairer.

    P.S. : Je parle de ce type de situation en particulier, sur la forme de la communication car pour le reste celà me semble assez limpide et il n’est évidemment pas question de mettre en cause les émotions ressentis ou les oppressions vécues.

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  30. Donc tout homme se montrant persuasif et autoritaire envers une femme fait du mansplaining.

    Ainsi, une femme mettant l homme en position de petit garcon avec un ton autoritaire et maternel serait du «wife splaining». C est d ailleurs un atout argumentaire (aussi vide que celui du haut je ne nie pas) tres utilisé!

    Un homme rabaissant un autre (oui rabaissant, carrément sinon a ce niveau c est plus interessant) serait du «mantoman splaining»

    Un adulte envers un enfant serait du «adult splaining»… ah malgré tout sur ce coup je viens de trouver une forme d injustice interessante.

    Une femme envers une femme du «wifetowife splaining».

    Ca simplifie quand meme grandement les debats argumentaires, comme j ai pus en faire les frais (a mon grand damn je suis un homme).

    Le féminisme est un reel combat pour une égalité homme femme, mais on parle avant tout d une forme d injustice et c est l injustice en generale qui est a combattre, pas la position de la femme envers l homme en toute circonstance car partir de ce fait, c est faire de la victimisation a outrance et donc creer l injustice et l inegalite quand elle n a pas lieu pour, faire perdurer un combat qui s est substitué a son fond.

    D ailleurs quand vous dites que vous n autoriserez jamais un homme a vous donner une lecon de feminisme, par ce que le feminisme est l injustice des femmes, n oubliez pas qu en tant qu etre humain doté de sentiments l homme, a defaut de vivre le sexisme, peut le comprendre par sa comprehension de l injustice qu il a lui aussi expérimenté a differents niveaux. Je ne parle bien sure pas de substitution mais d égalité dans le débat (donc la question qui en resulte est «sommes nous au meme niveau intellectuel dans ce debat?)
    Et je vais parler de l injustice de l injustice, ou plus precisment de l injustice du feminisme poussé a outrance, qui nous diabolise malgré nous et nous ramene a du vide argumentaire, detruit par les milles concepts invoqués des feministes zélés ayant certainement eu trop de debats ou d experiences avec de vrais machos ignorants et tellement betes qu on ne peut parler avec eux.
    Car ne plus pouvoir parler par notre condition et notre education machiste (on en est tous victime ne l oublions pas) n est ce pas la aussi une reelle injustice?
    Alors plutot que de creer un mur entre les deux sexes, je pense qu il serait vraiment interessant de creer un vrai debat, une comprehension mutuelle, ne pas accuser et juger mais partager et se reunir dans toutes nos formes d injustices, et a ce moment on en aura deja supprimé une grande partie.

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  31. Quand il s’agit de définir une relation équilibrée entre hommes et femmes dans laquelle les 2 parties y trouvent leur compte , je ne vois pas pour quelle raison une des deux parties devraient être exclus du débat au titre du « Mainsplaining » et que seules les femmes peuvent définir et décliner le concept d’égalité auquel devront se plier les hommes puisque leur conception de l’égalité est par définition consensuelle ( au sens de juste et équilibrée).
    La Suède est présentée comme la société rêvée des féministes (et largement construite sur des préceptes féministes) , parfaitement égalitaire.Seul gros problème, sur 9 millions d’habitants, 500 000 hommes suédois partent chaque année en Thailande pour leurs « vacances » : il y a une grosse part de tourisme sexuel, qui débouche sur de nombreux mariages ( les sociologues parlent d’Open Ended prostitution, ou la relation entre une homme et une prostituée ne se limite pas à une prestation sexuelle de quelques minutes, mais à une vie partagée sur toute la durée du séjour, avec des intentions de mariage par les 2 parties si la vie partagée est concluante). Les mariages mixtes entre suédois et thailandaises se sont tellement développées que la question est devenue politique en Suède ( montée du célibat féminin des suédoises de souche). « Le paradis des uns devient l’enfer des autres », auquel les hommes suédois tentent de se soustraire par des stratégies de contournement et une fuite à l’étranger.
    La question est ravivée sur la PMA pour les femmes célibataires « qui trouvent la vie avec un homme trop contraignante » pour reprendre les propos du Ministre de la famille , Laurence Rossignol. Les féministes qui préconisent la PMA pour femmes célibataires excluent de fait l’homme et la paternité, ou réduise l’homme à un fournisseur de gamètes (ce qui est autant misandre que l’attitude mysogine à réduire les femmes comme des pondeuses d’enfant ).
    En tant qu’homme célibataire aspirant à fonder une famille, les femmes de plus en plus nombreuses qui « veulent faire un bébé toute seule » m’interpellent. La PMA pour femme seule semble institutionnaliser un échec des hommes et des femmes à cohabiter ensemble, ce qui n’est pas une perspective réjouissante ni un projet de société.

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    • « je ne vois pas pour quelle raison une des deux parties devraient être exclus du débat au titre du « Mainsplaining » et que seules les femmes peuvent définir et décliner le concept d’égalité »

      Une raison toute simple, que je copie-colle à partir d’un autre commentaire. Le Mainsplaining est un phénomène sexiste, que des hommes sexistes font aux femmes. La raison pour laquelle les femmes ont davantage voix ou chapitre est la même que pour toute les communautés opprimées :

      Les noirs en savent plus sur le racisme que les blancs.
      Les homosexuels en savent plus sur l’homophobie que les hétérosexuels.
      Les femmes en savent plus sur le sexisme que les hommes.
      Point.

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      • La discrimination inversée.
        Ce cancer qui ronge toute cause sociale.
        Vous vous rendez compte que vous faites précisément ce que vous combattez?
        Si vous empêcher les hommes de s’exprimer sur le féminisme, vous faites du sexisme.
        Le sexisme, comme le racisme, ça peu s’appliquer dans les deux sens.
        Si vous donnez un traitement particulier sur la base d’un critère de genre ou de sexe, c’est du sexisme.
        Faire ce qu’on prétend combattre c’est au mieux de la bêtise et de la paresse, c’est au pire de l’hypocrisie et de la malhonnêteté intellectuelle.
        Et j’en vois déjà venir « Oui, mais quand même, moi je suis une femme et j’ai été plus victime du sexiste qu’un homme, je sais donc mieux ce que c’est ». Alors comment dire… non.
        Non. Le fait d’être le dominé, de « subir » le sexisme(je mets subir entre guillemet parce en vrais ce sont les deux sexes qui subissent et sont victimes de l’effet du sexisme), ne fait pas de vous quelqu’un de plus pertinent pour en parler.
        Votre témoignage pourra être intéressant si on s’intéresse du points de vue du dominé. Ce qui, si on fait une étude sociologique ou psychologique sur le sujet, est une obligation. Mais votre avis n’est pas plus pertinent que celui d’un dominant. Ou plutôt, le fait que vous soyez un dominé ne vous rend pas plus pertinent qu’un dominant.
        Être un dominant induit des biais.
        Mais être un dominé induit aussi des biais.
        Des biais différents, mais des biais quand même.
        Le seul moyen, dans les deux cas, pour combattre ces biais, c’est de prendre du recul par rapport à sa position, de faire preuve de logique et de raison, de se questionner.
        Quand on débat avec quelqu’un sur un sujet, on doit faire abstraction de ce qu’il est.
        Si par hasard on pense qu’il ne prend pas de recul par rapport à sa position, que son avis est biaisé, il faut le prouver en pointant, non sa condition, mais le contenu de son discours.
        Si par hasard on ne trouve pas de biais et qu’on n’est toujours pas d’accord avec lui. On doit avouer qu’il a suffisamment pris de recul par rapport à ses biais. Ça ne veut pas dire qu’il a raison, juste que ce ne sont pas ces biais qui sont derrière ses erreurs.
        C’est la première démarche pour toutes discussions saines.
        Car toute discussions saines ne se basent non sur le pathos, l’émotion, mais sur le logos, la raison.
        En tant que militants, ou même, en tant que personnes intègres, nous devons faire preuve de raisons et évité de tombé dans les sophismes et les logiques fallacieuses.
        L’un des arguments fallacieux les plus connus, et malheureusement, le plus souvent employé est l’attaque sur la personne. Qui consiste à objecter l’interlocuteur, non sur le contenu de son discours, mais sur ce qu’il est.
        C’est déplorable quand le commun le fait, c’est gravissime quand un militant s’y met.
        À partir du moment où un militant tombe dans la facilité du sophisme, qu’il abandonne son intégrité en tant qu’interlocuteur.
        Il ne fait pas plus du militantisme, mais de la propagande.
        D’ailleurs, il ne mérite même pas d’être appelé militant, donnons-lui le nom qu’il mérite: zélote.

        Donc, dans le cas du féminisme, on ne doit pas exclure du débat, une personne pour ce qu’elle est.
        Il s’agit d’un homme? Il a autan le droit d’ouvrir sa gueule qu’une femme et à autan le droit d’être écouté. Et son avis en soi n’est pas moins légitime. On ne devrait jamais lui balancer des arguments fallacieux. Personne ne mérite des arguments fallacieux, qu’on sois homme ou femme, noir ou blanc, petit ou grand. Même s’il est chiant, même s’il s’avère que c’est connard. On ne se rabaisse pas à son niveau, on garde la tête haute et on reste logique et intègre.
        Car se rabaisser à son niveau c’est précisément aller dans son sens, on ne combat pas une discrimination avec une autre discrimination. Si vous l’éjecter du débat en prétextant qu’il est homme et qu’il n’est de toute façon pas légitime pour parler du féminisme. Bravo, le sexisme à gagner, le patriarcat à fait un pas en avant, et tout ça grâce à vous.
        Même les gens raisonnables commenceront à vous traiter de féminazi et de social justice warrior. Et le plus douloureux dans tout ça, c’est qu’ils auront entièrement raisons.

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        • J’apprécie votre politesse mais l’autre pavé ne change pas grand-chose.
          Ce n’est pas parce que toutes connaissances, scientifiques comprises, naissent dans un contexte qui la forme qu’on doit les rejetés.
          L’absence d’objectivité transcendante n’empêche pas la logique.
          Comme l’absence de neutralité n’empêche pas la pertinence.
          Ce que je souligne dans la manière de faire de certains militants, ce n’est pas de manquer d’objectivité ou de neutralité. Non. C’est de manquer à des choses beaucoup plus fondamentale, manqué de logique et de pertinence.
          Si en Science on a un relativisme scientifique, on a aussi une rigueur scientifique qui se base justement sur des règles de raison, de logique et de pertinence.
          C’est pour cela qu’on ne peut pas faire tout dire à la Science.
          Quant à la fameuse « Je suis une femme, je suis plus exposé au effet du sexisme, je suis donc plus pertinent pour parler du sexisme » j’en ai déjà parlé dans mon précédé pavé. Mais peu être n’était-ce pas assez claire.
          Non. Vous n’êtes pas plus pertinent pour parler du sexisme qu’un homme. Car l’homme aussi subit l’effet du sexisme(et quand je dis sexisme je ne parle pas spécialement d’un sexisme qui serais négatif à l’homme). Comprenez bien, à partir du moment que vous avez une position dans la société, celle-ci vous implante des biais du fait de votre position. L’homme comme la femme. Le blanc comme le noir. L’hétérosexuelle comme l’homosexuelle. Tous subissent des biais du fait de leur position dans la société. Des biais différents, car leurs positions ne sont pas la même. Mais des biais malgré tout. Si vous vous concentrez uniquement sur les témoignages d’un seul côté, vous ne parviendrez pas à comprendre le phénomène dans son entièreté. Vous aurez une vision biaisée du phénomène du sexisme. Et qu’on me dise pas, comme j’ai déjà entendu des zélotes me le dire « Oui, mais les hommes/cis/blanc on eux assez la parole, maintenant il faut laisser la pleine parole à l’autre côté ». C’est profondément débile comme mentalité. La bêtise des uns ne justifie pas celles des autres. Si le patriarcat est partiel, évité vous-même d’être partiel. Sinon vous lui ferrez plaisir.
          Le seul moyen d’avoir une vision globale d’un phénomène sociale c’est de recueillir des témoignages de tout les groupes sociaux affectés par ce phénomène, ce qui demande dans la vie de tout les jours, à être ouvert au dialogue avec autrui et d’accepter leurs témoignages même s’il ne confirme pas vos préjugés.
          Ça c’est pour le côté témoignage, dirigeons-nous maintenant vers le côté critique.
          Oui, parce ce n’est pas parce vous donnez la parole à quelqu’un que ça veut dire que vous donnez du crédit à sa parole. Certains zélotes ont beaucoup du mal à différencier ces deux choses:le témoignage et la critique.
          Et vu qu’ils ne différencient pas ils ressortent la même chose pour la critique, arguant, par exemples, que les femmes seraient les meilleurs pour analyser leurs propres témoignages, car elles seraient les premières touchées, les premières observatrices, les agentes directes sur le terrain.
          Cette idée tient sur le raisonnement foireux qui voudrait que ça soit les témoins, ceux qui subissent, qui serait les plus pertinents pour analyser le phénomène qu’ils ont subi.
          Remarquer qu’avec un autre raisonnement on peut très bien dire que les témoins sont justement les moins qualifiés pour analyser le phénomène qu’ils ont subi, car ils seraient justement trop appliqués dans celui-ci pour prendre du recul.
          Les deux raisonnements sont tous aussi foireux l’un que l’autre, car dans les deux cas, on ne s’attaque pas au discours mais à la personne, ce qui est une erreur de logique qui empêche par la suite de faire tout raisonnement pertinent, car on s’appuie pas sur ce qui est dit, mais sur ce qu’on pense que l’autre va dire, en bref, on s’appuie sur nos préjugés.
          En réalité, une femme peu très bien avoir une analyse très pertinente de son témoignage, comme elle peu très bien ne pas l’avoir.
          Pareil pour un homme qui s’intéressait au témoignage de cette dernière, il pourrait très bien faire une analyse pertinente comme il pourrait raconter des bêtises sans nom.
          En réalité, ce n’est pas en soi le fait d’être le témoin ou non qui fait la pertinence d’une analyse.
          Mais c’est le fait de savoir prendre du recul par rapport à ce témoignage, prendre un recul double à la fois sur le contenu du discours et sur nous-mêmes.
          Dans les sciences sociales, par exemple, c’est le chercheur qui fait ce boulot, son recul est double, il s’agit d’un recul par rapport aux témoignages qu’ils analysent, il sait qu’ils ont de fortes chances d’avoir des biais lié aux témoins, mais pour conclure cela, il doit justement analyser ces témoignages. Comme j’ai dit, son recul est double, c’est un recul par rapport aux témoignages mais aussi un recul par rapport à lui-même.
          Vu que la plupart des personnes ne sont pas des chercheurs, c’est a eux de faire la démarche dans leur vie de tout les jours, surtout s’ils sont militants. Ils doivent savoir prendre du recul sur eux-mêmes et accepter les analyses des autres, y compris s’il s’agit d’homme, de blanc ou de hétéros, ça ne veut pas dire qu’après qu’il ne faut pas les critiquer, bien au contraire. Mais cela demande déjà de base qu’ont les lisent et qu’ont leurs répondent sur le fond.
          Le meilleur moyen d’avoir la meilleure analyse d’un témoignage c’est justement de laisser tout le monde s’exprimer sur le sujet et d’évité les favoritismes. C’est en croissant les différentes analyses qu’on pourra avoir une vue globale qui nous permettra de trancher sur ce qui est pertinent et sur ce qui n’est pas et améliorer notre propre analyse personnelle.
          C’est pour cela qu’il est important quand on est militant d’entendre la critique d’autrui.
          Car celles-ci peu très bien être pertinente, comme elle ne peut pas l’être, mais justement, le seul moyen pour trancher sur la pertinence de cette analyse est de l’écouté, et non de faire ce rejet zélé qu’on retrouve chez de nombreux pseudo-militants.
          En ça, le mansplaining et le bingo féminisme sont des incarnations de ce rejet zélé, par automatisme, par paresse, par flemme, on oublie de communiquer avec l’autrui qui n’a pas la même opinion que nous, on le rejette sur son essence plutôt que sur son discours. On construit sa propre prison d’habitude et d’automatisme et on s’enferme dedans. On oublie au final d’être intègre et en cela on oubli d’être militant. On ne devient plus qu’une machine animer d’un fanatisme obsessionnel. Et tout le monde en pâti, l’autre en pâti, notre cause en pâti et nous-mêmes nous en pâtissons.
          Si je prends le temps d’écrire ces pavés, ce n’est pour rien, c’est parce j’ai un amour profond pour le militantisme et la recherche de l’égalité. C’est cet amour qui me pousse à défendre des causes que je crois juste, c’est cet amour qui me pousse aussi à critiquer mes pairs. Parce je pense qu’ils n’y a que par la critique qu’on peut améliorer une cause, et c’est cet amour qui me poussera à défendre cette démarche jusqu’au bout.

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        • La vache ! Je crois qu’on a tout, là :
          – La mecsplication
          – Le fameux « les zommes souffrent aussi et autant que vous » (lol)
          – Le féminisme qui nuit à la cause (c’est bien connu le patriarcat a besoin d’aide pour s’étaler)
          – Un bon gros argument à la con : la raison et la logique plus fort que tout ! Et bien sur, ne pas oublier de se concentrer sur le « dominant » (c’est pas comme si on se préoccupait davantage des émotions de l’agresseur plutôt que celles de la victimes dans chaque putain d’article).

          Laisse moi te dire ce qui fait de bons arguments : le savoir et le vécu qu’on a, ainsi que la capacité de détacher sa personne de son opinion (en clair ne pas associer ce qu’on est à se qu’on pense). Voila.

          Alors maintenant laisse moi te dire ce que tu y connais en sexisme envers les femmes : que dalle. Parce que :
          1) T’es pas une femme (ou tu en es une dans le déni total)
          2) Tu ne les écoutes pas.
          3) Ou alors tu les écoutes mais n’a pas l’empathie nécessaire pour imaginer un peu ce qu’elles vivent.

          Alors je sais pas, peut-être qu’aucune d’elle ne s’est confiée réellement, peut-être que tu n’en a pas eu l’occasion, ou alors peut-être que tu t’en fous et quelles le sentent.

          LAISSE MOI TE RACONTER 30 MINUTES DE MON VECU (mais je vais transposer tout ça à ta personne)
          Tu sors de chez toi, il est neuf heure en plein hiver, il fait nuit et tu vas retrouver des amis à un bar. 10 minutes plus tard un gars te demande l’heure, te sourie, et essaie d’engager la conversation. TU es son type d’homme et il te le fait savoir. Tu décline poliment, il continue son chemin. Et toi aussi.
          Tu passes devant une terrasse, 3 gars assez vieux sont assis à une table : eux sont moins respectueux : « he minet », « joli garçon », « hey répond-nous s’il te plaît ». Tu ne leur répond pas, parce que tu l’a déjà fais déjà fait auparavant et tu sais qu’ils vont vouloir te payer un verre (en retour de quoi ?) et te demander ton numero. Et ils risquent de t’insulter quand tu leur dira non. Donc tu t’éloignes sans un mot. Il y en a un qui dit quelque chose dans ton dos mais tu ne sais pas quoi. Peut-être que ça ne te concerne pas, il a parlé à voie basse après tout, et peut être que c’était pas méchant. Ou peut-être que ça l’était. Peu importe : pas de temps pour ces conneries.
          A mi-chemin tu dois passer par une rue rempli de wesh : « Hé damoiseau ! Comment t’es charmaaaaaant ! Vas-y fais pas ton puceau, répond moi ! ho, t’es sourd ? » Tu ne lui répond pas. Il a 4 copains derrière lui, c’est pas prudent. Tu t’éloignes en entendant un dernier « hé sale pd, va faire ta pute ! On le suit les gars ? On saura peut-être où il habite »
          Arrivé au bar, en passant entre les tables, t’entend un « Mr, franchement je vous trouve charmant » de la part d’un gars à l’air avenant. Tu fais un effort, tu lui sourit et lui dit merci. « Je vous paie un verre ? » demande-t-il. Tu lui répond que tu n’est pas intéressé. « Pourquoi ? » insiste-t-il. Et là, tu commences à en avoir marre. T’as déjà pas été fichu de parcourir 2km sans te faire interrompre, insulté, et matté par la plupart des hommes et il faut encore que tu justifies un refus ? (Je lui répond simplement et si il insiste il s’en prend plein la poire, penses-tu). « Je ne suis pas là pour ça c’est tout, bonne soirée. » Manque de bol, il insiste : « Aller mec ! Tu me plaît et je suis sur que je peux te faire changer d’avis. S’il te plaît ! T’as aucune raison de refuser, je te jure que tu ne le regretteras pas ». Et là, tu lui lui rentre dedans : « Je suis pas intéressé parce que j’ai autre chose à faire. Et je ne changerai pas d’avis parce que physiquement déjà, tu ne me plaît pas ; t’aurai pu te rattrapé niveau look, mais c’est pas ça non plus. Et même dans le cas contraire, t’es assez irrespectueux pour ignorer mon refus et ne penser qu’à ton petit plaisir que tu pourrais passer avec moi. Et moi, les personnes qui se mette pas 2 secondes à réfléchir si elles m’emmerde ou pas, ça m’énerve. Tu m’attire pas, tu m’énerves. Alors maintenant je vais te laisser et continuer ma vie. Sans toi. »
          Le mec fait un « OK… » en roulant des yeux et se détourne, probablement vexé. Il faut dire que je n’y suis pas allé de main morte. Mais putain, ça fait du bien.

          Voila, ça, c’est un morceau de moi. Bien sur tout n’y es pas, à commencer par les 10 000 autres situations semblables que j’ai vécu avant et qui se sont ajoutées à celles de ce soir. Mais t’as un aperçu. Un aperçu d’une expérience, parmi 10 000, que tu ne vivra jamais.

          Et… j’ai pas parlé de peur. Il y a eu des soirs où j’ai eu peur. Tu sais : LA peur. Non, tu sais pas. Tu devines. Mais c’est pas une peur que tu connais.

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  32. Cela m’est encore arrivé samedi. J’étais devant la vitrine d’un magasin d’audio, et j’appelais mon mari et mon fils pour qu’ils viennent voir le tourne-disque haut de gamme en vitrine. Et un homme à coté de moi se met aussitot à expliquer à « la petite dame » que ce tourne-disque utilise des tubes à vide, que je ne dois sûrement pas connaitre, et essaie de m’en expliquer l’utilité.
    Je lui ai donc demandé quelles étaient ses compétences en la matière. Il a répondu qu’il avait lu les explications sur internet.
    Je suis ingénieur en électronique, je travaille dans le domaine des hyperfréquences, qui utilise couramment cette technologie.

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    • Incroyable !! Si vous aviez été un homme, il aurait dit « mon petit monsieur », et c’est pas d’être ingénieur en électronic qui fait de vous une spécialiste un tourne-disque?

      Le prisme du féminisme, pour pas dire autre chose…

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      • Sauf que ça arrive surtout aux femmes… « Si vous aviez été un homme » ? Mais on est des femmes. On a un vécu que vous n’aurez jamais.
        Ce genre de situation, qui vous arrive 5 fois dans l’année, nous arrive tout le temps… et c’est tout le temps de la part d’hommes.
        Vous pouvez dire ce que vous voulez avec vos « oui mais… » ou vos « mais nous aussi on… » BEN NON. JUSTEMENT. Vous, non, vous ne vivez pas ça. Alors au lieu de faire le malin, si vous voulez vraiment être féministe… commencer a écouter les femmes et par pitié arrêter de tout ramener à vous.

        Les noirs en savent plus sur le racisme que les blancs.
        Les homosexuels en savent plus sur l’homophobie que les hétérosexuels.
        Les femmes en savent plus sur le sexisme que les hommes.
        Point.

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  33. Et quand j’explique à ma fille de ne pas écouter sa mère qui veut la plonger dans les clichés genrés. Je fais quoi ?
    Il existe bien le mecsplaning mais il existe aussi à cause coNEs les admirent les écoutent, les aiment et veulent les sauver ces mecs.

    Les mecs visiblement machos, virils, et hétéros, parlent comme ça aux hommes doux et gentils.

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  34. Lecture édifiante de vos commentateurs masculins, qui confirment l’ironique « Loi de Lewis » http://veille-permanente.tumblr.com/post/47039000492/la-loi-de-lewis-les-commentaires-de-nimporte
    Pour la petite histoire, j’ai fait une recherche sur le Web et la créatrice du terme « mansplaining » est la graphiste étasunienne Ann Larimer, à qui il a été inspiré en mai 2008 par l’article de Rebecca Solnit « Men Explain Things To Me », lu quelques semaines plus tôt. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Rebecca_Solnit).

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