« Je ne suis pas féministe, mais … »

L’idée de ce billet m’est venue en lisant ce très bon texte de Tanxxx. C’est une ritournelle bien connue: commencer une phrase par cette dénégation, « je ne suis pas féministe, mais » et la finir par quelque chose comme « je pense que les femmes devraient avoir les mêmes droits et opportunités que les hommes ».[insérer ici une longue discussion à base de préjugés sur le féminisme et de protestations blasées: « non, je n’ai pas l’intention de castrer qui que ce soit »].

Quelques exemples trouvés sur Twitter:

Vous avez compris le principe. Vous avez aussi sans doute remarqué la ressemblance entre ce schéma classique et le tout aussi connu « je ne suis pas raciste / sexiste / homophobe / antisémite, mais ». Exactement le même fonctionnement: dénégation, puis propos qui contredisent la première partie de la phrase. Le compte @YesYoureRacist se spécialise dans les horreurs de ce genre:

« Je ne suis pas raciste mais je n’aime pas les gens noirs, genre vraiment noirs, je les aime marron foncé. »

Le compte @YesYoureGaycist fait la même chose pour les propos homophobes et a trouvé ce merveilleux combo:

« Oui tu l’es (pour les deux) – Je ne suis pas raciste ni homophobe mais pourquoi la plupart des hommes Chinois ont l’air gay? L’#EffetGok? » (Gok Wan est un « consultant mode » qui a une émission sur une chaîne britannique).

La similarité entre toutes ces phrases est frappante. Il est évident que « je ne suis pas raciste, mais » fonctionne comme « je ne suis pas homophobe, mais » ou « je ne suis pas antisémite, mais »; mais comment expliquer que la même structure soit employée pour nier être féministe?

D’un côté, un stigmate largement reconnu: le fait d’être raciste / sexiste / homophobe / antisémite n’est pas accepté comme un comportement normal aujourd’hui. Il faut donc se dédouaner d’une accusation que personne n’a encore formulée, parce qu’on sait que ses propos sont susceptibles (devraient) être interprétés ainsi.

De l’autre, le féminisme, un mouvement qui se donne pour objectif l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, et considéré lui aussi comme stigmate. Il peut donc être utilisé comme accusation (han, mais tu es féministe!) et il est important de s’en distinguer – tout en sachant très bien que ses propos relèvent du discours féministe.

Il est très frappant que l’anti-féminisme ait réussi à stigmatiser l’identité féministe au point que, même si l’on se reconnaît dans tout ou partie du discours féministe, il faudrait à tout prix s’en distinguer. Tout·e féministe a fait cette expérience: il faut se justifier, expliquer, se défendre. Il faut répondre à des accusations aussi stupides que « vous voulez prendre la place des hommes », « vous détestez les hommes », « t’es mal-baisée? ». Il faut expliquer, patiemment, encore et encore, que cette image est destinée à discréditer non seulement le mouvement féministe, mais le combat de l’égalité. Et croyez-moi, c’est fatigant.

Si ça vous fatigue aussi (ou si vous aussi, vous pensez que le féminisme est un gigantesque complot destiné à créer un empire intergalactique gouverné par des gonzesses), quelques liens utiles:
les clichés les plus courants sur le féminisme
15 mauvaises raisons de ne pas être féministe

51 réflexions sur “« Je ne suis pas féministe, mais … »

  1. Pingback: "Je ne suis pas féministe, mais ..." | Liberté de genre, égalité des sexes et solidarité pour tous | Scoop.it

  2. Ce genre d’expression peut être aussi simplement une manière de se démarquer de certains mouvements extrêmes qui s’approprient (de manière indue) des combats, de refuser l’amalgame.

    Ex. Je crois à l’égalité H/F mais je ne suis pas féministe au sens où l’entendent les militants « osez le féminisme »

    Le refus de cette appropriation peut se justifier simplement au nom de la normalisation d’un combat, du refus de l’ « étiquette obligatoire ». Être pour l’égalité H/F, ce n’est pas être féministe, c’est juste être rationnel.

    Le parallèle avec l’homophobie me semble hasardeux : le féminisme est censé être quelque chose que l’on revendique, l’homophobie au contraire quelque chose que l’on refuse.

    Dans ce dernier cas de l’homophobie, comme dans l’antisémitisme, le refus de l’étiquette procède d’une volonté de bien définir les choses.
    – Est-on antisémite parce qu’on ne croit pas dans le sionisme ? Non, sont antisémites les propos ou actes haineux envers les juifs.
    – De la même manière, ce n’est pas être homophobe que de récuser une structuration de la société autour de deux orientations que l’on voudrait égales. Sont homophobes les paroles ou actes haineux envers les personnes homosexuelles.

    L’extension d’un concept de droit pénal à la police des idées est toujours une perte pour l’humanité. Mal nommer les choses, disait Camus, c’est ajouter au malheur du monde.

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    • Osez le féminisme, un mouvement extrême? C’est une blague?

      Je sais bien que la comparaison avec l’homophobie, le racisme (etc.) a ses limites, je visais simplement à mettre en évidence la similarité entre différents types de dénégations.

      « L’extension d’un concept de droit pénal à la police des idées est toujours une perte pour l’humanité. Mal nommer les choses, disait Camus, c’est ajouter au malheur du monde. »
      Gné? C’est très beau de citer du Camus, encore faudrait-il que ça ait quelque chose à voir avec le sujet.

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      • Allez, un autre exemple pour la route. Si les Femen sont féministes, alors non je ne le suis pas (et pourtant je suis pour l’égalité H/F). Et vous ?

        Pour vous, le problème de connotation envers le mot féminisme est un problème de difficulté de fond avec l’égalité H/F. Pour moi, c’est un problème avec les méthodes (voire les objectifs) de certains groupes féministes.

        J’en appelle donc à bien nommer les choses. Les Femen, ce n’est pas du féminisme ; c’est de la connerie. Si vous voulez absolument leur conserver le qualificatif de féministe, il faut modifier le sens du mot. Et là on commence à mal nommer les choses. D’où Camus.

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        • Je n’aime pas du tout la manière que vous avez d’essayer de me piéger en créant des distinctions entre féminismes acceptables et non acceptables. Ces catégories vous regardent. Je ne me reconnais pas dans l’action des Femen ni dans leur idéologie, ce n’est pas pour autant que je peux leur refuser de se dire féministes ou décréter que mon féminisme est supérieur au leur. Il y a des différences, voire des dissensions extrêmement importantes au sein du féminisme, mais je ne suis pas là pour définir qui a raison ou non, quel féminisme est « extrême » et lequel est acceptable – ce qui ne m’empêche pas de dire que certainesidées des Femen me paraissent inacceptables, comme par exemple la notion de « mentalité arabe » pour parler de patriarcat.

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        • @incarnare: en habitué que tu es de la théologie du corps de Jean-Paul II, il n’a pas dû t’échapper que le fond du problème n’est ni dans les méthodes plus ou moins extrêmes de certains groupuscules, ni dans les moyens employés pour défendre l’égalité H/F, mais dans le sens qui est donné à cette dernière: s’agit-il d’une égalité en dignité, sur la base de différences biologiques (notamment liées à la maternité) qui induisent des différences profondes dans les prédispositions et la « vocation » sociale de chacun des deux sexes, ou au contraire ce donné biologique n’influe-t-il dans les faits que de manière insignifiante sur ces dernières? L’égalité doit-elle être conçue de manière différentielle, et présupposer (et valoriser) l’existence de deux essences différentes, « homme » et « femme » nettements distinctes, quoique « complémentaires », ou au contraire ces différences sont-elles sans fondements autres que d’assujettissement d’un sexe au profit de l’autre, et doivent-elles être remises en cause de manière radicale? Là se situe la différence entre le discours de l’Eglise, qui correspond à la perception que la plupart d’entre nous avons spontanément de la différence des sexes, et celui de la plupart des mouvements féministes, si j’ai bien compris.

          Ces réticences à se dire « féministe » dont il est question ici tiennent moins selon moi à la « guerre des sexes » ou aux excès verbaux ou autres de certaines militantes, qu’à la difficulté de concevoir des rapports H/F qui s’abstraient du déterminisme biologique apparent auquel nous sommes tous habitués. L’idée de lutter contre les discriminations les plus flagrantes et la violence explicite contre les femmes est une idée dans laquelle beaucoup se retrouvent , mais remettre en cause les différences de comportement, de capacités et de disposition entre hommes et femmes qui nous sont sans cesse rappelées par le sens commun, que celui-ci corresponde réellement à une nature propre de chaque sexe, ou au contraire à un discours social contingent intériorisé, voilà qui explique à mon avis les réticences de beaucoup de personnes à se dire féministes, beaucoup plus que les excès des femen ou autres.

          Tout ça pour dire que tu t’appuies sur les femen pour expliquer tes difficultés avec le féminisme, mais pour avoir l’habitude de te lire, il est clair que tes différences d’opinion sur le sujet avec A C Husson n’ont au fond que très peu à voir avec l’extrémisme de tel ou tel (elle est féministe sans approuver les femen et nous sommes cathos sans approuver les éléments les plus excités de la tradisphère: aussi bien les féministes que les cathos ont leurs extrémistes et leurs modérés, leurs positions nuancées et argumentées et leur propagande), et tout à voir avec les présupposés philosophiques avec lesquels vous aborder cette notion d’égalité: « égale dignité » et « complémentarité » des sexes dans ton cas, « égalité réelle » dans le sien… C’est pourquoi il me parait plus intéressant de discuter sereinement de ces questions de renvoyer à la figure de l’autre, sans cesse, les pires agitateurs de son camp, dans une partie de ping pong stérile et vaine…

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    • Être féministe, c’est être pour l’égalité homme/femme. Oui, c’est rationnel. Les féministes le sont. Si tu en doutes, c’est que tu n’as pas compris ce qu’est le féminisme.

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  3. J’en viens à me demander depuis peu, si le mot « féminisme » n’est pas un peu maladroit. J’ai toujours entendu ce terme donc je l’emploie. Mais etre féministe, veut dire depuis toujours être pour l’EGALITE hommes/femmes, or le mot plus adéquat serait antisexisme, non? Par exemple masculinisme, ne signifie egalité homme/femme, au contraire. Je suis pas très clair, mais je pense à ça, et je voulais juste le dire.

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    • Le problème n’est pas le mot mais ce à quoi on l’associe. Pourquoi autant de connotations négatives pour un mot qui désigne le combat pour l’égalité entre femmes et hommes? De plus, ce mot était et reste révolutionnaire dans sa forme même, qui consiste à mettre en avant les femmes. Le combat pour l’égalité, c’est d’abord un combat pour les droits des femmes; si l’on considère que ce combat passe par la lutte contre les stéréotypes et discriminations de genre, alors oui, le féminisme est un antisexisme, mais c’est aussi beaucoup plus que cela.

      Je me suis posé les mêmes questions que vous mais pour moi, il est essentiel de garder le terme « féminisme ». Ce terme a une histoire. De plus, et je crois que c’est le coeur de la question, rechigner à accepter ce terme, dire qu’il faut parler d' »égalitarisme », d' »antisexisme », c’est rechigner à admettre qu’il existe une cause des femmes. Ce n’est pas la peine d’y aller avec des pincettes: oui, on a besoin du mot « femmes » dans « féminisme » parce que l’oppression ne se fait que dans un sens, et que ce sont les femmes qui sont opprimées dans le système patriarcal – même si ce système implique des normes et contraintes pour les hommes aussi.

      Tout à fait d’accord sur le terme « masculinisme », c’est important de le rappeler encore et encore: ce n’est pas le pendant du féminisme. Dire cela, c’est dire qu’il existe une oppression des hommes – et là, je demande les preuves (coucou les masculinistes, je n’attends pas vraiment, je sais qu’elles n’existent pas). Le masculinisme n’est pas un combat pour une imaginaire cause des hommes, c’est un anti-féminisme, point. Ce n’est pas un combat pour l’égalité, mais pour le maintien de l’oppression des femmes.

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  4. Voir le combat féministe associé à des tares comme le racisme ou l’antisémitisme, c’est quand même sacrément triste.
    Il ne pourtant pas être un génie pour comprendre que, même si ce sont là des mots en -isme, la logique du racisme et du féminisme n’a ABSOLUMENT rien de similaire.

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  5. Personnellement, j’utiliserai encore le terme « féminisme » au moins tant que mes grandes-tantes qui tombaient « accidentellement » exprès de l’escalier pour faire « passer » une grossesse parce qu’elles n’avaient déjà pas de quoi nourrir les 5 précédents enfants sont en vie, une sorte d’hommage.
    Et en général, beaucoup de personnes qui vont nous faire tout un discours sur le fait d' »évoluer » et d’utiliser le terme « antisexiste » sont les mêmes qui ne voient aucune connotation à « droits de l’Homme », « madame le directeur », « mademoiselle », que non le langage n’a aucune symbolique, que c’est futile alors que se dire féministe c’est ultra agressif et violent d’après eux, c’est bizarre non?
    Je compare souvent le féminisme au racisme et à l’homophobie, parce que les « on a de l’humour nous, à bas de le politiquement correct » se réfugient dans le politiquement correct concernant ces sujets. Genre, puisque tu n’a pas ta carte à sos racisme ou puisque tu n’es pas d’accord avec certaines actions ou puisque leurs représentants ne sont pas beaux, donc tu es raciste? Alors tu fais pas une ptite blague là?
    Et encore heureux qu’il y ait encore d’irréductibles comploteuses intergalactiques qui utilisent le mot féminisme, parce que sinon ça obligerait les autres à débattre vraiment du sujet plutôt que de ne parler uniquement que du mot « politiquement correct » à utiliser.

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  6. Dans « je ne suis pas féministe mais », j’entends surtout que ces personnes ne se reconnaissent pas militantes, ce qui ne veut pas dire qu’elles n’adhèrent pas à certaines idées féministes. A mon sens, ça ressemble plus au « Je suis croyant mais non pratiquant ».
    Ceci dit, il est vrai que cela est révélateur de la stigmatisation du féminisme. Ces personnes pourraient effectivement dire qu’elles adhèrent à une certaine vision féministe, sans être militantes. Mais cela serait sans doute déjà trop « dangereux »…

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  7. Pingback: De la difficulté d’être un homme féministe | 1000 mots en l'air

  8. Ben ouais, féminisme, parce que t’es jamais mieux servie que par toi-même.
    Que les gens qui se disent égalitaristes « parce que féminisme c’est quand même connoté » oublient que toute libération d’une population opprimée passe par un moment violent, où on est pas dans la nuance, où on affirme très fort ses idées pour qu’elles restent.
    C’est comme quand tu négocies quelque chose, tu commences en tapant fort, pour gratter ne serait-ce que la moitié de ta demande initiale. Sauf que là, il faut continuer à taper fort, parce que ce que l’on veut, ce n’est pas la moitié de l’égalité, mais l’égalité toute entière.

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    • C’est pas contre toi hamsterviolent, c’est juste que la soi-disant violence des féministes ca me chauffe.

      Mais de quelle violence parlons-nous ?
      Mettre femme dans féministe c’est violent ?
      Ne plus vouloir Mademoiselle dans les formulaires administratifs c’est violent ?
      Demander à sortir dans la rue sans se faire insulté c’est violent ? Ca traumatise tellement de gens de savoir que les femmes existent et que l’inégalité des sexes les concernent en particulier.
      Lutter pour que les victimes aient droit à des procès équitable c’est violent ?
      Ou est la violence des féministes, moi je ne la voie pas.
      Je ne connait aucune action féministe violente (me sortez pas Solanas, son acte contre Warhol était une histoire personnelle entre eux, de toute façon c’est un cas unique). Les féministes sont pacifistes. Ce qui est violent c’est le sexisme que les féministes combattent et ce qu’elles font uniquement avec des moyens NON-VIOLENTS.

      Les femen ne sont pas violentes, par contre elles ont pris beaucoup de coups, en France comme ailleurs.
      Les suffragistes n’étaient pas violentes, mais elles sont nombreuse à avoir croupis en prison dans l’indifference générale. Les livres d’histoires n’ont retenu que « sufragette » le nom que leurs adversaires leur donnaient pour les décrédibiliser.
      Les MLF n’étaient pas violentes, le brulage de 2 malheureux sous-tifs à servie à les décrédibiliser pendant des années, comme si la violence contre les sous-tifs était un traumatisme pour les français.
      Les CDG n’ont jamais mordu personne, ni à la TV ni ailleurs.
      Les OSLF, ne maltraite personne quant elles font savoir que les femmes ont un clitoris.
      Les NPNS ne tabassent pas les garçons des cités.
      La Barbe ne tire les poils de personne

      J’entend sans cesse que les féministes font des excès, sont trop violentes… Ceux qui disent cela évitent d’ailleur soigneusement de détailler ces soi-disant violence. C’est juste que dès qu’une nana l’ouvre c’est déjà une violence pour ces gens là.

      J’ai encore eu une copine ce we qui m’a fait le coup du « Tu as raison, je suis aussi pour l’égalité, mais je suis pas féministe », impossible de lui faire changer d’avis là dessus. Ca me rend dingue (mais pas violente je précise au cas ou ^^)

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      • Je reviens juste là dessus :
        « Ne plus vouloir Mademoiselle dans les formulaires administratifs c’est violent ? »

        Le mettre sur la même idée que « Demander à sortir dans la rue sans se faire insulté c’est violent ? » c’est un peu fort de café.

        En effet, je connais beaucoup de femmes qui souhaitaient garder ce « Mademoiselle » mais qui ne l’ont pu à cause d’une loi passée en loose D qui n’a consulté absolument personne, à commencer par les premières concernées.

        Il aurait peut être fallu couper la poire en deux, laisser le choix aux femmes entre Madame et Mademoiselle, pour complaire tout le monde, mais une loi qui s’intéresse de l’avis des personnes concernées ce n’est pas courant.

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    • c’est pas très habile comme formulation si je peux me permettre : 1) ça n’incite pas les hommes à être féministes (en ont-lis seulement le droit ?), et 2) c’est comme si on ne devait se battre que pour l’intérêt d’un groupe auquel on appartient : si je suis blanc, le racisme je m’en fous ?

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  9. Nous vivons, en temps qu’êtres humains, la plupart du temps qui compose notre vie à travers les images, ou représentations mentales qui sont l’héritage du monde d’hier ou la construction de notre propre esprit. Ces représentations, que l’on en soit conscient ou non, altèrent le réel tel qu’il est pour nous en livrer une image biaisée, tronquée, incomplète, partiale, que sais-je encore ? Cette vision du réel est une opinion globale, dont la structure est faite de toutes nos opinions sur tous les sujets possibles et imaginables. De force ou de gré, chacun a une opinion sur tout qu’il impose, projette à la face de l’autre, l’autre est contraint d’être vu au travers du prisme des représentations mentales de celui qu’il rencontre. Savoir ce qu’est la femme, la justice, le bien, la vie, la politique, l’économie… cela prendrait plus d’une vie entière d’études perpétuelles pour ne serait-ce que pouvoir se prétendre sage quant à l’une de ces notions… et pourtant tous les jours nous disons : cela est juste, cela est la femme, cela est bon…;

    Le féminisme n’y échappe pas. S’il est perçu comme tel à l’heure actuelle, c’est que des forces exercent sur les représentations qu’on se fait une influence notable. La représentation du féminisme étant mal vue, la majorité préfère ne pas y être assimilée. Si le féminisme est une lutte contre les représentations fausses, il doit d’abord vaincre dans l’esprit des gens sa propre représentation.

    C’était la mecsplication du jour, bonne soirée (article pertinent par ailleurs 🙂 )

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  10. Le terme « féminisme » ne peut pas servir à désigner un mouvement pour l’égalité des droits entre sexes, de par la composition même du mot. Le féminisme est apparu à une époque où les femmes étaient considérées comme inférieures en tout par rapport aux hommes et il est fort logique qu’on se soit alors battu pour les « droits des femmes ». Encore aujourd’hui, c’est un combat important dans plusieurs domaines, mais le mot « féminisme » ne colle pas pour l’égalité des droits.

    Exemple : Devant la façon absolument incroyable dont sont traités les chiens par les sagouins qui les abandonnent avant de partir en vacances et autres traitements bien pires, je décide de fonder le mouvement « Vive les Chiens ! ».
    Quelques années plus tard, après quelques succès, il reste un long chemin à parcourir, mais je découvre avec consternation que ma lutte pour les chiens correspond tout-à-fait à ce qui doit être fait pour les chats et tous les autres animaux domestiques.
    Je décide donc d’étendre la lutte aux droits de tous les animaux, mais, pour faire honneur aux premiers jours du mouvement,je conserve le nom « Vive les Chiens ! »
    Il ne faut pas s’étonner que 90% des gens non-renseignés pensent toujours que mon mouvement n’en a rien faire des chats.
    D’où deux comportements trollesques insupportables :
    – « Ouais, mais moi je ne suis pas de « Vive les Chiens ! », j’aime les canaris aussi. »
    – « Ces espèces de salauds qui osent prendre chez eux un chat ! Je vous le dis, je suis de chez « Vive les Chiens » et le meilleur ami de l’homme, c’est le chien, ne l’oublions pas. Je n’ai rien contre les chats, mais laissez les crever dans la rue. Vive les Chiens ! Au fait, je vous ai dit que j’étais de « Vive les Chiens ! » ?
    Comportements qui ont tendance à énerver, et auxquels on répond avec agressivité, ce qui ne fait qu’empirer la situation.

    Accessoirement, en Angleterre, le féminisme se borne aux droits des femmes (c’est du moins ce que j’ai pu constater de visu, corrigez-moi si je me trompe). Les droits des femmes sont largement en avance sur la France, mais ne leur parlez pas de traitement égal : une femme est un objet sexuel et s’occupe des enfants, du ménage, du repassage et de la bouffe, pendant que l’homme rapporte des sous et boit de la bière devant le foot. Et c’est pour eux tout-à-fait normal et tu vas passer pour le dernier des givrés si tu oses remettre cet état de fait en doute, que ce soit devant un homme ou devant une femme. J’en ai fait l’expérience. Je conseille accessoirement de jeter un œil au rayons des magazines Anglais.Vous en viendrez à penser que Elle est féministe.
    Je cite l’Angleterre, parce que c’est ce que j’ai vu, mais ça s’étend sûrement à bien d’autres pays.

    Ca, c’est une chose. La deuxième, c’est qu’en effet, il y a eu un extraordinaire travail pour noircir l’image du féminisme (facilité par la confusion qu’amène un tel terme). La presse grouille de légendes urbaines qui démolissent les associations féministes et que tout le monde croit dur comme fer. Et à chaque fois qu’une prétendue féministe ouvre sa gueule et dit une connerie devant les caméras, c’est immédiatement répété, amplifié et déformé dans tous les médias.

    De plus, les militant(e)s féministes sont comme tous les militants : tellement persuadé(e)s d’être dans le vrai qu’on en oublie toute retenue et qu’on s’énerve en négligeant totalement l’image qu’on donne. D’où des campagnes de com’ très mal menées, des Femen qui nuisent au plus haut point à leur propre cause (et à la mienne par la même occasion, ce qui me donne envie de tordre des cous) et des militant(e)s qui se ridiculisent devant les caméras tant leur discours est étouffé par la colère (justifiée peut-être, malvenue sûrement).

    C’est bien dommage, parce que ça ne représente qu’une mince fraction du féminisme, mais comme ça fait rire au bureau pendant la pause de midi, c’est plutôt ces infos-là qui tournent entre toutes les mains (ça, et les problèmes d’érection de Brad Pitt).

    Quand je dis que le mot féminisme devrait être changé, je ne renie pas les combats qui on été menés, je propose une évolution. Et comme dans toutes les luttes, soit on évolue, soit on reste dans le sillage.

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    • Oui mais le problème ce ne sont pas les féministes, pas plus les Femen que les autres, ce sont les médias qui se donnent un malin plaisir à démolir le féminisme.

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      • C’est fort possible, mais il faut savoir composer avec.
        Ca ne sert à rien de dire « C’est pas ma faute » et de continuer aveuglément dans la même direction.

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  11. J’ai pas parlé de violence dans le sens on tape des gens, j’ai parlé de maintenir son niveau d’exigence. Oui, on ne lâche rien, on ne met pas notre demande d’égalité en perspective du sort des femmes afghanes, on n’adoucit pas notre rhétorique. Et parfois, oui, les termes sont violents et pas policés, ils sont crus pour décrire une réalité qui elle est violente.

    Mais je te rejoins sur le fait que le seuil pour apparaître violente est très bas quand on est une femme qui ouvre son groin.

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  12. J’avais lu un article de Toril Moi sur la question. Elle avait demandé à ses élèves si ils étaient féministes, la réponse était non. Ce à quoi elle répond: « mais vous êtes pour l’égalité hommes/femmes? » « Ah, si c’est ça que vous appelez féministes, oui. Mais on ne donnerait jamais le nom de féministe », parce qu’is pensent que le mot est synonyme d’agressivité, de harpies, d’intolérance et de haine des hommes.

    Elle cite, parmi les raisons pour cette déconnection entre le mot et le concept, les campagnes de conservateurs qui ont associé féminisme et extrémisme social et politique (avec le terme « feminazi », par exemple) et partent du principe que, l’égalité ayant été acquise et acceptée par tous (ha!), les féministes sont celles qui veulent aller plus loin et poursuivre une logique sectaire. Déconnection appuyée aussi par certaines féministes voulant marginaliser certains mouvements, ce qui fait que la déconsidération du mot « féministe » sert à projeter des peurs et des préjugés pour une grande variété de publics… Dommageable.

    Voilà le lien vers l’article: http://www.torilmoi.com/wp-content/uploads/2009/09/Moi_PMLA_2006.pdf

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  13. Citation de Carole Roussopoulos, vidéaste féministe, décédée en 2009 et réalisatrice de « Debout », qui raconte les luttes des années 1970 : « Le féminisme a été tellement caricaturé que des femmes qui le sont profondément, le rejettent aujourd’hui. Mais il faut s’entendre sur ce qu’est le féminisme. Toute femme qui bouge, qui est consciente, qui veut faire un peu évoluer les choses, est féministe. Toute femme qui décide de ne plus être un paillasson, pour moi, est une féministe. Mais combien de femmes commencent leur phrase en disant …: « Je ne suis pas féministe mais » ! Ça, c’est terrible. Pourtant, si on aborde les problèmes calmement, en général elles reconnaissent que si les choses vont mieux, c’est grâce à nous, et que ce terme ayant été tellement déprécié, caricaturé, elles ont peur de l’employer pour elles-mêmes. Elles ne sont pas toutes dans la séduction des hommes, mais elles ne veulent pas être identifiées à des femmes caricaturées qu’elles ne connaissent pas, qu’elles n’ont pas connues personnellement, dont elles n’ont pas connu l’humour et la gaieté. C’est très flagrant dans les débats qui suivent les projections de « Debout ! » C’est la première chose que disent les gens : « Je ne savais pas que les féministes étaient comme ça ! ». Je leur demande toujours : « Comment croyiez-vous que nous étions ? » Je sais ce que les gens disaient de nous, parce que j’ai lu la presse, je connais les clichés, et c’est terrible ! L’image, dans ces cas-là, est intéressante. Les vidéos montrent les yeux qui brillent encore aujourd’hui, trente ans après… L’image révèle que les féministes des années 70 étaient pleines de ce plaisir qu’elles ont connu et qui a changé leur vie. Si les jeunes femmes étaient un peu plus informées, elles ne pourraient que suivre notre exemple. Nous avons toutes à gagner de lever la tête, tout le monde, tous les opprimés de la terre. »

    http://sandrine70.wordpress.com/2013/03/08/8-mars-la-dame-du-vendredi-et-de-tous-les-jours-du-calendrier/

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  14. Pingback: Mon féminisme à moi | Tous les Goûts sont dans la Culture

  15. Pingback: "Je ne suis pas féministe, mais ..." | Féminisme, Genre, LGBTIQ | Scoop.it

  16. Pingback: Je ne suis pas féministe, mais... | Pearltrees

  17. Je ne suis pas féministe, mais je vais me permettre de répondre.

    D’un regard extérieur (dans le sens où je ne m’intéresse pas vraiment au sujet du féminisme, et si j’y répond maintenant c’est que je suis tombé par hasard ici et que j’ai un peu de temps à perdre), le féminisme me semble bien plus englobant que simplement la position « je pense que les femmes devraient avoir les mêmes droits et opportunités que les hommes ».

    Par exemple, l’écart salarial statistique homme/femme va bien au-delà de cette question. Aucune loi, à ma connaissance, n’interdit à une femme d’être aussi bien payée qu’un homme. Aucune loi n’interdit à une femme d’accéder à un poste de responsabilité. La question se pose donc : quelqu’un qui combat les différences salariales homme/femme, est-il dans le combat féministe ou est-il déjà au-delà ?

    J’ai survolé rapidement votre blog. Je suis d’accord avec certaines choses, mais pas d’autres. Suis-je féministe ?

    Je suis d’accord pour l’égalité en droit homme/femme (ce qui est le cas en France, il me semble…), mais je n’ai aucun problème avec la différence salariale moyenne homme-femme. Les deux propositions ne sont pas incompatibles. La première me définit comme féministe, la seconde comme machiste. Suis-je un fémino-machiste ?

    Dans votre tout dernier billet, vous parlez de Miranda. Je suis d’accord que cette histoire est révoltante. Cette position me définit comme féministe. Dans le même billet, vous décrivez sur un ton horrifié les personnages féminins souvent « sexy » dans les jeux vidéos. Ça ne me pose pas le moindre problème. Cette position me définit comme machiste. Suis-je un fémino-machiste ?

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  18. J’avoue faire partie de ceux-là, mais c’est plutôt parce que le fait que je ne considère pas cela comme étant quelque chose qui me définit. C’est juste naturel, et il me paraît ridicule de devoir placarder une étiquette là-dessus. Peu me chaut que cette étiquette porte ou non un passif « lourd », mène aux raccourcis faciles, etc.
    Le simple fait d’ailleurs de devoir se revendiquer de ce genre de choses est une abomination ; quelque chose qu’on ne DEVRAIT PAS avoir à faire.
    Mouais, pas sûr que ce soit clair, m’enfin soit. M’en vais prendre mon café matinal, tiens.

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  19. Pointer du doigt les « mauvaises féministes », c’est déjà se dé-solidariser, se diviser, faire gagner l’oppresseur. On ne vous demande pas d’approuver publiquement ou de vous revendiquer partie de : mais c’est suffisamment difficile d’être une minorité opprimée en lutte pour que vos soi-disant alliés viennent vous enfoncer en plus. Juste : ne dénoncez pas en public. Merci.
    Cela est vrai pour le féminisme et pour toute sorte d’autres mouvements militants. Si vous êtes intéressés par le sujet, je vous conseille de vous plonger dans l’étude de la tactique du gouvernement Charest au printemps dernier pour affaiblir et briser le mouvement de grève étudiante au Québec : dénoncez les extrémistes, dénoncez. Quand ce sont vos ennemis qui vous demandent de le faire, vous savez que c’est empoisonné. Ne le faites pas.
    La raison pour laquelle dans « féministe » il y a « femme » est que partout dans le monde, depuis toujours, encore aujourd’hui et pour longtemps, l’égalité des sexes/genres équivaut à la lutte contre l’oppression des femmes. Voilà, c’est tout. Pas compliqué. Si vous n’avez pas encore cerné le problème, vous n’arriverez jamais à le régler.

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    • Ce n’était pas très clair, mais ce commentaire répondait à plusieurs des commentaires lus ci-dessus en général, et pas à l’article dont j’endosse complètement le message.

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    • Bah désolé mais je peux trouver le message de certains féministes (pourquoi au féminin d’ailleurs ? tous les féministes seraient des femmes ? Ce combat serait donc seulement d’un particularisme ?) dérangeant, mauvais pour la cause, décrivant mal la situation voire carrément contre-productif (qui a dit « femen » ?). Quelqu’un qui dirait que les femmes ont des capacités naturellement supérieures aux hommes et donc devraient être au pouvoir au moins autant que les hommes aura beau être pour l’égalité hommes-femmes, il me trouvera sur sa route.
      L’argument politique pose d’autres questions bien sûr. Mais Frigide Bardot a eu mille fois raison (pour la cause qu’elle défend) de se désolidariser de Civitas pour ne prendre qu’un exemple.

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  20. Bonjour, j’ai lu cet article et c’est exactement ce à quoi je pense 🙂

    Autrefois je ne connaissais pas le féminisme, et tout les lieux communs entendu à longueur de temps sur le féminismes, toute cette négativité faisait que j’avais aussi tendance à utiliser cette formule. Un jour je me suis intéressée au sujet, au féminisme, à la langue et aux expressions, j’ai appris que j’adhérais entièrement au féminisme, et que je refusais de perpétrer la stigmatisation en utilisant moi même des mots et expressions qui peuvent pourtant parfois être innocent (je signe encore mademoiselle les habitudes on la vie dure, ceci dis je préfèrerais une intégration du damoiseau plutôt que de supprimer le mademoiselle, dommage que ça n’ait point fonctionné!). Et c’est pour cela que j’ai aussi supprimé le « je ne suis pas féministe mais ».
    Maintenant je le sais, je le suis et je l’assume.

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  21. Dans mes bras !!!! D’ailleurs j’ai écrit une article sur mon blog l’an dernier qui portait exactement le même titre ^^
    Je me tue d’ailleurs à expliquer à mes amies qui étrangement partagent mon avis sur pas mal de sujets concernant l’égalité hommes/femmes qu’elles sont féministes et que non, ça n’est pas sale.
    En tout cas, bravo pour ton blog qui a rejoint mes favoris.

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  22. Alors… Je suis antiféministe, et pourtant je suis pour l’égalité homme – femme.

    J’ai depuis toujours été sensible à ces questions d’injustices telles que les salaires, l’image de la femme à la télé etc. Avant d’en connaître j’aurais sans doute pu dire fièrement que j’étais féministe moi-même. Mais contrairement à vous qui avez l’air de vivre seule votre combat, j’ai discuté avec des féministes… et malheureusement le cliché de « vous voulez prendre la place des hommes », « vous détestez les hommes », « t’es mal-baisée? » est vérifiable dans tous les cas que j’ai connu. Toutes, à un moment ou à un autre de la conversation, ont parlé de couper des couilles ! Et toutes avaient un regarde tellement endoctriné et formaté par la pensée féministe que j’en ai eu la gerbe. Vous savez, ce genre de personnes (pas que femmes évidemment), incapable de voir le bon côté des choses, éternelles insatisfaites, éternelles rageuses, floues dans leurs revendications, contradictoires souvent… ce genre de personnes qui trouvent un bouc émissaire et qui en profitent pour cracher toute la haine qu’elles ont en elles. Le bouc émissaire peut être n’importe qui, les étrangers, les homosexuels, dans le cas des féministes ce sont les hommes. Et les hommes dans leur entièreté, on aura beau se cacher derrière des « y en a des biens, je dis pas… » (formule raciste), ce genre de discrimination cible toute la population mâle.

    C’est là qu’on rejoint la formule : « je ne suis pas raciste mais… ». Tout comme j’essaye de convaincre certains que, si, le FN est une secte de xénophobes catholiques anti-république, donc que si il/elle ne l’est pas alors il n’a pas intérêt à se revendiquer de ce parti; et bien en effet, les féministes sont des hystériques poilues coupeuses de couilles, et si vous n’en êtes pas une (ce que je peux facilement constater en lisant ce blog) vous n’avez rien à faire sous cette étiquette.

    Donc je suis pro égalité, pro parité, anti discrimination, anti phallocrate, mais certainement pas féministe…

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    • Tu es anti-féministes mais pas anti-féminisme alors ! Tu confonds à mon avis les personnes et le courant de pensée. Mais les écrits et discours intelligents du féministes ne sont que peu le fait de coupeuses de couilles.

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  23. Les 15 mauvaises raisons de ne pas être féministes ne se voient pas apporter un démenti d’une fulgurance incroyable, tout de même, je ne sais pas si c’est un très bon complément à votre article. Par exemple :

    « Je n’aime pas les mots en -isme »

    Les mots en -isme sont souvent des concepts. Les concepts sont ce qu’on utilise pour créer du sens et des discours intelligents. Si tu n’aimes pas les mots en -isme (érotisme ?), alors ton problème n’est pas avec le féminisme mais avec la paresse intellectuelle. Je dis ça, je dis rien.

    ==> l’argument est spécieux : les mots en -isme appartiennent à l’ensemble des concepts. Si tu n’aimes pas les mots en -isme tu n’aimes simplement pas certains concepts, ceux en -isme justement. Mais tu peux aimer tous les autres concepts (et érotisme n’est pas un concept ici…). Sans compter qu’on peut douter de l’affirmation « les concepts sont ce qu’on utilise pour créer du sens et des discours intelligents » : je n’utilise pas de concepts dans mon commentaire, pourtant mon discours à du sens (quant à savoir s’il est intelligent, c’est une autre histoire).

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  24. Pingback: Arguments anti-féministes (4) A propos du terme "anti-sexisme" | Genre!

  25. « Ce n’est pas la peine d’y aller avec des pincettes: oui, on a besoin du mot « femmes » dans « féminisme » parce que l’oppression ne se fait que dans un sens, et que ce sont les femmes qui sont opprimées dans le système patriarcal – même si ce système implique des normes et contraintes pour les hommes aussi. »

    Si ça ne sont pas des propos sexistes et préétablis, je ne sais pas ce que c’est. Ce genre de choses me font ne pas aimer le féminisme.
    Poussons le raisonnement : les femmes ont toujours été dominées par tous les hommes de la Terre jusqu’au 20ème Siècle. Tous les hommes restaient à la maison, profitaient joyeusement du mildiou et autres maladies des plantes qui les faisaient crever de faim, enfin leur femmes puisqu’ils profitaient tous d’elles. C’est connu : les hommes étaient incapables d’amour et d’empathies à l’époque et ne faisaient qu’exploiter les femmes. Aucune femmes n’avait la capacité de manipuler un homme par son intelligence son charme ou sa beauté ; rien n’y faisait. Aucune femme n’a été heureuse ou comblée, toujours opprimée par ses bourreaux de mâles.

    Non, désolé. Je suis pour l’égalité et prêt à m’allier avec d’autres à ce but. Mais il est hors de question d’accepter des préjugés faux et culpabilisants. C’est une insulte à toute la gente masculine et à l’Histoire riche de femmes conquérantes et puissantes et d’hommes attentionnés et aimants envers leurs amours féminins.

    Et encore une fois désolé, l’étymologie du mot féminisme veut dire idéologie du féminin (fémini- = femme et -isme = idéologie). Il ne renferme pas la moindre indication d’une idéologie égalitaire. Et je ne parle pas du fait que toute idéologie n’est pas pragmatique par essence.

    Voilà ce qui fait que beaucoup de gens hésitent à se dire féministe quant bien même certains de ses combats sont nobles.

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  26. Pingback: Info Avril 2013 | EgaliGone

  27. Bonjour à toutes.

    Je suis entièrement du même avis que Genre!
    Certains se demandent pourquoi un mouvement qui se bat pour l’égalité femme/homme porterait un nom féminin ?
    Parce que nous vivons dans un patriarcat encore hyper-violent à l’égard les femmes : le patriarcat français ! Et le seul moyen d’imposer l’égalité est de protéger le seul sexe discriminé, c’est à dire les femmes ! D’où le terme de féminisme.
    Il ne viendrait pas à l’idée à la SPA de s’appeler SPAPM : Société de Protection des Animaux et des Propriétaires Maltraitants.

    Pour répondre à certains zhoms du forum qui affirment que nous ne vivons pas dans un patriarcat :

    – Les hommes aiment parler du ministère des droits des femmes, symbole de la misandrie .
    —> Ce ministère est à mes yeux de la démagogie à l’état pur. C’est une structure mise en pla ce par le patriarcat pour endormir les citoyennes un peu naïves. On leur fait miroiter que le gouvernement combat le machisme. ERREUR car Socialistes = hypocrites .

    -Certains bonshommes évoqueront des décisions injustes envers les hommes à l’issu des divorces : 80% des enfants à la charge des mères.
    —> Ce n’est pas de la misandrie !!! C’est plutôt du machisme éhonté ! Cela signifie que les juges considèrent que le fardeau de s’occuper des enfants incombe aux mères pendant que messieurs fuient légalement leurs responsabilités de père !!
    PS: Ne vous méprenez pas, j’aime les enfants, mais quand une femme a une brillante carrière, c’est au père de faire un effort supplémentaire pour préserver la réussite professionnelle de son ex épouse.

    -D’autres hommes nous expliqueront que le phénomène des hommes battus est sous médiatisé par rapport à celui des femmes.
    —> c’est normal, il y a peut être 9 ou 10 hommes battus à tout cassé sur toute la France …
    Je plains véritablement ces victimes masculines , mais ils ne sont pas suffisamment nombreux pour en faire tout un reportage sur France 2 .

    -Quelques mecs affirment que les 27% de différence salariale femme-homme sont expliqués par le fait que 80% des temps partiels sont occupés par des femmes.
    —> Dans ce cas je vous rétorquerait que tous ces temps partiels ont été imposés aux femmes afin de les sous-payer. C’est bien connu qu’un 80% fait la même somme de travail qu’un temps plein mais en seulement 4 jours !! ( c’est rentable d’exploiter une femme ).

    Plus j’avance dans le temps et plus j’ai l’impression que c’est dans la nature des mâles de soumettre les femmes ( est ce la testostérone ? ) . Dans ce cas pourquoi les femmes et les hommes devraient être égaux en droit ?! Les femmes devraient au contraire être favorisées face aux lois afin de rééquilibrer la balance et contenir le machisme naturel des hommes. C’est dans ce type de société que les femmes et les hommes pourraient vivre égaux.

    Amicalement, Julie

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    • Je ne sais pas si le machisme est naturel. A priori, je ne le pense pas. Cependant je suis convaincu qu’il est profondément ancré dans notre culture, et ce, depuis bien des siècles. Le déloger, à mon avis, est difficile, mais pas du tout impossible : ceci passerait par une éducation anti-sexiste saine et forte, dès le plus jeune âge, et apte à résister aux pressions de la publicité, les pairs, les médias (bref, toutes les instances de socialisation, qui sont aussi, à beaucoup d’occasions, des vecteurs de sexisme). C’est un défi à relever, un grand enjeu.

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  28. Je me reconnais dans cette phrase « Je ne suis pas féministe, mais ». J’ai adhéré au féminisme jusqu’à il y a de cela dix jours. Et puis, les querelles internes incessantes, les accusations faciles de certains et certaines, m’ont dégoûté. Je tiens encore aux idéaux qui m’avaient attiré vers le féminisme, oui ces idéaux, je les garde. Mais me convaincre de me définir à nouveau comme féministe, ce sera certainement une tâche très compliquée.

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  29. > RT @esraaamoohamed: I’m not racist but I don’t like black people like really black I like them brown.

    — Yes, You’re Racist (@YesYoureRacist) 27 février 2013

    Raté. Le racisme c’est de dire que les hommes noirs sont intrinsèquement inférieurs au gens marrons. de par leur couleur de peau.
    Ici ce qui est exprime, c’est un préférence sexuelle (ou visuelle)
    Je préfére quant a moi les eurasiennes. Ou les rousses. Ou les caucasienne, ai aime avant tous les peau laiteuses.
    C’est une préférence.

    Traiter les gens de racistes parce qu’ils ont une simple préférence c’est vraiment être totalement débile. Et c’est pour cela que les gens finissent par s’énerver devant ces accusation a la con et finissent par être extrémistes a force d’être braque par ce genre d’idiot qui s’imagine intelligent.

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