Je publie ici, avec quelques jours de retard, une tribune rédigée par des féministes concernant le site de « coaching en séduction » Séduction by Kamal. Je soutiens leur initiative et les remercie pour leur mobilisation. Depuis la 1ère publication de cette tribune sur plusieurs blogs, le 5 septembre, la page incriminée a été retirée. Je la publie néanmoins car son but est d’attirer l’attention sur la culture du viol et la façon dont le sexisme s’exerce sur internet.
L’intégralité de cette tribune peut être téléchargée ici. Toute personne adhérant à cet appel peut le reprendre à son compte et le reproduire, le diffuser et le publier, ou encore signer la pétition.
La culture du viol est une réalité, vous en trouverez des exemples frappants dans cette tribune. Si vous voulez en savoir plus sur ce sujet, vous pouvez lire l’article « Comprendre la culture du viol » sur le blog Crêpe Georgette.
Incitation au viol sur un site de coaching en séduction
Nous, militantes féministes et citoyennes, avons récemment dénoncé un site de coaching en « séduction » appelé Seduction By Kamal (1) comme incitant au viol.
Seduction By Kamal est un site d’apprentissage des techniques de « pick up artist », à savoir « artiste de la drague ». Il s’agit de techniques de « drague » et de conseils en matière de sexualité. Le site est gérée par la société SBK Coaching, et génère du profit grâce à la vente de livres numériques (« e-books »).
L’indignation s’est focalisée sur un article violent en accès libre et gratuit. Intitulé « Comment Bien Baiser : les 3 Secrets du Hard SEXE » (2), il nous apparait en réalité comme une incitation au viol, particulièrement toxique en raison de l’aspect éducatif du site.
Nous estimons que les propos sont explicites : pour bien « baiser », l’important est de ne pas tenir compte du consentement de sa « partenaire ». Une capture d’écran est conservée ici. Les extraits les plus choquants sont cités ci-dessous, dans la lettre au Procureur, ainsi que chez la blogueuse Diké (3).
Cet article a été écrit par Jean-Baptiste Marsille, rédacteur web, auto-entrepreneur et écrivain (4). Le directeur de publication du site se fait appeler Kamal (5).
Il ne s’agit pas d’un petit blog isolé. D’après son créateur, ce site reçoit 20 000 visiteurs par jours, le chiffre d’affaire de la société « SBK Coaching» est de l’ordre de 10 000 euros par mois (6). Sa page Facebook est suivie (« likée ») par près de 17 000 personnes. Nous notons aussi que les frais de fonctionnement du site semblent peu élevés, compte-tenu des avantages fiscaux de la Pologne par rapport à la France (7), et du caractère dématérialisé des publications électroniques vendues.
Malgré de multiples sollicitations depuis octobre 2012, Kamal n’a jamais réagi. L’article était toujours en ligne à l’heure où nous écrivons cette lettre.
Depuis 2012, cet article a également été signalé en vain au Ministère de l’Intérieur (www.internet-signalement.gouv.fr). Pourquoi la loi n’est-elle pas appliquée ? Est-ce un problème managérial (manque de moyens pour traiter tous les signalements) ou un problème culturel (mauvaise formation et sensibilisation des agents du Ministère à la misogynie en ligne et à la culture du viol) ?
Nous joignons donc à cette tribune un signalement au Procureur de la République concernant le délit d’incitation au viol en ligne sur la page signalée.
Appel aux autorités et aux acteurs du web : stopper la misogynie en ligne
Ceci dit, notre objectif n’est pas de nous focaliser sur ce seul type de site Internet à la marge, mais sur l’ensemble de la misogynie globalement répandue sur l’espace Internet, et trop tolérée.
De nombreux agresseurs et leurs complices se sentent autorisés, en toute impunité, à exhiber sur Internet leurs infractions misogynes (viol, agression, non-assistance à personne en danger, recel de médias à caractère pédo-criminel…). Leurs victimes sont réduites au silence ou humiliées à l’échelle planétaire, subissant la reproduction perpétuelle de leurs agressions sur les réseaux sociaux.
Comment les Internautes peuvent-ils encourager un tel laxisme envers des criminels, et une telle sévérité envers les victimes ? Certainement à cause d’un amalgame toxique entre sexualité et violence érotisée (culture du viol) combinée à une mauvaise appréciation du sexisme sur Internet, perçu à tort comme “virtuel”.
Or le sexisme en ligne n’a rien de virtuel : le harcèlement subi par des personnalités connues comme par des adolescentes anonymes (ou qui auraient voulu le rester), le racolage des mineures par les pédo-criminels ou les proxénètes, l’omniprésence des images de femmes hypersexualisées et objectivées, dans les contenus personnels, journalistiques, culturels et commerciaux – clichés parfois pris à l’insu du sujet, l’humour sexiste qui alimente la tolérance envers le sexisme, les discours vindicatifs, stéréotypés et dégradants à l’égard des femmes, tout ceci est bien réel.
Ailleurs, sur le web anglophone notamment, des voix se sont élevées pour exposer l’ampleur de la misogynie sur Internet, et exiger des actions concrètes pour y mettre fin. Ainsi la campagne #FBRape a permis un début de dialogue avec Facebook, dans le but d’améliorer les systèmes d’identification et de modération des discours de haine misogyne (8).
Côté français, l’incitation à haine, à la discrimination ou à la violence est interdite par la Loi sur la liberté de la presse, article 24 (9). Nous exigeons que l’alinéa 7 soit appliqué, à savoir que l’incitation à la violence en raison du sexe, de l’orientation sexuelle ou du handicap soit réellement pénalisée.
Nous demandons également une modification de l’alinéa 6 de cette même loi (concernant l’incitation à la discrimination et à la haine) pour qu’il soit étendu au sexisme. Actuellement seules sont concernées les discriminations et la haine motivées par des raisons ethniques, raciales ou religieuses.
Enfin, nous appelons les pouvoirs publics à mettre en place une plateforme dédiée au signalement de sites misogynes, à la sensibilisation des acteurs du web sur le sujet, et à l’accompagnement des victimes de discrimination, de haine ou de violences misogynes sur Internet.
Nous appelons également les entreprises du web ou présentes sur Internet à mettre en place des pratiques éthiques pour lutter contre le sexisme sur Internet, en coopération avec la société civile.
Collectif féministe et citoyen
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Signalement au Procureur
Paris, le 05/09/2013
Lettre R.A.R.
Monsieur le Procureur de la République,
Nous, citoyennes, tenons par la présente à vous signaler les faits délictueux visés par l’article 24 de la Loi sur la Liberté de la Presse qui punit de « cinq ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ceux qui (…) auront directement provoqué, dans le cas où cette provocation n’aurait pas été suivie d’effet, à commettre l’une des infractions suivantes : les atteintes volontaires à la vie, les atteintes volontaires à l’intégrité de la personne et les agressions sexuelles définies par le livre II du code pénal ».
Sur le site Seduction By Kamal, cette page (URL : http://www.seductionbykamal.com/comment-bien-baiser – captures d’écran ci-joint) intitulée « Comment Bien Baiser : les 3 Secrets du Hard SEXE » constitue une apologie du viol et une incitation à la violence contre les femmes. Quelques extraits explicites :
-
« Montrez-lui qu’elle n’a pas vraiment le choix »
« Attaquez sa poitrine »
« créer rapidement une image du mec qui sait ce qu’il veut et qui l’obtient quand il veut ».
« vous décidez […] tout est entre vos mains (ou vos cuisses devrais-je dire) »
« perdre tout contrôle de la situation est un « turn on » majeur pour les femmes ».
« appliquez-vous à aller en profondeur et à ne stopper la cadence que quand VOUS le décidez ! Elle se plaint ? Pas pour longtemps ! C’est un phénomène naturel de rejet de l’autorité, mais une fois cette barrière franchie, elle s’abandonnera à vous et vous demandera de la défoncer […] c’est ça en fait la véritable notion du fameux « BIEN BAISER ».
« Imposez votre puissance ».
« Donnez des ordres et soyez inflexible. Ne lui demandez pas gentiment si, éventuellement, vous pourriez avoir une fellation et éjaculer dans sa bouche… La décision est prise, retirez-vous et faites la descendre vers votre sexe afin d’affirmer votre posture. »
« Si seulement vous saviez combien de femmes rêvent de se faire démonter par un inconnu au chibre géant ».
« Cette méthode est relativement efficace quand on rencontre une inconnue qui nous ramène chez elle. Si elle en arrive là, c’est sans doute parce qu’au fond, ce qu’elle veut, c’est tirer un coup. »
« Ne lui demandez pas si vous pouvez la pénétrer comme un animal sauvage, faites-le ! »
« il vous suffit […] de laisser parler vos envies, sans vous restreindre. Prenez le contrôle du rapport sexuel et pensez que votre masculinité passe par des coups de boutoir infligés. »
« ne vous refusez rien ».
Nous avons signalé ce lien à internet-signalement.gouv.fr sans aucune conséquence concrète.
La présente faisant valoir ce que de droit.
Copie à
– Monsieur Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur
– Madame Vallaud-Belkacem, Ministre des Droits des femmes,
– Madame Christiane Taubira, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice
– Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes
– Observatoire des Inégalités
– Le Monde
– Le Figaro
– Médiapart
– Rue 89
– Libération
– Les Nouvelles News
– Slate
– Fédération Nationale Solidarité Femmes
– Signalement publié sur internet par une dizaine de blogs
le 05/09/2013
Capture d’écran de l’article signalé : http://dikecourrier.files.wordpress.com/2013/08/comment-bien-violer-une-femme-par-seduction-by-kamal-kay-et-jb-marsille1.pdf
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Sources et liens cités dans l’appel :
(1) http://www.seductionbykamal.com
(2) http://www.seductionbykamal.com/comment-bien-baiser
(3) http://dikecourrier.wordpress.com/2013/08/19/pick-up-artists-le-marketing-de-la-violence-misogyne
(4) http://www.profils-auto-entrepreneurs.com/profil/jean-baptiste.marsille
(5) http://www.seductionbykamal.com/mentions-legales/
(6) http://www.agence-csv.com/seduction-by-kamal-le-seducteur/
(7) http://www.lepetitjournal.com/varsovie/economie/132935-varsovie-eco
(8) http://www.womenactionmedia.org/facebookaction/how-to-report-gender-based-hate-speech-to-facebook
Pingback: Appel citoyen contre l'incitation au viol sur I...
On peut signer quelque part ? Y compris si on n’est pas une citoyenne mais un citoyen ?
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a je n’avais pas vu le lien. Et bien parfait. Je signe.
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Extrait de l’article en question, se trouvant à la fin et donc en conclusion : « Veillez cependant à ne pas tomber dans l’excès et à ne pas faire réellement mal à votre partenaire (ne la frappez pas, et ne l’insultez pas… vraiment !). »
Taxer le texte d’incitation au viol et à la violence est par conséquent dénué de sens.
Je prends la peine de préciser que l’article est effectivement limite concernant le respect de l’autre et la vision qu’il propose de la femme, mais les problèmes qu’il pose ne sont pas ceux cités de façon extrêmement agressive (une demande d’emprisonnement de la part du collectif), car l’idée est de proposer des conseils de « baise » (forme de sexe plutôt animale), même si ces idées sont formulées de façon maladroite, naïve et franchement stupide, et avouons-le, dangereuse si le lecteur ne comprend pas qu’il s’agit d’une « simulation » et qu’il s’agit, comme l’auteur le précise dans l’article, de « surfaire l’acte » (citation extraire de l’article). Tout ici est idée de « faire comme si », et non pas de le faire vraiment.
Je me permets cette intervention ici car je pense que la réaction du collectif féminin est anormalement violente, bien que je comprenne qu’on puisse être agacé et choqué si l’on ne prend pas en compte certains facteurs.
En espérant ne pas sembler remettre en cause le fait que l’article peut être dangereux et qu’il transmet une image ridiculement préconçue de la sexualité féminine (ex. : toutes les femmes n’aiment pas être dominées, et celles qui aiment ça peuvent l’aimer sous différentes conditions). Je ne nie pas son mauvais contenu, mais seulement son degré de dangerosité.
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Le viol, ce n’est pas seulement frapper et insulter une personne. C’est d’abord agir sur elle comme si elle n’existait pas, comme si son consentement n’avait aucune importance. Et c’est bien ce que dit le texte. La phrase que vous citez n’est qu’une pure formulle rhétorique histoire de se dédouaner.
A aucun moment dans le texte il n’est question de surfaire ou de simulation.
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Oui, je suis bien d’accord, ces féministes sont bien trop agressives. D’ailleurs, ça nuit à leur combat, à mon avis.
(ironie inside, au cas où il faille vraiment le préciser…)
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« la réaction du collectif féminin est anormalement violente »…
Ouais, ouais, ouais… par contre l’article de Kamal est juste « maladroit, naïf et franchement stupide ».
Je me retiens… ><
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« la réaction du collectif féminin est anormalement violente » : il a oublié d’ajouter « de la part de femmes, ces créatures destinées à sourire et à plaire, pas à polémiquer ni à réfléchir ».
A trop lire les âneries de Kamal, on oublie que les femmes sont des êtres humains, pas des poupées. Dur retour à la réalité…
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L’extrait que vous citez ne change absolument pas la gravité des propos tenus dans cet article et ne les excuse pas. Et il est d’ailleurs bien ambigu. « Veillez à ne pas tomber dans l’excès ». Et l’excès, ce serait quoi ? Le viol ? Ah mince, trop tard !
« Montrez-lui qu’elle n’a pas vraiment le choix »
« appliquez-vous à aller en profondeur et à ne stopper la cadence que quand VOUS le décidez ! »
« Ne lui demandez pas si vous pouvez la pénétrer comme un animal sauvage, faites-le ! »
On n’y est pas déjà dans l’excès, des fois ? Ensuite « ne la frappez pas ». Parce que si l’auteur admet que frapper autrui est condamnable, les violences sexuelles, elles, sont sexy. Il en fait l’apologie tout au long de l’article.
C’est dingue qu’on justifie toujours ce genre de dérapage sous prétexte que ces articles ne sont « pas SI sérieux » que ça. Bien sûr que c’est sérieux. Allez donc lire ce témoignage sur jeconnaisunvioleur.tumblr.com où une femme raconte que son violeur a justifié son acte parce qu’il pensait que les filles aimaient être dominées « comme dans les pornos ». Ce ne sont pas des incidents isolés. Plusieurs agresseurs refusent le terme de « viol » et sont véritablement convaincus de la normalité de leurs actes. Parce c’est à travers les médias et la culture qu’on ne cesse de faire passer ce genre de domination pour quelque chose de normal et d’acceptable de la part des hommes.
L’auteur de cet article n’a pas besoin de brandir une pancarte « Je suis pro-viol » pour qu’on puisse qualifier ses propos d’incitation au viol. Les mots sont ce qu’ils sont, point.
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Il en est question précisément dans la partie que j’ai citée. Mot pour mot. « surfaire l’acte ». Dois-je c/c une nouvelle fois la même phrase afin que la répétition l’imprime mieux ces mots qui sont écrits au même titres que ceux avec lesquels vous argumentez contre l’auteur de l’article ?
Ce que vous semblez ne pas comprendre Maïeul, ou faire semblant de ne pas comprendre histoire d’avoir de la viande à taper pour évacuer je ne sais quelle colère, c’est que le texte est très clairement orienté vers le fait de « jouer un acte faussement brutal ». Certes, c’est mal dit, mal expliqué, mal exprimé, plein d’une dangereuse simplicité, mais il me paraît évident que l’auteur n’incite pas les lecteurs à forcer leur partenaire si elle ne le désire pas. J’en veux pour preuve ce passage :
« Essayez d’apprendre par le biais de conversations déviées les choses avec lesquelles elle n’est pas confortable (…) »
Et cet autre passage : « la domination et la baise devront se baser sur la confiance. Votre partenaire sait que vous ne la voyez pas comme une simple proie (…) »
Je le répète : l’article est maladroit, plein de préjugés et de clichés, bourré d’un machisme risible, mais il est clairement bien plus innocent que le collectif ne le laisse entendre. L’auteur n’a simplement (sans doute) pas pris le temps d’expliquer les aspects plus subtils de sa position, et s’est bêtement concentré sur l’aspect « sexe/efficacité/baise » de son explication.
Il y a derrière et à travers tout l’article l’idée de donner du plaisir à la partenaire en lui permettant de se laisser aller complètement.
Je suis peut-être trop naïf et optimiste concernant la mentalité de l’auteur de l’article, mais c’est l’impression que j’en ai eu après recul et relectures.
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Donc en gros on a un texte qui cumule les clichés sexistes (force masculine / faiblesse féminine), dont 90 % des lignes incitent à ne pas tenir compte de la partenaire.
Dans le lot il y a une quatre ligne qui « tempèrent les propos ». Et donc ce serait un texte maladroit ? Par contre quand des personnes montrent la violence de ce textes, ce serait eux les violents. Non, désolé. C’est une manière assez courante de procéder lorsque l’on dit des choses immondes. Mettre quelques mots pour atténuer l’immonde, histoire de dire « mais non vous m’avez mal compris »… un peu facile comme défense.
Je n’ai aucune viande à taper pour évacuer aucune colère. J’ai simplement affaire à un article qui fait l’apologie du non respect de l’autre. Fut-ce en mettant des nuances rhétoriques. Par contre l’auteur de l’article semble considérer que la partenaire n’est effectivement que de la viande à taper.
Et je ne vois toujours pas où il est question de surfaire l’acte (mot pour mot).
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je ne vois pas mention de consentement ou de discussion explicite avec la femme « des chemins détournés » ça ne s’appelle pas un consentement, ce n’est pas rien d’enfoncer son machin dans la bouche de quelqun pour éjaculer dedans, quand même, ça demande clairement une autorisation explicite.
« ne lui demandez pas » ça par contre c’est assez clair , »ne tenez pas compte de ses protestations » » coups de boutoirs » . Mais ouai déchirures vaginales, utérus bousillé , traumatismes psychologique … en tout cas , les conseils de Kamal en ce qui me concerne emmèneraient le petit dominateur violeur ejaculateur en herbe droit au poste/ » ne vous refusez rien » , putain mais c’est potentiellement de mon corps qu’on parle là !
C’est peut être ça la raison du caca que vous avez dans les mirettes, on ne parle pas de vous, de votre bouche, de votre anus , ça ne vous concernera jamais , en bref vous vous en battez les miches de ce que des femmes pourraient vivre à cause de cet article . rien à battre . Quedal . zero .. . à la limite je comprendrais mieux un » mais j’en ai rien à battre bande de c******* , moi j’ai envie de faire comme dans l’article sans me faire traiter de violeur par des femmes violentes et vindicatives qui ne comprennent pas qu’elles veulent manger du sperme , et si je ne la tape pas en la violant , si je me contente de la forcer , de lui tordre le bras , de la bloquer , de lui massacrer son utérus , c’est pas du viol »
Par contre , on parle drôlement de votre quéquette , il est donc beaucoup plus facile de s’identifier au protagoniste masculin, c’est pour ça que ce qui compte vraiment, le plus important c’est de défendre kamal et l’auteur irresponsable de cette bouse ultra violente.
La » violence » féminine … et bé.
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Bonsoir Mr Eaten,
Je vous cite : « Certes, c’est mal dit, mal expliqué, mal exprimé, plein d’une dangereuse simplicité, mais il me paraît évident que l’auteur n’incite pas les lecteurs à forcer leur partenaire si elle ne le désire pas. »
Une « dangereuse » simplicité, ce sont vos mots. Et beaucoup de gens ont d’ailleurs voulu défendre ce monsieur en reprenant ce type de propos, ce que je trouve intéressant. Beaucoup reconnaissent que les propos sont potentiellement dangereux, ils avouent du bout des lèvres qu’on peut effectivement y voir une incitation au viol, mais personne ne souhaite les condamner.
En gros, on peut expliquer comment violer une femme, tant que le mot viol n’est pas écrit, on a tout bon ?
C’est un peu comme le type qui balance des propos racistes à longueur de journée mais qui ne veut pas être taxé de raciste.
On ne juge pas ce Kamal sur ce qu’il est au fond de lui en tant que personne (on ne le connait pas, puis on n’en a pas franchement envie pour tout vous dire, et au passage, vous ne le connaissez pas non plus, vous ne connaissez que quelques articles sur un blog destiné à vous prendre votre pognon), ce sont ses propos qu’on juge.
Il pourra se défendre autant qu’il veut de ne pas faire l’apologie du viol, ses propos sont une apologie du viol. Alors que faire ? Laisser passer, encore et toujours ? 75000 viols par an, 1 femme sur 4 ayant subis des abus sexuels dans sa vie, et il faut continuer à fermer les yeux sur des articles aux propos « dangereusement » simples ?
Quand il précise qu’à partir du moment où une femme vous invite chez elle, vous avez le droit de posséder son corps, même si elle dit non, c’est « dangereusement » maladroit ? Des ados lisent ce site, des gens influençables aussi (rien qu’à voir les commentaires, plusieurs personnes l’ont redit « si elle nous invite c’est pas pour faire un scrabble alors vos gueules féministes ! »). Une femme a le droit de changer d’avis à n’importe quel moment. Ce n’est pas parce qu’elle invite pour un dernier verre ou se laisse embrasser qu’on peut disposer de son corps comme on veut. Il oublie trop vite de rappeler ça. Il oublie tout le long de rappeler l’essentiel : NON c’est NON.
Ces maladresses comme vous dites sont la différence entre simples conseils sexo et apologie du viol.
Son article est maladroit, il a eu des mois pour modifier ce qui lui était indiqué, il savait que de nombreuses personnes avaient été choqué (ou avaient compris de travers si vous voulez), il n’a rien fait, à part tenir des propos méprisants et sexistes sur la femme qui l’avait dénoncé en premier. Il aura fallu attendre que des sites connus se penchent sur son cas pour qu’il réagisse, paniqué pour sa réputation.
Non, ce monsieur ne respecte pas les femmes, il vous apprend comment les convaincre de coucher avec vous, coûte que coûte et même si à la base elles ne veulent pas de vous. Il vous apprend à manipuler, à contourner, à biaiser pour vous vider dans un corps féminin, vous offrir la victoire suprême. Il ne s’agit nulle part de respect de la femme, de la traiter en égal, uniquement de conquête. Rien de plus. 🙂
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Bonjour Lila,
Je n’avoue pas du bout des lèvres que cet article est une incitation au viol, car je ne le pense pas. Je crois, comme je l’ai dit, qu’il a été mal pensé, sans prendre en compte les mésinterprétations auxquelles il peut donner lieu, et que le danger se situe dans le fait que certains lecteurs un peu jeunes ou simples risquent de ne pas comprendre que tous ces conseils impliquent non pas seulement un consentement des deux partenaires, mais carrément un travail d’équipe de leur part. Et oublier ça c’est en effet violer.
Mais j’ai le sentiment qu’oublier de le préciser suffisamment dans l’article, c’est pas inciter au viol, c’est juste être con et ne pas suffisamment prendre en compte la portée des mots.
Là où votre commentaire m’éclaire, c’est qu’en effet, Kamal a oublié de dire un truc extrêmement important : non c’est non. C’est crucial, je vous l’accorde, et ça aurait mérité un paragraphe entier qui aurait sans doute ôté tout danger de l’article et m’aurait évité de passer ici pour un imbécile.
Mais de là à dire que ça en fait une apologie du viol ? Non, car je sais qu’un texte porte sa forme mais aussi son fond, et qu’ici j’ai l’impression qu’on se limite à ne lire que la forme car c’est tellement facile de faire dire ce qu’on veut aux mots, surtout quand on se borne à n’en lire que les passages qui nous arrangent sans prendre en compte ceux qui trahissent clairement le fait que l’auteur n’est pas pro-viol, juste abruti.
Entre critiquer un article clairement idiot/macho/dangereux et demander une peine d’emprisonnement, il y a un monde. Celui de la réflexion. Lorsqu’on me répond que je mets en avant « 4 lignes », je réponds que souligner « attaquez sa poitrine » ne me paraît pas spécialement plus pertinent dans ce cas.
Et je dis cela en réponse aux commentaires un brin moqueur me concernant. J’attendais mieux comme débat. Quelque chose de plus raisonné, comme la réponse de Lila.
Pour Maïeul, voilà un extrait du texte de Kamal, p.4 du PDF qui contient l’image de l’article avec les passages surlignés : « Imposez votre puissance, quitte à surfaire l’acte ». Voilà, ça y est mot pour mot. De rien.
Je ne changerai visiblement pas d’avis, même si la réponse de Lila m’a éclairé sur certains aspects du texte qui sont plus limites que je ne le pensais, et vous non plus ne changerez pas de position. Je vous propose de lire ceux qui voudront me répondre, et d’en rester là.
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Vous décrivez justement bien précisement ce qu’est la culture du viol. Le fait de ne pas se rendre compte que l’on commet un violence sexuelle vis à vis de la personne, de ne pas se rendre compte qu’on a une personne.
Que l’auteur de l’article soit un imbéciles ou pas ne change rien au problème de fond : nous avons un article dans la droite ligne de la culture du viol.
Qu’il mette trois mots d’atténuation ne change rien non plus. D’ailleurs pour ce qui est du « surfaire » il n’a pas ici le sens de « faire comme si on était dominant » mais « aller au delà de ce qui serait l’acte normal ». Ce qui n’est pas du tout la même chose. En tout cas il ne vient pas dire que c’est du jeu, mais simplement dire que l’homme doit parfois « se forcer » lui même pour forcer sa partenaire.
Il ne s’agit pas de mettre en avant telle ou telles lignes, mais de mettre en avant la teneur globale du texte. Souligné un passage problèmatique dans le texte serait effectivement limite intellectuellement. Mais souligné que 90 % des passages sont problématiques non.
Soit dit en passant, vous dites que vous passez pour un imbécile … mais vous considérez vous même que vos répondants sont des imbéciles….
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Merci d’avoir répondu. 🙂
Je trouve votre réponse assez contradictoire, même si je comprends bien votre point de vue. Ce qui me chiffonne, c’est qu’au fond vous êtes d’accord sur le fait que l’article n’est pas écrit de façon responsable et que donc, entre des mains un peu fragiles ou influençables, il est potentiellement dangereux. Mais c’est là tout le problème et c’est bien ça qu’on pointe du doigt.
Très peu de personnes prennent le temps de se renseigner en profondeur sur la question du viol, ça reste tabou en France, les victimes témoignent peu et ce n’est pas un sujet qu’on étudie pour passer le temps. Donc à vous, ça peut certainement vous échapper, je veux bien le croire. Mais tout ce qui est dit dans cet article, les « conseils pour une bonne baise » ressemblent à s’y méprendre à ce qu’on retrouve régulièrement dans les témoignages de victime de viol (je vous conseille le tumblr http://jeconnaisunvioleur.tumblr.com/ , ou n’importe quel site de témoignages, vous allez y retrouver les conseils de ce monsieur, mais au premier degré, à travers les yeux des victimes). Nous quand on voit ces conseils donnés à la légère, incitant à prendre la femme de force parce que le « non » ne veut rien dire selon eux, ça nous prend aux tripes, parce que pour beaucoup de femmes ça se passe exactement comme ça : un rendez-vous avec un gentil mec, une invitation à boire un dernier verre et ensuite le piège qui se referme, et le mec qui n’a même pas conscience d’avoir vraiment violé la fille, parce qu’il croit que les viols c’est des histoires de pervers dans des ruelles sombres.
Quand on dit que cet article est un mode d’emploi du viol, même si ça ne fait pas plaisir à son rédacteur (on s’en doute), c’est quand même le cas. C’est facile de se donner bonne conscience quand on n’est pas en contact avec les victimes et qu’on ignore tout de la question du viol dans notre société.
Pour ce qui est d’un emprisonnement, personne n’exige rien, c’est un simple rappel de la loi et une demande que celle-ci soit appliquée. Hors, comme vous vous en doutez sûrement, dans ce type de cas, si le type s’en tire avec une tape sur la main, c’est bien tout. La justice ne condamne déjà pas les violeurs, elle ne va pas enfermer ceux qui écrivent des articles « maladroits » sur le sujet.
(pour information, 90% des victimes ne portent pas plainte, et pour celles qui osent le faire, la justice ne condamne les agresseurs que dans 2% des cas. Oui, oui, vous avez bien lu).
Il s’agit plus de mettre les gens en face de leur responsabilité et de vouloir un Internet français où l’incitation à la haine et la violence sont punies systématiquement, que de vouloir envoyer ce monsieur en prison.
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Je comprends mieux votre position, et je réalise aussi que ce que je défendais n’était pas ce que vous attaquiez. Pas vraiment.
Merci pour cet échange. 🙂
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J’ai lu un autre article de Kamal sur la façon de faire une première fois avec une femme. En gros, la fâme est un petit animal sauvage à mettre en confiance et « coincer » par techniques de pieds dans la porte successifs.
Lire des choses du genre « elle sait à quoi s’attendre » quand elle entre dans votre chambre (en suggerant de déplacer la télé dans la chambre avant son arrivée pour l’y amener) me donnent envie de vomir.
Si j’étais violente, je souhaiterai à toutes les personnes qui violent, qui font l’apologie du viol, qui le minimisent ou qui simplement le tourne en sujet de plaisanterie, de se faire violer. Et après, ils pourront en reparler.
En attendant, n’étant pas violente, je souhaitent simplement qu’ils aient la décence de la boucler, ce qui est le minimum du savoir vivre.
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La situation est claire, il n’y a rien à expliquer: l’article incriminé est à la base dangereux (vous pouvez tourner la question dans tous les sens, il y est question des moyens à mettre en oeuvre pour obtenir une relation sexuelle sans consentement ET par contrainte. Je vous renvoie à l’article 222-23 du code pénal).
S’il est avéré que le propriétaire du blog hébergeant l’article n’a pas réagi pendant de longs mois, cette négligence est criminelle. Et si de surcroît il a bel et bien insulté celui ou celle qui lui faisait reproche de cette article, outre l’éventuelle qualification pénale de pareil comportement, comment ne pas trouver pareil comportement méprisable? Enfin, je lis sur Rue89 que l’auteur dudit article, pour continuer les litotes, ne mesure pas la portée de ses écrits, et minimise sa responsabilité (ça, ça s’appelle de la lâcheté: dire n’importe quoi pour du pognon, d’accord, mais réfléchir aux conséquences et porter sa part de responsabilité, vous pouvez toujours courir.)
Et le pire, c’est que je pourrais prolonger encore cette longue énumération.
Alors, à tous les sots qui nous reprochent de ne pas avoir assez de recul et de donner trop d’importance à cet article et pas assez aux circonstances qui l’entourent, je ferais remarquer qu’ils devraient s’estimer heureux que nous soyons capables de pareilles indulgences, PARCE QUE LES CIRCONSTANCES SONT AGGRAVANTES.
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Kamal, cet éternel idiot à qui je n’ai cessé de répéter via sa page que ses intentions de transformer des bêtas en alpha est vaine et nulle. Un mâle dominant nait dominant, il ne devient pas via un site mal présenté et mal rédigé de surcroit. Perso un pseudo mec qui me veut et que je veux pas, je lui arrache les yeux et les met dans du formol pour décorer mon salon.
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C’est intéressant cette conception de la virilité. De la même manière, j’imagine que l’on peut dire qu’une femelle (j’emploie ce terme pour être le plus proche possible de l’idée de « mâle » évoqué dans votre message) nait soumise ou pas?
En même temps, ça simplifierait drôlement les choses…
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