Les personnes lisant régulièrement ce blog auront sûrement remarqué que j’essaie au maximum d’éviter d’employer le masculin universel (j’explique ci-dessous ce que j’entends par là). Je voudrais tenter d’expliquer pourquoi (c’est le côté théorique) et surtout comment, par quelques réflexions liées à mon parcours sur cette question et à ma pratique comme féministe, blogueuse, mais aussi comme prof de français langue étrangère. Cette pratique est en évolution constante. Alors que j’étais d’abord extrêmement réticente, je me suis habituée à ces graphies à force de lectures et d’échanges militants, et j’aurais du mal aujourd’hui à faire marche arrière.
Ces théories et pratiques rencontrent énormément de résistances. J’ai pu m’en rendre compte à chaque fois que j’ai évoqué, ici ou sur Twitter, des questions liées au sexisme dans le langage. Je ne dis pas que toutes les personnes qui m’ont opposé ce genre de discours sont d’immondes sexistes; la plupart affirment n’avoir aucun problème avec le principe de l’égalité. Le plus souvent, ces résistances viennent de la part des personnes qui ne supportent pas que l’on « touche » à la langue telle qu’elles la connaissent et telle qu’elle est codifiée par les grammaires. Plus profondément, elles sont liées à la difficulté à reconnaître que le langage est politique et que le masculin universel n’est pas du neutre (la catégorie ne s’applique pas aux personnes en français) mais bien du masculin; j’y reviens ci-dessous.
J’ai bien conscience que traiter ce genre de sujet va m’attirer plein de remarques sympathiques en commentaire. C’est toujours le cas quand les féministes parlent de la langue. On nous reproche de nous tromper de combat, de nous attaquer à des futilités; et dans le même temps la levée de boucliers que cela suscite confirme l’importance du sujet de la féminisation. Si vous êtes tenté·e de m’opposer ces arguments, essayez 1) d’abord de réfléchir à cela 2) de lire l’article en entier et 3) de vous demander pourquoi il est tellement important pour vous qu’on ne « touche » pas à la langue. Merci d’avance…
Ah oui, dernière chose: je suis agrégée de Lettres Modernes, j’ai l’intention de faire un doctorat en linguistique et j’enseigne actuellement le français à l’étranger. D’expérience, je sais que certain·e·s auront une furieuse envie de m’expliquer la grammaire française: vous pouvez vous abstenir. Re-merci.
Une dernière remarque avant de commencer, à propos du titre: le terme de « féminisation » pour désigner ces pratiques n’est pas forcément adapté. L’idée est, avant tout, de rendre la langue moins masculine, en partant du principe que l’on refuse le masculin universel. Des expressions comme « langage non-genré » ou « langage neutre » ne me conviennent pas non plus. Le genre, entendu comme pur phénomène grammatical, n’est pas dépassable en français, difficile donc de prétendre à un langage non-genré; en revanche, en ce qui concerne la désignation des personnes, il est absolument nécessaire de réaliser que le genre a une dimension idéologique, que je vais expliciter. Des procédés de neutralisation sont possibles, mais un langage « neutre » n’est pas l’objectif. L’objectif, au contraire, est de mettre fin à l’invisibilisation du féminin dans la langue comme dans la société.
Objectifs et justifications théoriques
Le sujet me tient à coeur, j’ai déjà écrit plusieurs posts à ce sujet. La bibliographie est très vaste, mais je ne veux pas trop m’attarder ici sur l’aspect théorique de la question. Je cite quelques travaux de référence à la fin de ce billet.
Pour commencer: quel est le problème? Le problème est que, en français, l’homme est considéré comme l’être humain par définition et la femme comme l’exception. Quelques exemples:
– Un groupe peut être constitué de 99 femmes et 1 homme, il est cependant admis que l’on s’adresse à ce groupe en disant « Merci à tous d’être venus ». On apprend aux femmes qu’il est normal que le féminin soit inclus dans le masculin; c’est pour cela que les féministes parlent d’invisibilisation du féminin. Imaginez deux secondes qu’on fasse l’inverse: ces messieurs se sentiraient certainement privés de leur virilité. On l’apprend dès l’école primaire: « le masculin l’emporte sur le féminin ». Il s’agit apparemment d’une manière anodine de décrire le fonctionnement de la langue; ce serait oublier que la langue est un produit culturel et a donc une histoire. La primauté du masculin sur le féminin s’est imposée au XVIIème siècle et a été justifiée ainsi: « lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte » (Abbé Bouhours, 1675) ou encore: « le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle » (Beauzée, grammairien, 1767 – références ici).
– Le terme « hommes » peut désigner un groupe d’êtres humains, quel que soit leur sexe; le terme « femmes » ne désigne que les êtres humains de sexe féminin. « Homme » peut donc avoir un sens spécifique (être humain de sexe masculin) et un sens générique (être humain tout court). Le mot homme vient du latin homo, qui signifie « être humain », l’homme de sexe masculin étant vir (qui a évidemment donné viril). Dans Le Sexe des mots, la linguiste Marina Yaguello commente ainsi cette évolution:
-
En fait, on a tellement l’habitude de voir le masculin « absorber » grammaticalement le féminin qu’on pourrait croire que le sens générique est second, alors qu’il est historiquement premier. L’homme a en quelque sorte « confisqué » symboliquement la qualité d’être humain à son profit. (…) Et c’est donc personne, grammaticalement féminin mais sémantiquement indifférencié, qui doit être employé comme terme générique. D’ailleurs, aucune femme ne dit jamais en parlant d’elle-même: « Je suis un homme. » En revanche, un homme peut dire: « Je suis une personne. »
– Les noms de métiers et de fonctions restent largement utilisés au masculin. Il semble donc normal à la majorité de dire « Madame le ministre » ou, pour ma mère, de se décrire comme « directeur des Ressources Humaines ».
L’identification de ce problème ne date pas d’hier. Hubertine Auclert demandait ainsi en 1898 si, pour faire pendant à l’Académie Française, « une élite féminine ne pourrait pas […] constituer une Assemblée pour féminiser les mots de notre langue, rectifier et compléter le dictionnaire, faire enfin que le genre masculin ne soit plus regardé, dans la grammaire, comme le genre le plus noble. […] L’omission du féminin dans le dictionnaire contribue, plus qu’on ne croit, à l’omission du féminin dans le code (côté des droits) » (Le Radical, 18 avril 1898).
Le lien entre invisibilisation (ou « omission ») du féminin dans la langue et dans la société paraît évident. En revanche, aucune féministe ne prétend que modifier la langue permettrait, de manière quasi-magique, de faire évoluer la société. Ce serait une position aussi naïve que l’argument ô combien de fois entendu: « il faut d’abord faire évoluer la société, la langue suivra d’elle-même ». La plupart des gens refusant que l’on « touche » à la langue ne sont pas d’immondes misogynes; leur problème, c’est que l’on révèle le politique dans leur langue, qu’on lui retire son enrobage « naturel » et qu’on mette en évidence l’idéologie qui y est à l’oeuvre.
Il faut donc féminiser la langue, c’est-à-dire mettre fin à l’invisibilité du féminin. Pour cela, plusieurs solutions sont possibles. Personne n’a jamais été forcé de les utiliser; au contraire, tout au plus les instances de pouvoir formulent-elles des « recommandations » ou des « directives » pour la féminisation de la langue, avec l’efficacité que l’on sait. En voici quelques-unes, telles que j’essaie de les appliquer dans la vie de tous les jours. Je parlerai ensuite d’une solution qui permet de dépasser le binarisme masculin/féminin.
Des solutions en pratique
– Féminisation des noms de métiers et des titres: en voilà une qui ne devrait pas poser de problème, d’autant qu’il existe nombre de directives et rapports sur le sujet; pourtant les réticences restent très importantes. Rien n’empêche apparemment d’utiliser un article féminin avec le terme épicène « ministre », ou de parler de « directrice des Ressources Humaines », le terme « directrice » étant attesté depuis très longtemps. J’essaie donc de féminiser un maximum ces noms. Parfois cela pose problème: on ne sait pas très bien s’il faut dire « auteure » ou « autrice ». Le premier a ma préférence parce qu’il ne crée aucune différence à l’oral et la transformation est minime à l’écrit; le second est étymologiquement plus correct mais peu entendu et vous vous exposez donc à des commentaires. Les arguments contre la féminisation des noms de métiers sont bien faibles (si l’on excepte le neutre, que j’ai déjà évoqué): on vous dira que « c’est moche », que « ça fait mal à l’oreille », que c’est étrange. On vous dira certainement que ce n’est pas dans le dictionnaire; le terme n’y entrera pas tant qu’il ne sera pas rentré dans l’usage… L’argument le plus utile que j’aie entendu contre le terme « écrivaine » était que « ça rime avec vaine ». Et « écrivain » rime avec… L’absence de familiarité est le principal motif de ces arguments. Mais ce n’est pas parce qu’un mot est rare ou vous paraît laid qu’il ne faut pas l’utiliser; sinon, vous pouvez aussi refuser de parler de cucurbitacées, ça vous regarde.
– A l’écrit, au lieu d’employer le masculin universel, on peut aussi inclure délibérément le féminin dans le terme ou dans la phrase. Prenons l’exemple d’un email envoyé à un groupe d’ami·e·s: la solution « normale » serait de commencer en disant quelque chose comme « chers amis ». Vous pouvez aussi employer une conjonction ou une virgule: « chères amies, chers amis » (avec le masculin en premier ça marche aussi, mais il faut bien varier un peu…). Il existe également plusieurs procédés permettant d’inclure féminin et masculin dans la graphie (l’écriture) d’un mot. Illustration avec le mot « ami »:
-
les parenthèses: les ami(e)s
les tirets: les ami-e-s
les points médians: les ami·e·s
les majuscules: les amiEs
la barre oblique: les ami/e/s.
L’impression créée par ces procédés peut varier. La parenthèse est à mon avis à éviter: mettre le féminin en évidence, ce n’est pas le mettre entre parenthèses… Les tirets fonctionnent de manière équivalente mais me semblent moins problématiques. La barre oblique est souvent lourde, surtout pour les mots au pluriel, mais elle reste la solution la plus claire pour des formes comme « instituteur/trice ». Les points médians sont de loin, quand ils sont possibles, ma solution préférée, car ils n’interrompent presque pas la lecture. Les majuscules peuvent poser un problème de compréhension pour une personnes non initiée (la première fois que j’ai rencontré cette graphie, j’ai cru qu’il s’agissait d’insister sur le fait qu’il ne s’agissait que de femmes).
Ces graphies peuvent paraître lourdes mais au moins elles évitent d’écrire le mot deux fois. Elles constituent de plus une prise de position claire, ce qui n’est pas pour me déplaire.
– Les pronoms de 3ème personne peuvent aussi poser problème. Avec des pronoms démonstratifs, on peut facilement utiliser un « et »: « celles et ceux ». C’est beaucoup plus difficile avec des pronoms personnels: il et elle, ils et elles…
– Il reste évidemment la possibilité (assez rare malheureusement) d’employer des noms et adjectifs épicènes (ne distinguant pas le masculin et le féminin), comme enfant, collègue, artiste, brave, magnifique… Ne reste plus qu’à féminiser le déterminant, si besoin est. C’est cette solution qui est recommandée par le gouvernement québécois
Problèmes rencontrés
Tout ce que je décris peut paraître difficile à faire, mais croyez-moi, ça devient une habitude. A partir du moment où l’on prend conscience du fonctionnement du masculin universel, ça devient même une nécessité.
Comme je l’ai écrit plus haut, certaines solutions et certaines formes peuvent poser problème. De manière générale, il me semble que la lourdeur est un sacrifice acceptable pour le but recherché, mais si elle peut être évitée c’est évidemment toujours mieux (par les points médians ou « et » notamment). Il faut de plus faire attention à être systématique. J’ai récemment lu un tweet commençant par « tous les manifestant-e-s »: bel effort, mais il aurait fallu aller jusqu’au bout et écrire « tou-te-s ». S’arrêter à mi-chemin n’a pas grand-sens.
Je rencontre aussi des problèmes dans ma pratique de l’enseignement du français à des étudiant·e·s britanniques. Maintenant que je suis tellement sensibilisée à la question, j’ai énormément de mal à employer le masculin universel en m’adressant à elles et eux (<-) ou dans les documents que je leur donne. Je dois cependant garder à l'esprit qu'on attend qu'ils et elles emploient les formes communément admises; de plus, je ne veux pas leur rendre l'apprentissage du français encore plus compliqué qu'il ne l'est déjà… Je m'arrange donc pour commencer mes mails par "chères étudiantes, chers étudiants" (ou encore mieux, "bonjour"), et pour employer des formes épicènes ou facilement féminisables ("Vous êtes français-e et vous écrivez au journal Bidule…").
Dépasser le binarisme?
Ces pratiques posent également un problème d’ordre théorique, dans la mesure où elles reconduisent voire renforcent le caractère binaire et contraignant du genre. Cela peut poser problème à tout un chacun, mais en particulier aux personnes trans*, à celles qui ne s’identifient pas à un genre déterminé, à celles qui conçoivent le genre comme un spectre plutôt que comme une alternative, etc. Ce n’est pas mon cas mais je regrette tout de même le caractère rigide de l’alternative masculin / féminin.
Depuis plusieurs années se développent de nouvelles morphologies (linguistiques) et graphies permettant de relâcher un peu ce carcan. C’est surtout le cas avec les pronoms de 3ème personne. On pourrait qualifier ces nouvelles formes de neutralisantes: elles ne sont pas neutres mais leur intérêt réside dans le processus de perturbation du genre. C’est le cas des pronoms personnels ille (au lieu de il et elle), illes, elleux (elles et eux), ou encore du démonstratif celleux. Certaines formes ne sont cependant reconnaissables qu’à l’écrit (ille et illes).
Je n’ai commencé à les employer que très récemment et je le fais très rarement, avec des personnes que cela ne risque pas trop de surprendre. J’y trouve de nombreux avantages: elles sont plus fluides et économiques, pourrait-on dire, que les procédés décrits plus haut; elles évitent, comme je l’ai dit, le binarisme du genre: elles le perturbent par la coalescence du masculin et du féminin au lieu de présenter une alternative. Surtout, j’ai été surprise par leur effet libérateur à l’écriture.
Les inconvénients me semblent négligeables. On pourrait objecter que ces formes peuvent poser des problèmes de compréhension; à l’écrit, cependant, il ne faut guère de temps pour comprendre ce dont il est question quand on rencontre une de ces formes pour la première fois, et on s’y habitue vite.
Plus encore que les procédés de féminisation, la neutralisation représente une prise de position qui n’est pas forcément facile à assumer dans tous les milieux. C’est sûrement l’inconvénient majeur. Mais, de même que les graphies féminisantes se répandent hors des milieux militants, peut-être que celles-ci n’y resteront pas cantonnées.
Cet article ne se veut pas du tout exhaustif. N’hésitez pas à le compléter en commentaire avec vos propres pratiques d’écriture!
AC Husson
Pour me contacter via Twitter: https://twitter.com/A_C_Husson
Quelques références:
Donzel, Marie, « Chèfe d’entreprise, vous trouvez ça laid? », blog Ladies and Gentlemen, 15 décembre 2012.
Houdebine, Anne-Marie (éd.), La féminisation des noms de métiers. En français et dans d’autres langues, L’Harmattan, 1998.
Michard, Claire, Le sexe en linguistique. Sémantique ou zoologie?, L’Harmattan, 2001.
Paveau, Marie-Anne, 2002, « La féminisation des noms de métiers: résistances sociales et solutions linguistiques », Le français aujourd’hui, 2002/1, en ligne: http://www.cairn.info/revue-le-francais-aujourd-hui-2002-1-page-121.htm.
Yaguello, Marina, Les mots et les femmes, Payot, 1978.
Yaguello, Marina, Le Sexe des mots, Seuil, 1995.
Wittig, Monique, « La Marque du genre », La Pensée Straight, Amsterdam, 2007, p. 103-111.
+ En pratique:
Sur le site de l’Office québécois de la langue française, une « webographie sur la féminisation et la rédaction épicène;
sur Rebellyon, « Pourquoi et comment féminiser ses textes? »
Tu prêches à un convaincu (oui, ça ne fait pas avancer). Cela renforce en tout cas ma conviction que les mots structurent la pensée et que des mots/un langage sexistes/homophobes/racistes (en gros discriminants) seront toujours le creusée de pensées nauséabondes.
Au fait… Merci encore pour ce blog de qualité et pour ces billets qui font réfléchir et incitent à la remise en question de nos normes 🙂
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Parti d’un préjugé en effet sexiste, la supériorité grammaticaale du masculin ne peut-elle se justifier d’un point de vue seulement pratique ? Si je suis devant 99 idiots et 1 idiote, je dirais en effet « les idiots ». L’idiote doit-elle se sentir méprisée ?
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J’ai longtemps (et jusqu’à récemment) cru que la féminisation était futile, et que le « masculin qui l’emporte sur le féminin » était certes une explication sexiste mais qu’il n’était nul besoin de réformer l’usage, que la simple réforme de la justification suffisait : le masculin aurait valeur de neutre, ce qui pourrait encore être interprété comme une domination du masculin mais que l’on pourrait tout aussi bien retourner en disant que le masculin est égal à une absence de sexe. Mais cette « neutralité » supposée du masculin ne peut en fait pas tenir dans une société sexiste, où le masculin « neutre » suppose qu’on le prend comme étalon justement parce qu’il est dominant : la plus grande simplicité du masculin vient justement de la domination masculine et n’existerait pas sans cette domination.
Il est certain que féminiser quand on parle d’un groupe mixte demande un effort car suppose la répétition ou une inscription plus longue, mais il ne faut pas renoncer parce que cela demande un effort. Au contraire, cet effort permet de prendre conscience de la domination masculine et de la faire comprendre. Lorsqu’un texte parle des travailleurs par exemple, il n’est pas évident que le lecteur pense automatiquement qu’on parle aussi de travailleuses. Lorsque je lisais des textes féminisés, ma première pensée était que c’était lourd, ces répétitions, ces tirets qui coupent les mots, etc… Mais quand on commence à prendre conscience de la domination masculine, on comprend l’utilité de la féminisation qui permet déjà de rendre simplement visible les femmes. De plus, le petit effort nécessaire pour écrire et lire un texte féminisé nous rappelle le gros effort encore nécessaire à la fin de la domination masculine.
Indiquer systématiquement que s’il y a des travailleurs, il y a aussi de travailleuse, des militants et des militantes, des hommes et femmes politiques etc… me paraissaient avant comme un abus, un combat superficiel de trop. En fait il s’agit de la moindre des choses, ce n’est qu’un début, cela rend visible les femmes, ce n’est que le minimum, et si ça demande déjà un effort et qu’il y a des réticences, cela démontre je pense le chemin qu’il y a encore à parcourir pour l’égalité femmes/hommes.
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Je pensais jusqu’à très récemment que la féminisation de l’orthographe était un combat futile et au problème du « masculin qui l’emporte sur le féminin » j’opposais que l’explication était certes sexiste, mais qu’il suffisait de changer d’explication, à savoir que le masculin avait valeur de neutre (ce qui, pensais-je, n’était pas forcément valorisant pour les hommes) pour que l’on arrive à une grammaire égalitaire sans effort. Or, premièrement, désormais je pense que c’est faux, puisque la neutralité du masculin provient de la domination masculine.
Deuxièmement, l’effort demandé en terme de lourdeur d’écriture et de lecture est un (petit) effort salutaire.
1-Il permet de rendre visible les femmes.
Quand on parle de travailleurs dans une usine, on imagine aisément une bande d’hommes, parler de travailleuses et de travailleurs permet simplement de prendre conscience et de faire prendre conscience que dans les personnes de qui l’on parle il y a aussi des femmes.
Donc, je pensais il y a quelques temps que la féminisation était un combat futile, quelque part, un combat de trop. En réalité ce n’est que le minimum, le début, la moindre des choses puisque ça a déjà pour effet de rendre visible les femmes, ce qui est loin d’être une revendication abusive vous en conviendrez.
2-L’effort, s’il existe, permet en lui même de se rendre compte qu’il y a effectivement un effort à faire pour l’égalité femmes/hommes. Si on commence par se dire que c’est plus facile sans ça et qu’on renonce à un effort si minime, d’autres efforts peuvent dans l’égalité paraître encore plus insurmontable (égalité dans les tâches ménagères, égalité des salaires, ou je ne sais quoi d’autres, les féministes savent mieux que moi).
Voilà, je n’ai certainement pas expliqué tous les enjeux (que je ne connais pas, n’étant pas un militant féministe et ayant été au delà de préjugés sur la question pour lire à ce sujet qu’assez récemment) mais j’ai répondu sur ce qu’il me semble avoir compris quand à la remarque faite à propos de la « simplicité » de l’utilisation du masculin.
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c’est prêcher à une convaincu,
mais je suis persuadée qu’en utilisant de plus en plus ces formes, cela habituera les gens et finira par passer dans l’écriture commune!
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Comme disait progval sur Twitter, on peut aussi employer « iel » qui a l’avantage d’être distinct à l’écrit comme à l’oral.
Les noms et adjectifs en « eur » qui s’accordent au féminin en « euse » permettent une forme neutre élégante à la connotation positive : « eureuse ». Des joueurs et des joueuses, cela nous fait des joueureuses.
Et, lors d’une discussion sur IRC à ce sujet avec des ami·e·s, une possibilité nous est apparue : plutôt que de chercher une forme neutre en ajoutant des suffixes, on pourrait la chercher en tranchant un peu les mots. Heureux, heureuse pourraient avoir comme forme neutre « heureu ».
Et puis, il faut garder à l’esprit les considérations d’ordre pratiques : Comment écrit-on « les amiEs » en capitales ? « AMIeS » ?
Enfin, les outils informatiques doivent évoluer afin de prendre en compte ces graphies : qu’elles ne soient plus considérées comme fautives (donc ajoutées aux dictionnaires par défaut des différents logiciels d’édition, navigateurs web compris), et qu’elles soient faciles à obtenir au clavier, dans le cas du point médian.
My 2 cents.
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+1 pour l’agrégation en -eureuse, parce que vive l’invention de nouveaux mots !
Ca marche aussi avec les noms en -eur ou -ice, les lecteurices ne manqueront pas d’y penser 🙂
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Article très intéressant.
Pour ma part, j’ai énormément de mal avec les constructions mêlant systématiquement les deux terminaisons, essentiellement parce que cela me semble précisément insister sur une différenciation genrée. Dans la langue telle que je l’utilise, cela me semblerait aggraver le problème plus qu’y remédier.
Au passage, je ne suis pas sûr que la féminisation de « auteur » (que j’ai personnellement toujours utilisé indifféremment au masculin ou au féminin, comme ministre ou juge) en « autrice » serait étymologiquement la plus correcte : les mots se féminisant ainsi sont, me semble-t-il, ceux dont la terminaison complète est « ateur » ou « acteur », tandis qu’on dit farceuse, lutteuse, menteuse ou jeteuse (mais « auteuse » ne serait pas mieux).
En revanche, j’ai discuté de ce point avec quelques ami⋅e⋅s il y a quelques jours, et nous avons évoqué le cas de « professeur », communément inchangé au féminin (le Littré indique que Voltaire a tenté de le féminiser en « professeuse », sans succès), mais souvent raccourcis, dans le langage courant, en « prof ». Dire « une prof » n’a, à ma connaissance, jamais dérangé qui que ce soit et vient assez naturellement.
Nous en sommes arrivés à nous demander si raccourcir les mots pour les priver des terminaisons genrées ne serait pas une solution plus efficace (notamment parce que ça correspond davantage à l’usage habituel de la langue que de les rallonger, et donc serait susceptible d’être mieux accepté).
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Hey, juste une remarque sur le suffixe en -trice : d’un point de vue morpho-étymologique, il faut remonter au latin et aux formes en -tor/trix, ce sont elles qui varient en -trices en français contempo. AC a raison (sans surprise), auctor en fait partie. Ça s’est assoupli avec les réflexions sur féminisation et euphonie (pire argument du monde à mes yeux), mais le paradigme se situe au départ là.
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Je suis curieuse, quelle est la différence entre illes et elleux? De sens ou d’usage?
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« illes » (ou « iels ») est une fusion entre « ils » et « elles », des pronoms personnels sujets. (Qu’on retrouve en sujets dans une phrase.)
Tandis que « elleux » est une fusion entre « elles » et « eux », des pronoms personnels compléments. (Qu’on retrouve en compléments d’objet dans une phrase.)
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J’ai un peu du mal avec les formes mettant le féminin et le masculin (parenthèses, tirets, points…), parceque c’est parfois lourd, et/ou que je ne souhaite pas particulièrement marquer ma position à chaque fois que j’ouvre la bouche, de façon frontale.
J’évite le terme « homme » en temps que neutre, puisqu’il ne l’est pas. J’utilise donc beaucoup les termes « humain » et « personne ». « Personne » a aussi l’avantage de nécessiter la féminisation de tout ce qui s’y rapporte… j’aime bien ça 😀
D’autre part, j’aimerai (mais ça me semble enquiquinant) remplacer le « neutre masculin » par du « neutre féminin », ie, parler au féminin par défaut. Une pure inversion, Qu’en pensez vous ?
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Petite réflexion à ce sujet: le problème vient du mélange entre le masculin et le neutre (« ils » étant a la foi employé pour le masculin et le neutre). Plutôt que de « dé-neutraliser » le masculin, pourquoi ne pas « dé-masculiniser » le neutre ?
C’est à dire, plutôt que de garder « ils » pour le masculin pluriel, et de chercher à inventer un nouveau neutre, pourquoi ne pas garder « ils » pour le neutre et inventer un nouveau masculin ?
Par exemple on pourrait proposer le « elli/ellis » en remplacement du « il/ils » quand il s’agit de désigner une personne ou un groupe de personnes dont on veut souligner qu’il s’agit d’un ou de plusieurs hommes.
Lorsque l’on ne souhaite pas mettre sur l’accent sur le sexe de cette ou ces personnes, ou qu’il s’agit d’un groupe mixte, alors on utilise le « il/ils ».
Le premier avantage est que c’est moins choquant vis à vis de nos bonnes vieilles habitudes, puisque l’on peut continuer à utiliser la forme habituelle dans la majeure partie des cas. Le second étant qu’il devient possible de parler de quelqu’un sans avoir besoin de mettre l’emphase sur son sexe. Le troisième avantage est que l’on obtient une règle simple et non ambigue, avec une orthographe et une seule pour chaque terme.
De la même manière, on peut garder la forme neutre des mots actuels (étudiant), et ajouter un masculin si l’on souhaite mettre l’emphase sur le fait que cet étudiant en particulier est de sexe masculin (« étudianti » par exemple). Encore une fois, il devient possible de parler « d’un étudiant », « d’une étudiante » ou « d’uni étudianti » selon ce que l’on souhaite mettre en avant dans le propos.
L’idéal serait bien sur qu’à terme ces formes sexuées, qui seront fatalement moins utilisées que leurs équivalents neutres, tombent en désuétude et disparaissent de l’usage courant. Après tout on n’utilise pas d’orthographe particulière selon qu’un individu est brun ou blond, pourquoi en utiliser en fonction de son sexe ? Ce qui nous permettrait au final de régler le troisième point puisque l’on n’aurait plus à s’occuper du binarisme de genre (du moins dans la langue française).
Bien entendu, j’ai choisi le ‘i’ comme indicateur masculin à titre d’illustration, peut être une autre voyelle serait-elle plus adéquate…
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merci, vraiment très intéressant, mais où se trouvent les pts médians ? 😉
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Sur windows il faut maintenir Alt enfoncé et taper sur le clavier numérique 0183 (alt+0183). Il « suffit » (rires) sinon d’ouvrir la table des caractères pour trouver tout un tas d’autres signes notamment diacritiques très utiles si l’on veut se débarrasser de ces marques « sectionnant » les (nouveaux) mots.
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Grunt a été plus rapide, mais effectivement, moi j’utilise aussi « ielle » que de surcroît je trouve agréable à dire et à entendre. Par contre, si je conçois des chômeureuses ou des joueureuses, j’évite les travailleureuses (surtout dans une lutte syndicale).
Et puis, pratique aidant, on en vient à écrire (et à parler) comme ça de manière « naturelle », à ses ami·es, son ou sa banquièr·e ou à l’administration. L’argument du « ça fait mal à l’oreille » ne devrait plus tenir longtemps non ?
T.P.
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Sur ce sujet, la règle de proximité me semble un outil intéressant: http://fr.wikipedia.org/wiki/R%E8gle_de_proximit%E9. Je l’avais découverte sur ce billet de Virgile_ :http://www.advirgilium.net/index.php?post=287, qui avait découvert lui-même l’idée de son recours dans cette tribune http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/01/14/genre-le-desaccord_1629145_3246.html. 🙂
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Pingback: le roncier — Mettre fin à l’invisibilisation du féminin
Article super, notamment par le côté très pragmatique ! Deux remarques qui peuvent t’intéresser, ainsi que les lecteurs les lectrices du blog :
1/ La France est le seul pays à parler des Droits de l’Homme et pas des Droits Humains (Human Rghts). Quand je m’en suis rendu compte (on m’avait fait lire un texte de Christine Delphy qui expliquait ça), j’ai commencé par protester contre l’accusation implicite de sexisme, et puis j’ai réfléchi : ça montre admirablement bien l’articulation entre une fierté historique (« le pays des Droits de l’Homme », et la référence au texte de la DUDH de 1789) et un conservatisme très crispé sur cette question de l' »universalisme » (et surtout de sa réalité derrière le discours).
2/ Sur auteure/autrice, je crois avoir déjà partagé la référence avec toi, mais il y a un texte de Rétif de la Bretonne à la fin du XVIIIe siècle (auteur qui pourrait concourir au tournois du sexisme interséculaire) qui fait d' »autrice », de par ses sonorités notamment, le comble de l’horreur : « À propos ! qu’est-ce donc que m’a dit Laure ? que vous vouliez écrire. Ah ciel ! une femme autrice ! mais c’est le comble du délire ! […] Une femme autrice sort des bornes de la modestie prescrite à son sexe. La première femme auteur est, je crois, Sapho : elle écrivit en vers, comme quelques-unes de nos belles d’aujourd’hui. Je leur demande si elles souhaitent qu’on leur attribue les moeurs de cette lesbienne ? » (dans La paysanne pervertie ou les dangers de la ville, 1784). Ce qui est intéressant, c’est que cela montre à quel point la question du néologisme peut-être un enjeu de la domination masculine, et la langue se construire comme une terreur qu’on impose.
« Auteure » est tout aussi choquant pour les olibrius du XVIIIe mais quitte à tout prendre, et à raisonner stratégique comme tu le fais, il fait une sorte d’épicène à l’oral, et du coup passe de manière très fluide.
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Bonjour et merci pour cet article !
Je ne connaissais pas le point médian. En bon geek, j’ai cherché comment en faire un (merci Wikipédia) :
Sur Mac OS X : ⌥ ⇧ F
Sous Windows : Alt+0183
Sous GNU/Linux : AltGr + × ( * du pavé numérique) ou AltGr + ⇧(shift) + . (point).
Vivement que les claviers évoluent eux aussi !
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LA dernière fois que j’ai utilisé la technique des tirets dans un devoir, la formatrice m’a rageusement tout barré en me disant de revoir ma syntaxe ! Et pourtant, dans une profession à 95% féminisée, ça m’interroge autant de le mettre au masculin (le rapport 99 femmes pour 1 homme) mais également la féminisation (puisque je suis dans un métier social, association au féminin direct, excluant les hommes). Bref, encore du chemin à faire !
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A reblogué ceci sur La racine des motset a ajouté:
Réflexion très intéressante, que j’essaye d’appliquer un maximum dans ma vie d’étudiante et de professionnelle (même si j’ai l’impression d’être Don Quichotte)
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Je trouve que c’est une bonne chose de rendre le féminin apparent là où il est caché dans notre langue.
Mon point de vue est le suivant concernant l’écriture « amiEs ». Lorsque je lis un texte avec des majuscules au milieu des phrases, mon regard butte et fait des retours en arrière inutiles. Du coup je lis plus lentement et je trouve ça très désagréable, ce qui me rend moins réceptif au message transmis par le texte.
Je préfère largement les tirets, point, parenthèses ou slash.
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essai du point médian avec Ubuntu ⋅, merci François!
J’ai été très étonnée d’apprendre qu’il n’y avait pas de genre en persan. Parfois on ne sait pas le genre de qui on parle dans une conversation. (Pourtant, sans la connaître très bien, la société iranienne n’a pas l’air plus égalitaire qu’une autre).
Merci pour cet article. J’essaie moi-même de faire apparaître le féminin autant que je peux, je n’ai jamais eu de remarque pour l’instant, mais ça demande une certaine gymnastique linguistique. À nous de faire évoluer la langue!
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Un point pour aller contre les terminaisons multiples a la « militant-e-s » est le fait que c’est tout bonnement indechiffrable pour les logiciels de lecture d’ecran, utilises entre autres en matiere de handicap visuel. Et quelque part, une solution qui passe d’une discrimination a une autre ne me plait que peu. Certes, me dira-t-on, un logiciel, cela se corrige, encore faut-il y avoir un minimum de standardisation derriere tout ca…
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Je n’avais jamais pensé à ça, merci de le souligner
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Pertinent en effet… d’où l’intérêt d’utiliser des formes d’un seul tenant : iels, ceulles, admirateurice ou admiratriceur (pourquoi pas la flexion féminine avant la masculine…). ET de ne jamais oublier qu’une langue AVANT de s’écrire, et donc avant même de se taper sur un clavier ça se parle.
Au fait, ne laissons peut-être (pure forme) pas la technique nous dicter nos manières d’écrire-parler-(et-donc-)penser… La technique est censée être à notre service, répondre à nos attentes. Quand le contraire se présente, que faire? Avis aux passionněs (j’adore les carons!!) de l’outil informatique au service du féminisme et de la déconstruction du genre!
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Ce n’est pas seulement un problème pour les « lecteurs automatiques » mais aussi pour le(la) lecteur(e) humain(e). Dois-je lire « le lecteur humain et la lecteure humaine » ? Alors pourquoi ne pas l’écrire ?
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« lecteur » alterne avec « lectrice » en français! sinon il y a liseuse aussi mais c’est un objet. A tout prendre « liseuse » donnera « liseur »…
Hélas peu d’auteurs pensent aux lectrices! et même les autrices nous ignorent parfois! que faire,? Ne plus lire les livres qui ne parlent qu’aux lecteurs ne plus écouter les radio ou émission qui n’interpellent que les auditeurs! bref faire grève de consommation androcentrée…
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Un autre point sur lequel je m’interroge puisque l’on mentionne ici et la les autres langues. Meme dans une langue possedant un neutre comme en anglais, il y a des mots sans equivalent feminin comme singer, writer, etc. Et pourtant, a ma connaissance, je n’ai pas connaissance de mouvements pour la feminisation de ces mots (singerette?). Est-ce une particularite francaise, et si oui pourquoi?
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La question se pose de manière très différente: puisque le neutre existe, c’est souvent ça qui est recherché et non la féminisation. Par exemple, pour éviter « chairman » on a soit « chairwoman » soit « chairperson ». Et pour éviter de marquer le genre à la 3eme personne du singulier on peut employer « they » (qui peut donc avoir un sens singulier)
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Ca je le concois (ca ne se voit pas mais je vis dans un pays anglophone (entre autres) et suis marié de meme).
C’est plutot des « Celine Dion is a singer », « She is the director » qui m’interpellent a chaque fois. Mais apres tout, ils ont peut-etre moins de connotation masculine que mon cerveau de male francophone ne leur en attribue!
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Mais « singer » n’est pas masculin!
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Ni singer, ni writer, ni aucun nom de métier ou titre anglais n’est « masculin » (puisque les substantifs ne connaissent pas le genre grammatical en anglais), sauf s’il fait apparaître « man » suffixé. La conclusion qu’on peut en tirer est qu’en anglais, seul le lexique est sexiste, alors qu’en français, la grammaire l’est aussi (ô joie).
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(aux pronoms personnels près, pour l’anglais, ce qui n’est pas rien)
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Les métiers en anglais sont neutres et non masculins ! Ils n’ont donc pas besoin d’un équivalent féminin (à quelques exceptions près).
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A toutes, c’est donc bien mon cerveau male francophone le coupable qui voit du masculin partout!
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😉 c’est assez compréhensible, on applique les cadres de sa propre langue, et les cadres du français sont très contraignants en matière de genre
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il existe un pré fixe : shewriter , shesinger etc
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« singer » et « writer » ne sont ni féminins ni masculins ou plutôt les deux en fonction du ou des référents. Vous considérez à tort que ce sont des masculins. Le neutre anglais renvoie aux non animés. Les genres féminin et masculin ne sont pas une particularité française. La langue grecque et la latine connaissent aussi le masculin et le féminin. Elles avaient le neutre en plus. Mais leur masculin et leur féminin n’étaient pas réservés aux humains. Idem en espagnol, idem en italien, idem en allemand où existe le neutre aussi.
La grande différence est à faire entre les concepts notions objets qui, en anglais, sont neutres et qui, dans les langues romanes d’une manière générale, sont masculins ou féminins en fonction d’une habitude morphologique bien plus que d’un rapport de sens qui se perd dans des temps immémoriaux. Il suffit de voir que » le bonheur » et « le malheur » sont tous deux masculins et que « la vie » et « la mort » sont tous deux féminins pour comprendre qu’aucune connotation n’est propre au masculin ou au féminin quand les mots ne désignent pas des humains. Bien sûr quand on voudra représenter la mort en français, on aura le réflexe de la représenter en femme mais en allemand où la mort est au masculin, elle est représentée par un homme. C’est la richesse de nos imaginaires que nourrissent les langues et réciproquement.
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Un problème qui n’est pas abordé dans l’article (au demeurant très intéressant) est celui de la langue parlée. Si, à la limite, la forme incluant le féminin (e.g. ami-e-s) peut être utilisée à l’écrit, ou que l’on peut demander au rédacteur de choisir le plus possible de mots épicènes, tout cela est tout bonnement impensable à l’oral.
Premièrement, de par les questions soulevées par la non-prononciation de certains féminins (devrais-je prononcer « les ami-euh-esse » ou tout simplement les « amis » puisque le féminin est indifférenciable?). Et deuxièmement de par la lourdeur ajoutée au discours (e.g. dire : « Tous-toutes les ami-euh-esse ici présent-tt-teuh sont beaux-belles à voir », etc…).
Si je n’ai rien contre l’utilisation de ce genre de choses dans un formulaire ou un communiqué, il me semble qu’on ne peut pas réellement considérer comme solutions ces stratégies qui ne peuvent être appliquées que dans certains cas.
Par ailleurs, et je le dis d’un strict point de vue personnel, je ne suis pas certain que je voudrais voir ces formes d’écriture dans un roman ou un poème…
En tout cas, clairement le problème ne concerne pas que le français. L’anglais a par exemple son lot de problème avec les mots construits avant « man » (i.e. chairman, fireman, etc.).
Autant je suis tout à fait d’accord avec la féminisation des noms, de profession en particulier — c’est d’ailleurs déjà entré dans les moeurs au Québec — autant je reste, malheureusement, dubitatif quant à une complexification supplémentaire d’une langue déjà suffisamment compliquée…
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Perso, j’essaye de féminiser au maximum à l’oral (en tout cas quand c’est de l’ordre du possible). Je vais dire « quelqu’un ou quelqu’une voudrait bien m’aider? », « Ils et elles étaient nombreux et nombreuses » et parfois quand je parle beaucoup et que ça m’énerve, que mon discours est alourdi je remplace le masculin par le féminin.
Cela devient vite une habitude, les personnes sont interloquées.
J’ai récemment eu un débat avec un collègue de travail qui niait l’emploi du mot « quelqu’une ». Pour lui, c’était impensable. Des jeunes filles de 8-10ans avec qui j’emploie régulièrement le mot quelqu’une au féminin m’ont soutenues. Pour elles, c’était purement et simplement logique : si je m’adressais à des femmes, pourquoi n’aurais-je pas le droit de remplacer le « un » habituellement utilisé par « une » et si je m’adressais à la fois à des femmes et à des hommes pourquoi devrais-je ne poser la question qu’en utilisant le masculin ?
Je travaille en relation avec des enfants et des jeunes, et utiliser le féminin à l’oral, c’est tout simplement valoriser les femmes qui sont dans la pièce; elles sont bien plus attentives à ce que je leur dit quand je féminise d’ailleurs ! Et ça permet de transmettre la féminisation bien plus rapidement. Les personnes qui lisent peu d’articles militants peuvent tout de même se poser la question en m’entendant parler.
La féminisation à l’oral est je vous assure un virus qui se transmet vite ! Beaucoup de copines et copains font un effort là-dessus, ça commence par quelques mots dit souvent, puis par une féminisation à chaque intervention militante, puis ça s’insert dans la vie courante.
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Je vais faire quelques remarques à Jellybean et Fiso.
Jellybean, la question de l’oral est selon moi centrale si l’on souhaite que ces réflexions se transforme en pratique(s).
Tu prends le cas du mot « ami/amie/amis/amies » qui est un des plus facile à traiter puisqu’il y a homophonie au singulier comme au pluriel. Donc, nul besoin de prononcer « les ami-euh-esse » mais simplement /ami/ (phonétique) et que tu écriras bien comme tu le veux même si mes préférence vont à amiḙ (avec un accent circonflexe souscrit) et donc au pluriel à amiḙs bien que Céline Labrosse (dans Pour une langue française non sexiste) propose amiz ce qui n’apporte pas, selon moi, de réponse satisfaisante à une écriture « neutre » ou « holiste » au singulier. Mais il existe bien des mots qui ne sont pas homophone au singulier et/ou au pluriel et ou la question de savoir comment résoudre ce problème se pose.
Et de mon point de vue on peut (et c’est là que je rejoins Fiso) choisir une forme phonétiquement féminine ayant une forme écrite masculine, en supprimant le « e » féminin final (ou semi final au pluriel) et en accentuant la consonne précédente.
Méchant/méchante/méchants/méchantes devient ainsi (en ajoutant un caron sur la consonne précédente) méchanť/méchanťs qui se prononcent tous deux /meʃɑ̃t/.
Il y a beaucoup de forme problématiques différentes mais pas en proportion sur l’ensemble des adjectifs existant.
Enfin Fiso, à quelqu’un/quelqu’une on peut recourir à une forme neutre/holiste quelqu’eune qui a pour « mérite » de féminiser phonétiquement la prononciation masculine. Comme un/une peut se voir rajouter le neutre/holiste eune.
J’ai de mon côté beaucoup de mal pour l’instant à faire usage de ces nouvelles formes à l’oral, mais j’ai découvert que la lecture à haute voix (collective) de texte faisant « l’effort » de ne pas se soumettre aux règles sexistes de grammaire académique, permet de faire des exercices pratiques et d’habituer la langue, l’oreille et les parties du cerveau attenantes à ce français-là. Avis aux amateurices!
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Petit exercice pratique:
« Tous-toutes les ami-euh-esse ici présent-tt-teuh sont beaux-belles à voir »
peut devenir.
Toustes les amiḙs ici présenťs sont beaulles à voir
(prononcé : /tust le(z) ami isi pʁézɑ̃t sɔ̃ bolə a vwʁ/
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Bonjour! L’important n’est pas de faire à tout prix la distinction féminin masculin, l’important est d’en finir avec la hiérarchie d’un sexe sur l’autre. Ce que j’appelle la francographie permettra que se mette en place, je l’espère, une façon de penser le monde sans discrimination de sexe, et donc, penser l’autre aussi important que soi-même.
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Article vraiment très intéressant !
J’étais déjà convaincue, et je suis contente de voir la manière dont vous avez argumenté le sujet. J’étais la seule de ma classe à clamer « c’est pas juste ! » quand le ou la prof disait que « le masculin l’emportait sur le féminin ». L’expression me fait encore frémir aujourd’hui !
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Bonjour !
Je viens de chez Yelena, qui a reblogué votre article.
Je n’ai en effet jamais entendu autrice et il sonne étrange (mais j’imagine que c’est question d’habitude). Pour moi, il est impensable de me qualifier d’auteur ou d’écrivain, non, je suis écrivaine, je suis auteure.
Merci pour cet article fort intéressant.
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Certains éditeurs américains de jeux de rôles ont me semble-t-il expérimenté l’alternance, une phrase sur deux, de pronoms masculins et féminins pour tenter de dépasser l’invisibilisation grammaticale du féminin. Je suis très loin d’être aussi à l’aise en anglais (ou en grammaire de manière générale) qu’A-C , mais est-ce que cela ne suggère pas que l’existence du neutre en anglais a aussi ses limites (au sens où les locuteurs natifs ressentiraient si peu ce neutres qu’ils continueraient à y percevoir par défaut la prédominance du masculin). Je me souviens du cas de l’éditeur White Wolf.
Une très brève recherche Google m’a fait tombé sur le fil de discussion suivant du forum rpg.net, dont je n’ai pour l’instant lu que les 2 premier posts:
http://forum.rpg.net/showthread.php?439445-Personal-Pronouns-in-RPG-books
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Le masculin universel existe également en anglais et les féministes anglophones le soulignent depuis longtemps. D’ailleurs il existe un corpus extrêmement développé de linguistique féministe anglophone (un classique: Dale Spender, Man Made Language). Par exemple, comme en français, si on ne connaît pas le genre de la personne la plupart des gens diront automatiquement « he ».
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Merci pour cet éclaircissement.
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En anglais on peut dire « they » au singulier (them, their…).
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Petite pointe d’humour : j’adore votre citation d’introduction au 8ième paragraphe :
Un groupe peut être constitué de 99 femmes et 1 homme, il est cependant admis que l’on s’adresse à ce groupe en disant « Merci à tous d’être venus ». On apprend aux femmes qu’il est normal que le féminin soit inclus dans le masculin; c’est pour cela que les féministes parlent d’invisibilisation du féminin.
« Merci à tous d’être venus » pour les femmes, et « merci à tous d’être mars » pour les hommes ? Et pourtant je trouve que cet ouvrage est détestable…
Mais bon, j’adore parler de cucurbitacées avec concupiscence alors…
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j’aime beaucoup votre commentaire!!!! Et une anecdote: une de mes amies me dit qu’aux réunions où elle et ses collègues sont conviées (uniquement des femmes) le meneur de réunion les remercie toujours au masculin. « Merci à tous! » dit-il et elle ne sont que des femmes. C’est dire que la langue française est bien malmenée!!!! S’il ne s’agissait que des femmes mais non! c’est la langue qui en prend un coup! Mince alors!
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Et on arrive ainsi à des absurdités telle sue ce message adressé à des « sans-papiers et sans papières »…
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« Absurdité » selon quel point de vue?…
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Parce que « sans-papiers » est une métonymie qui désigne « un·e personne sans-papiers ». « Papiers » reste un nom commun masculin qu’ils appartiennent (ou n’appartiennent pas dans ce cas) à un homme ou à une femme.
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je suis d’accord avec vous et le problème je pense vient de la méconnaissance du genre arbitraire et du genre « objectif » pour employer un terme d’Antoine Meillet en grammaire. Autrement dit le problème vient de l’enseignement de la langue et du ravage du masculin économique employé sans discernement, c’est-à-dire pour les humains comme pour les objets. Mais Vaugelas a commencé le premier en assimilant le sexe masculin au genre masculin.
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Se serait une bien belle aventure linguistique et intellectuelle que le français se construise une forme neutre qui puisse s’utiliser avec aisance à l’écrit comme à l’orale. Peut être en jouant de notre multiculturalisme et en en empruntant à d’autres langues comme base. La langue française y gagnerai en richesse. J’avais vu quelque part l’idée d’utiliser le y comme terminaison plurielle neutre pour les mots qui s’y prête. Genre : un ami, une amie des amy ou des amys si il faut ç tout prix garder le s.
Inventer de nouvelle formes de neutres et de plurielles. Les Humay, les Humos ou les Humy qu’importe au lieu des hommes ou même des humains. On pourrait même virer le H et se créer un nouveau mot genre les Umy en plus ça ferait penser à amy :p enfin bref …
Réflexion très intéressante en tout cas ça fait partie des sujets avec les études de genres qui me font le plus cogiter.
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L’anglorésistance de certain.e.s linguistes français.e.s les a poussé.e.s à proposer, face à ce « y » qui a l’avantage d’être une flexion inusitée en français jusqu’ici, le « z » de pluriel indifférencié (« amiz »)
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Incroyable! j’ignorais ca; et avec des ami-e-s on disait « bonjour les amix » 🙂
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Avec un Z pourquoi pas. Et puis y’a tellement de langues où puiser ! On n’est pas obliger de se limiter à l’anglais. On pourrait même repiquer au latin ou d’autres langues mortes. Comme tu le dis l’avantage c’est que le y est très peu utilisé en français et je crois me rappeler qu’il a pour fonction de remplacer le ii double latin marquant certains mots aux pluriels.
X, Y, Z mon fantasme serait une réflexion ouverte et une démarche créative de la part des linguistes, « académistes », etc. Faire vivre le français comme langue vivante quoi. Sinon je ne suis vraiment pas à l’aise avec les -e-s genre académicien-n-e-s et autres, je préfère essayer de trouver des formes neutres préexistante dans la langue française comme les suffixe -iste, -ète comme dans une ou un artiste / athlète et de chercher de nouvelles formes comme « ol ou al » pour remplacer le ils.
Évidement ce n’est pas par mépris pour l’utilisation de ses formes et pour ma part j’apprécie l’intention militante que certain-e-s en font et ça à le mérite de lancer/relancer des débats sur les usages linguistiques et le sexisme. Cela me fait penser aux exercices de réécriture de conte classique en renversant les genres et les rôles voir en les transfigurant.
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pourquoi ne pas supprimer la règle du « masculin l’emporte » ?
quand j’étais petite, je disais naturellement « elles » pour un groupe de 99 femmes et un homme, ou juste pour un groupe à majorité de femmes, ça me paraissait simplement logique. Quand il y a une majorité de femmes, on utilise elles ; une majorité d’hommes, ils ; quand on ne sait pas l’un ou l’autre, selon l’envie du moment. « Jean-Benoit et Marjorie étaient très contentes ».
ça n’est qu’un petit bout du problème, ça ne règle pas les nom neutres masculins, mais
Sinon le point médian est de loin la solution la plus élégante visuellement pour marquer les deux genres (mais n’est pas lisible par les lecteurs d’écran…)
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En l’occurrence, la règle « le masculin l’emporte » est relativement récente dans les cas du style « Jean-Benoît et Marjorie étaient très contents ». L’usage était auparavant d’accorder avec le dernier nom : « Jean-Benoît et Marjorie étaient très contentes » mais « Marjorie et Benoît étaient très contents ».
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La mainmise du masculin sur le féminin a été décidé arbitrairement comme vous l’avez d’ailleurs rappelé dans votre article.
J’ai depuis maintenant quelques années déjà, le reflex de féminiser dans ma tête en lisant, et finalement ce n’est pas si compliqué que ça, Une fois, que l’on a pris conscience de son importance, on ne peut plus faire marche arrière par la suite.
J’y ai été sensibilisée en lisant Benoîte Groult, écrivaine féministe, qui met l’accent notamment sur la féminisation des noms de professions. Même si le chemin est encore long pour que la féminisation de la langue française entre dans les moeurs dans la pratique, j’ai constaté qu’on voit de plus en plus dans les journaux apparaître la féminisation de professions.
Dans d’autres pays, comme en Allemagne par exemple, c’est très courant la féminisation de la langue, on peut s’en rendre compte en lisant nombres de journaux, articles.
Encore bien des progrès à faire dans ce domaine.
Merci pour ce très bon article.
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Le Petit Robert fait aussi des efforts considérables dans ce domaine : 1. en intégrant les formes féminisées (quasi systématiquement) 2. en classant comme n. et non plus n. m. certains mots dont l’emploi épicène ne pose pas de problème
Mais ce n’est pas le cas de tous les dictionnaires, malheureusement. Le Petit Robert est connu pour ça, Alain Rey et Josette Rey-Debove sont de vrai.e.s bon.ne.s linguistes (ce que leur travail propose n’est pas parfait, mais c’est un bon début).
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Bonjour et merci pour cet article,
C’est un sujet sur lequel je m’interroge beaucoup, notamment parce que mon métier m’amène à agir en contradiction avec mes convictions. Rédacteur et futur (j’espère) secrétaire de rédaction, on me demande régulièrement de « corriger » les fautes, et notamment la féminisation des titres (autrice, présidente). Une orthographe irréprochable fait partie intégrante de ma crédibilité professionnelle, ce qui rend toute incartade à la Norme très difficile.
Du coup, je ne sais pas comment faire. Comment peut-on imposer vos remarques, par ailleurs très justes, à des titres de presse où le respect puritain de la grammaire est exigé ?
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En tant que (future) traductrice, j’ai un peu le même souci. Quelques stratégies possibles :
– se munir des quelques références linguistiques « autorisant » les formes féminisées et les citer en cas de remarque ;
– justifier en fonction du contexte : sujet touchant aux questions de genre, tribune militante…
– avoir de bonnes relations avec la ou le client·e/relecteur·trice/rédacteur·trice en chef·fe 😉
Cela ne marche pas toujours. Dans mon mémoire de traduction appliquée, j’ai indiqué en préface que j’utiliserai « autrice » dans le commentaire (et non dans la traduction) afin de respecter le militantisme de ladite autrice du texte source, citant Alain Rey pour la correction de l’usage ; tout cela pour que la correctrice écrive « oui enfin ce n’est pas très usité tout de même ».
En revanche dans le même mémoire, l’emploi dûment justifié d’« ingénieure » est passé comme une lettre à la poste 🙂
PS : taper les points médians est un peu laborieux, mais beaucoup moins que les guillemts à chevrons (alt + 174 et 175) et les espaces insécables (alt + 0160) qu’ils encadrent 😛
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Bonjour,
C’est justement en tant que rédactrice d’un périodique que je me suis obligée à chercher des solutions qui ne faussent pas les informations et c’est ce qui m’a fait renoncer à la règle du masculin pluriel quand des humains des deux sexes sont en présence. C’est donc par déontologie journalistique que j’ai abandonné cette forme qui ne respecte pas la réalité. Car si le genre est arbitraire pour les objets, il ne l’est pas pour les êtres humains. Quand il est question par exemple des » Egyptiens qui manifestent » un·e journaliste serieux ne doit-il pas se renseigner pour savoir si les Egyptiennes manifestent de leur côté, ou pas? De même que lorsque les sondages évoquent l’opinion des Français, de qui parle-t-on? des hommes seulement ou des hommes et des femmes? Et de quel droit une lecture Français = hommes + femmes me serait imposée? Il est si facile en français justement de dire les hommes et les femmes françaises de façon économique en écrivant les Français·es, idem pour les Egyptien·es. On n’a même pas besoin de redoubler la consonne. C’est, ici, une histoire d’information ni plus ni moins.
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La question n’est pas du tout de laisser la langue dans l’état où elle se trouve actuellement, mais de laisser faire l’usage.
Vieux hiboux de l’Académie et féministes ont ce point en commun qu’ils veulent nous dire comment parler et avoir le pouvoir sur le langage. Eh bien non, le langage appartient à tous.
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Je suis féministe, et le langage ne m’appartient pas moins qu’à vous, si j’ai envie de tout féminiser, ce n’est pas vous qui allez m’en empêcher. Vous n’êtes pas le gardien de l’usage ^^
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Bonjour, et d’abord merci beaucoup pour cette synthèse claire et convaincante sur la question.
J’avoue me reconnaître assez dans les gens qui n’aiment pas qui touchent à la langue et qui préfèrent que la société évolue avant qu’on ne modifie la langue – précisément parce que l’usage créé au XVIIIe siècle était politique, et évidemment blâmable. Que la langue soit le produit de décision politique, c’est plus que probable ; qu’elle soit encore employée en ayant ces présupposés politiques à l’esprit aujourd’hui peut déjà être un peu plus discuté (je précise, ceci dit, que je n’ai pas d’avis tranché). Maintenant, ayant été dans le cas d’un ensemble de femmes où j’étais le seul homme, je confirme qu’être inclus dans un « elles » étonne un peu sur le moment – je peux naturellement en déduire que les femmes peuvent légitimement ressentir comme peu approprié le « ils » englobant.
La meilleure solution me paraît, comme à d’autres, l’existence d’une véritable forme neutre. Je comprends très bien que le « masculin universel », qui fait lieu d’ersatz, pose problème. Plutôt que de s’adresser à tout un chacun en les renvoyant à leur genre (ce qui ajoute une information dont on se passerait bien souvent – je préfère qu’on s’adresse à moi en tant que « Mensch » plutôt qu’en tant qu’individu du sexe masculin), avec des formules telles que « chacun-e », une forme hors-genre me paraîtrait le meilleur choix. Même chose pour les titres, où il est préférable de pouvoir désigner « le Président » (à lire comme un « das » allemand, neutre), indépendamment de son genre, parce qu’on parle de la fonction et non de celui qui l’occupe – le fait qu’il soit un homme ou qu’il soit une femme ne devrait pas avoir d’importance dans une majorité d’énoncés. Reste à trouver les règles de constructions de ce neutre – et, bien plus difficile !, à en populariser l’emploi.
Dans un commentaire plus haut, Lucy. M parle de « pertinent, c’est-à-dire dans le cadre de la dénomination de la personne ». Mais précisément, ne peut-on vouloir s’adresser à autrui sans mentionner sans genre ? Le genre, dans la majorité des énoncés, ne devrait-il pas, justement !, ne pas être pertinent ?
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Bien sûr, comme je le disais dans mon commentaire cité ici, l’idéal serait un dépassement du genre dans le cadre de la dénomination de la personne. Évidemment, le genre ne devrait pas être une classification pertinente (j’aime bien ce mot, apparemment), et encore moins dans le domaine professionnel.
La féminisation renoue avec une forme d’essentialisme que nombre de féministes contemporain.e.s rejettent (à mon sens à juste titre) aujourd’hui. Dans un contexte scientifique, je prône la neutralisation, qui vise à décatégoriser le genre (mais pose problème parce qu’elle redore souvent le blason du masculin générique). Dans un contexte où je sens que je dois m’affirmer pour exister, ou dans un contexte plus militant, je prône la féminisation, pour insister sur certaines inégalités et sur le problème de la « normalisation » de l’absence du féminin dans le monde du travail.
Je ne sais pas si ce commentaire éclaire un peu vos interrogations, mais c’est mon avis sur la complexité de cette question, qui fait généralement que du côté de la neutralisation comme du côté de la féminisation, on se heurte à des difficultés théoriques et pratiques (tant grammaticales que communicationnelles, linguistiques).
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Et pourquoi pas:
» chaqueune » à la place de chacun·e?
et » lo Présidenť » (en tant que fonction) ?
un, une,… eune
le, la, … lo avec sans petite queue ni vers le haut ou ni vers le bas. Le simple rond… neutre…
😉
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Pour ma part, je déteste (mais alors, vraiment) être interrompu dans ma lecture par des /.- et majuscules intempestives.
Qu’on change la langue pour introduire un genre neutre, pourquoi pas. L’argumentaire de la politisation de la langue ne me laisse en effet pas insensible, étant convaincu que le poly-linguisme donne des outils pour comprendre l’autre. En revanche, alourdir le texte me déplait, et je préfèrerais encore une féminisation des usages (qui après tout, ne serait qu’un inversement de quelques siècles d’usage, si je suis bien l’explication).
J’ai découvert la graphie à point sur Yagg (et Têtu). J’ai eu du mal à finir les articles, à chaque fois. Je lis très rapidement, et la ponctuation m’aide énormément pour cela. Je comprends tout à fait le besoin d’équilibrer la langue, et la position politique qu’elle représente. Néanmoins, je suis programmeur de métier. Cela signifie que chaque ligne que j’écris s’adresse à deux publics: la machine, qui doit comprendre ce que je veux qu’elle fasse, et la personne (peut-être moi dans trois ans) qui devra me relire, souvent sur des logiques déjà complexes. Tout élément qui alourdit l’écriture est mon ennemi. J’ai du mal à croire qu’il en soit autrement en politique, en sociologie, de histoire de l’art, ou toute autre discipline pointue.
Point de détail: Le mot homme vient du latin homo, qui signifie « être humain », l’homme de sexe masculin étant vir (qui a évidemment donné viril). Il me parait, mais c’est peut-être mon ignorance qui joue, que le mâle s’est en quelque sort auto-discriminé, renonçant au genre « viril » au bénéfice d’un genre « supérieur ». Peut-être la suppression du féminin au bénéfice de ce qu’on appelle « le masculin » et qu’on devrait donc appeler « l’humain », comme on a supprimé (si j’ai tout suivi) le genre « viril » serait-elle une meilleure solution, en particulier pour les minorités ni féminines, ni masculines (trans, hermaphrodites…), qui seraient dans l’autre solution à leur tour discriminées (comme très bien écrit dans le post)?
C’est un débat sociétal intéressant, évidemment, mais très complexe et mettant en jeu de nombreuses sensibilités. Peut-être serait-il intéressant de prendre en compte d’autres langues, telles celles des tribus d’Afrique ou d’Amazonie où la transmission des biens est matrilinéaire, et la justice rendue par l’Assemblée des Femmes, afin d’observer le traitement du genre dans ces langues? Les langues à idéogrammes apportent aussi des éléments de réponses intéressants, en particulier du fait de leur système de clefs.
Enfin, même si c’est vraiment de la science-fiction… je suis persuadé depuis longtemps que nous vivons dans une sorte d’Antiquité de la Médecine. Franchement, votre hanche est fichue? On ouvre, on met du plastique. Vos dents sont mal positionnées? On colle des mini-grues en métal et on tire, pendant des mois. Votre tibia est cassé? Plâtre pour des mois. C’est low-tech, non? Dans un futur proche ou lointain, j’imagine qu’on pourra transférer son mental, ou juste son cerveau, directement dans un corps « non abîmé ». Plus de cancer, plus de SIDA… La solution est radicale. Et de là, pourquoi pas dans un corps différent, de genre/sexe différent? Une fois que chacun pourra être indifféremment homme ou femme, ce débat n’aura plus aucune importance… la science sera-t-elle plus rapide que la langue à évoluer?
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Merci pour ce post !
· · · –> Vive le point médian !
Je rappelle :
Sur Mac OS X et avec un clavier français, on obtient le point médian en appuyant sur ⌥ alt ⇧ shift F.
Sous Windows : Alt+0183
Sous GNU/Linux : AltGr + × ( * du pavé numérique) ou AltGr + ⇧(shift) + . (point).
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Merci beaucoup pour cet article.
J’ai deux petites questions/remarques.
J’essaie de féminiser de plus en plus systématiquement mes articles, mails, tweets, supports de cours etc. Au fil de temps, je le fais de manière de plus en plus spontanée. Comme toi j’ai une préférence pour le point haut ; mais je trouve qu’appuyer sur trois touches pour l’obtenir est un peu contraignant. J’utilise le point bas : « les intervenant.e.s » ; je sais que cela peut prêter à confusion mais en attendant que les claviers évoluent, ca me semble une solution satisfaisante pour ne pas « casser » le rythme d’écriture.
Par ailleurs, je me demande si quelqu’un.e a trouvé une solution pour la féminisation des compléments du nom. Du type : « l’engagement du.de la chercheur.se » – tel quel je trouve ça assez peu clair.
Ca m’a posé une colle récemment et je n’ai pas trouvé de forme satisfaisante (j’ai esquivé en mettant au pluriel : l’engagement des chercheur.se.s !) : dulle ? dulla ? del ?
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Je n’ai jamais croisé quoi que ce soit qui permette de résoudre ce problème.
Pourquoi pas » deul « ? tendance ch’ti ;
» dol » avec le o « neutre » au milieu (cela dépend peut-être aussi de la forme neutre/holiste que tu ajoute(rais) au duo le, la… Si c’est lo « ça se tient »
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Le problème du point en bas est qu’il se confond avec le point final et peut donc perturber la lecture. Mais pourquoi rajouter ce point entre le e et le s du pluriel? C’est une complication non pertinente grammaticalement. Enfin, un conseil pratique: comme le masculin est à peu prés toujours inclus dans le féminin, du moins pour les accords. Il suffit d’écrire tout le texte au féminin et de rajouter ensuite le point médian quand c’est nécessaire à la relecture. Pour le point médian, on le trouve aussi dans la fenêtre des symboles il peut donc rester à l’écran prêt à l’insertion. Et enfin, pour le complément de nom, le pluriel en effet est une solution « le cas des chercheur·euses » est possible aussi et si agréable! Pour ma part, dans toute la rédaction de ma thèse j’ai employé le terme « sujet » suivi du mot au masculin puisqu’il est alors employé en tant qu’adjectif accordé au « sujet » qui est grammaticalement masculin: » le sujet chercheur » « le cas du sujet chercheur », ce qui en plus, me permet d’intégrer justement dans la réflexion la notion de sujet et d’objet..
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Ce que je trouve surtout dommage, c’est cette volonté de sexualiser encore plus le langage.
Je doute que ce soit en soufflant sur les braises du sexisme qu’on éteigne le feu.
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ce n’est pas une histoire de sexualisation c’est une histoire de déhiérarchisation.
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L’utilisation de la langue n’est pas genré en France, dans le sens où le masculin est neutre et ne renvoie à aucun sexe mais à une règle grammatical. Il est tout de même étonnant, en partant du postulat de l’article et du vôtre, qu’avec une langue soit disant genré le droit des femmes et minorités sexuelle soient bien meilleur que dans nbs de pays où la langue n’est pas dit genré….
Cette féminisation de la langue française cache mal une haine du masculin, voyant partout et surtout n’importe où et sur n’importe quoi le sceau de l’infamie et de la domination phallocratique.
Sous couvert de parité et d’égalité ce n’est en fait que le sexismes qui s’impose d’avantage dans notre société car il marque encore un peu plus les différences entre les hommes et les femmes
Il est étrange de parler de lutter contre le sexisme en renvoyant la femme et aussi au final l’homme à son sexe et non plus à son métier, sa profession.
Va t-on aussi masculiniser les mots féminins, au nom d’une égalité hors sol?! Sage homme?! Un profession?! Dire un fouin pour désigner une fouine du sexe masculin?!
Vous parlez de déhiérarchisation…. Assumez et parlez plutôt de domination puisque vous jugez la langue française genré, le masculin comme infâme et dominant et le remplacer par du féminin qui dominerait.
C quand même assez pathétique de se fourvoyer dans ce genre de combat stérile et inutile quand on excise des femmes dans le monde, que le port du voile et les interdits moraux/religieux autour de la sexualité sont de plus en plus présent, que les rares combats restant en France que sont l’égalité salariale, ne seront pas résolu par des théories fumeuse issu d’une dérive idélogique
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Je suis étonnée que nous soyons toujours renvoyées à des combats « plus importants » que les notres. Et si le genre de la langue n’a que peu d’importance alors pourquoi tant de mépris et de haine car celle-ci me semble, Guillaume, être de votre côté. Par ailleurs on a toujours dit une bonne, une femme de ménage, une ouvrière, une institutrice et ce qui semble vous gêner ce sont les métiers en haut de la hiérarchie. L’exploitation comme la libération passe aussi par le langage
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C’est justement le point que j’ai omis dans ma réponse à Guillaume et qui est notamment tout le thème du fameux roman 1984 de Orwell et dont on commence tout juste à entrevoir l’aspect pratique appliqué chez nous de façon réellement manifeste depuis Sarko et habilement orchestré par nos chers médias de masse (qui dictent aux politiquement comment parler et non l’inverse) : les mots précèdent la pensé, et non l’inverse comme notre sacro sainte conception de la psyché humaine nous le fait croire à tort…
On fait disparaitre des concepts et donc des choses/idées/gens en changeant des termes…
Une idée (de lutte par exemple) ne peut avoir d’existence réelle, publique, et surtout investir les personnes si elle ne peut pas être nommée… Difficile par exemple aujourd’hui de défendre les droits des ouvriers alors que ce terme disparait du paysage public, et encore plus compliqué de lutter contre le capitalisme ou la hiérarchie quant les manuels de management eux-même l’ont fait disparaitre au profit d’un mot lénifiant au possible : « projet ».
Difficile de lutter contre une injustice quand elle se pare d’un lexique fondamentalement bienveillant et bénéfique. Quand Sarko nous parler de croissance négative, on ne pense plus la récession de la même façon, aussi subtile que cela puisse être.
Et bien parler de parité homme femme au lieu d’inégalités, parler de neutralité au lieu de langage genré, et pire encore de sujet de lutte sans importance quand généralement la même personne n’embrasse aucune lutte du tout, c’est le même schéma…
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C’est tellement typique qu’un homme vienne expliquer à quel point la représentation de son propre genre dans la construction de la langue est totalement neutre et sans la moindre symbolique idéologique ou historique… Cette position est pourtant la moins judicieuse qui soit pour juger de l’injustice d’une situation. (c’est évident qu’une position dominante ne gène en rien les personnes concernées qui vont la juger tout à fait normale et neutre puisqu’il sont littéralement nés dans cet état de fait)
Alors poursuivre ce commentaire en voulant dénoncer un obscure désir de retournement de domination et par avance victimiser ces pauvres mâles tellement attaqués et harcelés de toute parts… ceci porte d’ailleurs un nom de sujet d’étude récent très judicieux, notamment chez les anglosaxons : Les Droits Acquis Lésés (aggrieved entitlement)
Pour en savoir plus Guillaume, entre autre : http://fr.scribd.com/doc/226780727/Droits-Acquis-Leses-aggrieved-entitlement
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« L’utilisation de la langue n’est pas genré en France, dans le sens où le masculin est neutre et ne renvoie à aucun sexe mais à une règle grammatical » (sic)
Quelle naïveté !!!! Mais dans la mesure où vous ne faites pas accorder l’adjectif avec le substantif dont il dépend, nous ne parlons visiblement ni la même langue ni de la même langue…
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Cela vous surprendra sans doute, mais je suis d’accord avec votre analyse et vos propositions.
Je trouve parfaitement ridicule, quand je parle d’un groupe très majoritairement féminin, de parler au masculin.
Lorsque j’énumère une série de concepts abstraits qui, comme tous les mots français, ont un genre, cela me heurte d’accorder au masculin parce que l’un est au masculin alors que le dernier est au féminin; je trouverais plus agréable d’accorder avec le dernier mot (mes souvenirs sont vagues mais il me semble que c’est ainsi que l’on fait en latin).
Comme vous, je trouve assez lourdes et pénibles les tournures du type « il ou elle » (et comme j’écris beaucoup en anglais, « she or he » et variantes). Qui plus est, je n’aime vraiment pas les écritures à base de tirets ou de points, dont je trouve qu’elles hachent la lecture (pour moi, un tiret sépare des mots et c’est franchement dérangeant de les voir au sein d’un mot). C’est sans doute curieux, mais je trouve plus « naturels » les néologismes que vous proposez en conclusion que ces artifices typographiques.
Plus fondamentalement, je n’aime pas l’obligation que fait la langue française ou espagnole (ou, de façon moindre, l’anglaise) de désigner une personne par son genre même quand cela n’a aucun intérêt. Cela me pose parfois des problèmes, quand la personne à laquelle je m’adresse a un prénom ambigu ou étranger; j’ai peur de commettre un impair. Quand je m’adresse à une personne en raison de sa fonction (p.ex. DRH), je m’en fiche éperdument que ce soit un homme ou une femme.
C’est un peu le même problème que le « mademoiselle » — qu’est-ce que j’en ai à faire que la personne à laquelle j’écris soit mariée ou pas?
(Je dois avouer, cependant, que j’ai tendance à dire « mademoiselle » pour les jeunes femmes de moins d’environ 21 ans parce que je ne me sens pas de « madamer » des lycéennes. Pardonnez ce conditionnement.)
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(Case in mind: un célèbre institut de recherche français a des « assistantes de projet ». En fait, il y a quelques assistants mâles, mais en tellement petit nombre qu’ils font figure de curiosités. Donc tout le monde dit « les assistantes ».)
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On dit « les infirmières » même s’il y a des infirmiers parmi eux et ainsi de suite.
C’est ce que je dis plus haut : la plupart des gens utilisent des mots, parfois féminins, parfois masculins, pour désigner une réalité où le sexe n’a souvent aucune importance.
Par pitié, laissez-nous nous en fiche de savoir si notre président, notre collègue ou notre éboueur est un homme ou une femme.
Il est un peu dommage de voir les féministes venir rajouter de la différence sexuée sur des réalités où cette dernière n’est pas pertinente.
Ce qui est un sexisme, aussi, finalement.
PS : De même exactement sur le terme de Mademoiselle, où les féministes essaient de nous faire croire qu’il s’agit de discriminer sur le fait d’être marié ou pas. Les gens ne regardent pas si la dame de 50 ans a une bague au doigt ou pas avant de l’appeler : mademoiselle/madame est avant tout une question d’âge (comme on dit « jeune homme » à un ado et pas « Monsieur). Mais bon : certains cherchent visiblement des ennemis imaginaires pour les combattre avec moins de risques.
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Ce qui est intéressant et que vous ne notez donc pas c’est que bien souvent les métiers dont le féminin est généralisé correspondent a des métiers qui socialement sont moins valorisés. Ingénieur VS infirmières. Directeur VS assistante. On me répondra « mais c’est larve qu’il y a plus de femmes assistantes que d’hommes voilà tout! » Et je répondrais donc: ok donc on est bien ok pour dire que la langue n’est pas un truc absolu mais qui reflète des constructions sociales. Donc…
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Et pour le mademoiselle vous noterez que la question n’était pas de supprimer le mot du langage courant mais de virer la mention sur des formulaires administratifs provenant d’organismes qui n’ont pas besoin de connaître le statut marital de la femme pour leur travail. Car si si, administrativement ce terme signifie « pas mariée ». Il y a donc bien deux statuts civils de la femme pour un seul concernant les hommes. Je ne vois pas de damoiseau sur les formulaires administratifs.
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(un peu hors-sujet par rapport à l’article d’origine)
@mzellecelina: Il me semble qu’il y a pas mal d’organismes administratifs qui s’enquièrent du statut marital (par exemple, les employeurs publics) alors qu’on ne voit pas très bien le rapport avec leurs tâches.
Je ne sais pas s’il s’agit de mauvaises habitudes héritées de l’époque où une femme mariée ne pouvait travailler sans l’autorisation de son mari; après tout, certains formulaires administratifs (p.ex. inscription à l’université) ont longtemps demandé la « profession du chef de famille », des dizaines d’années après que la notion de « chef de famille » ait disparu en droit français.
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Sur mademoiselle, il me semble que les autres commentaires suffisent à répondre : il s’agit de la suppression du terme dans les documents administratifs qui n’ont pas besoin d’informations maritales.
Pour le reste, WOW que de mépris.
Le problème de « les infirmières » est le même que celui de « les ingénieurs ». Dans le second cas, la profession prestigieuse et traditionnellement réservée aux hommes invisibilise le renouvellement de la population concernée (plus mixte qu’il y a 40 ans). Dans le premier cas, l’invisibilisation est la même, mais à cela s’ajoute une valeur sursexualisante du féminin, que n’a pas le masculin : un infirmier, il y a encore quelques années, recevait pour toute réponse à l’aveu de son métier un éclat de rire, un air surpris ou un « ouaaah, c’est impressionnant, tu dois vraiment aimer ça ». Il ne s’agit pas de mettre du sexe partout, mais de restaurer un équilibre dans les dénominations.
Si le masculin a véritablement une valeur générique (ce qui, à mon sens, n’est pas le cas), alors il faudra bien préciser « les ingénieurs », « les infirmiers »; s’il n’en a pas (et l’usage tend à prouver que c’est le cas), les seules appellations linguistiquement valables sont celles qui affichent les deux genres, ou aucun.
Je vous conseille de lire l’article suivant, pour vous ouvrir les yeux concernant la réalité de la discrimination par le langage : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_2005_num_105_2_29694
(cet article n’est qu’une pierre à l’édifice, mais il remet certaines choses en place)
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Interessant de remarquer que les hispanophones utilisent tod@s pour todos y todas… pratique a ecrire, moins a lire…. (desole pour l’absence d’accents)
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Le mélange du a et du o dans le @ nous permet de prononcer une belle diphtongue à consonance lusitanienne…
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Super article 🙂 Ces pratiques d’écritures m’ont parues aller de soi à partir du moment où j’ai commencé à être féministe (n’ayant jamais été un puriste de la langue, plus rien ne me retenait).
J’ai également franchi le pas dans mes exams/travaux universitaires, ce qui m’a forcé à adapter ces règles à la langue bretonne (je suis en Master de Breton). La plupart du temps ça ne pose aucun problème sauf pour une règle grammaticale spécifique aux langues celtes qui est les mutations consonantiques (sans faire un cours, en gros certaines consonnes initiales changent après l’article… mais de manière différente selon que le nom soit masculin ou féminin !). Du coup quand il s’agit de parler d’un groupe mixte il m’arrive de céder au masculin universel plutôt que d’avoir un mot de 6 lettres défigurés avec des barres et des tirets au début ET à la fin 😀 (par exemple pour dire « les locuteurs/trices » on se retrouverait avec « ar c’h/gomzour-ez-ion ») et la répétition systématique du nom au masculin et au féminin alourdit très vite la lecture dans un écrit universitaire 🙂 Donc quand je vois que, dans un écrit, je risque d’utiliser très souvent un certain mot désignant une catégorie mixte de personnes, je fais cette concession à contrecœur 😛
Merci pour ton article en tous cas ! 😀
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Permettez-moi d’injecter quelque lumière (disons, pour éviter de paraître prétentieux, que je parle plutôt d’une petite ampoule del et non d’un projecteur).
Je cite l’article : «De manière générale, il me semble que la lourdeur est un sacrifice acceptable pour le but recherché.»
Voici une évaluation bien personnelle de la chose. On peut s’entendre sur les deux objectifs que sont la simplicité et la non-discrimination, mais la priorité de l’un sur l’autre relève d’une évaluation subjective. D’ailleurs, les commentaires du genre: «je déteste lire des textes avec des tirets ou des répétitions» témoignent en fait d’une évaluation inverse, de la priorité de la simplicité. Pour ma part, je dirais qu’il faut viser les deux ensemble. Je dirais que la langue est d’abord quelque chose de parlé et non d’écrit, mais même si on ne me concède pas ce point, je dirais qu’elle est aussi quelque chose de parlé et d’écrit. Or, le critère de simplicité me semble décisif à l’oral. Les élisions, les contractions, les omissions (les «ne pas» à l’oral sont des «pas») démontrent à mon avis que lorsque l’on parle, on veut ménager notre salive (un peu comme les piétons coupent dans le gazon pour s’éviter des pas).
Je pense ainsi que la simplicité est une condition sine qua non de l’admission généralisée de la féminisation (ou neutralisation) du langage. De toute façon, des mesures qui ne se verraient qu’à l’écrit et qui ne s’entendraient pas oralement (comment prononcerait-on «amiEs»?) n’élimineraient la discrimination qu’à l’écrit et, donc, échoueraient (au moins) à moitié.
De manière pragmatique, on peut cependant dire que Rome ne s’est pas faite en un jour. On peut ainsi penser procéder par étapes, mais la non-discrimination achevée devrait être audible et pas seulement visible, et pour ce faire elle doit être simple.
Mes deux sous.
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Comprenez-vous le sens de l’expression « il me semble que »? Cela signale (surprise!) une opinion personnelle. Me reprocher une évaluation subjective est donc pour le moins spécieux.
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Je ne sais si votre intervention que je perçois comme ironique et un peu méprisante est une réponse à un sentiment d’avoir vous-même été offensée. Si c’est le cas, je vous assure que je n’ai pas voulu vous insulter. Si ce n’est qu’une question d’orgueil parce que j’ose ergoter sur un petit point, je vous inviterais à éviter cette attitude nuisible au débat. Je vais moi-même essayer de prêcher par l’exemple en passant l’éponge. Si, enfin, vous pensez que je suis un idiot, je vous répondrai que je ne le pense pas, et que votre réponse n’affecte en rien l’essentiel de mon propos.
Je répète l’idée principale de mon intervention : le critère de simplicité doit être respecté pour que la féminisation du langage réussisse.
Je peux avoir tort sur ce point (et c’est uniquement sur ce point que vous devriez voir si j’ai tort ou raison). Je vous dis essentiellement que lorsque vous proposez une révision du langage, il faut considérer aussi les critères des autres, car la langue est une réalité collective. Si, en clair, il y a deux camps opposés, à savoir celui des personnes pensant qu’il vaut mieux alourdir la langue et celui des personnes qui préfèrent garder une simplicité moins inclusive, on n’avancera pas.
Bref, dans un article où vous proposez une révision d’une réalité collective, je pense avoir raison de vous reprocher d’introduire dans vos solutions des considérations trop subjectives.
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A reblogué ceci sur Thinking Little Thoughtset a ajouté:
Article très intéressant, bien expliqué… à prendre en compte !
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Bonsoir. J’ai tout lu et je suis à 1000% d’accord. Merci pour cet article très détaillé.
En revanche je comprends moins (et du coup je manque d’arguments face aux détracteurs qui viennent avec la remarque qui va suivre) comment on peut expliquer que l’anglais ou l’espagnol (seules langues que je connais bien a part le français) aient un vrai neutre (them pour ils ou elles indifféremment) ou carrément éludent les pronoms personnels dans les usages (se llaman pour dire ellos ou ellas indifféremment) et pourtant sont issues de sociétés tout aussi sexistes que la France (ou pas moins, du moins). Est ce que ça ne peut pas venir contredire l’analyse sur le langage comme étant idéologique culturel et donc sexiste (en soi)?
Je cherche ici non pas a critiquer l’article mais à voir si vous/tu avez/as des éléments de réponses (qui m’aideraient bien ;))
Merci et bonne nuit.
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Dorénavant j’écrirais un blog sur deux en m’adressant à une lectrice donc au féminin et un blog sur deux en m’adressant à un homme (donc à tout le monde? Joke don’t kill me!)
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Que préconise-t-on à l’oral ?
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« on » du latin homo (encore!!! :p)
S’agissant de ellui je ne saurais que te dire. Je te propose les néologismes évidents par leur morphologie, prononciation ou le contexte dans lequel ils sont employés, qui « coupent » moins la lecture que les points médians etc.
Toustes au lieu de tous·tes;
Ceulles au lieu de celles et ceux ou vice versa)
Eune au lieu de un ou une,
Traducteurices (ou traductriceurs) au lieu de traducteur·ices,
etc.
Mais « on » fait bien ce que l' »on » veut…
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Bonjour!
Personnellement, du moins dans mon blog, j’écris systématiquement suivant les idées développées dans votre article (avec les barres obliques).
Je n’ai pas de certitude sur ce qu’il « faut » faire: si j’ai retenu une chose de mes -de plus en plus lointaines-études en linguistique, c’est que le langage dans sa pratique n’est jamais normatif et par essence évolutif: si beaucoup de gens adoptent une pratique, celle-ci deviendra la norme, et il n’y a bien qu’en France que les pontes divers, y compris linguistes, s’accrochent à une grammaire et un lexique figé dans une « pureté » qui n’existe que dans leur tête.
Par contre, je voudrais souligner que le problème est bien français et non francophone: vous évoquez à un moment la politique québécoise en la matière. J’ai pu en constater le passage dans le réel plusieurs fois. La première fois, cela m’a surprise: c’est bien la seule fois que j’ai reçu des courriels de pontes universitaires où la terminologie utilisée était toujours féminisée, et encore plus que l’on m’a demandé de féminiser les substantifs dans un article destiné à paraître en revue universitaire. Ici, l’exception ou l’anormal est de faire remporter le masculin sur le féminin. La meilleure preuve en est que les québécois et québécoises que j’ai pu croisées/s de par le monde emploient toujours, spontanément, des formes féminisées des emplois sociaux, ce même dans un cadre non officiel.
Bref: ce n’est vraiment pas impossible, le passage peut même se faire en douceur. 🙂 🙂
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Merci pour cet article et pour ces commentaires.
Deux propositions de réflexions :
1) pourquoi « alourdir » la lecture en doublant le point médians dans le cas de pluriels:
ami·e·s au lieu de ami·es qui, me semble-t-il ne perturbe en rien la compréhension de cette « subversion », appropriation de sa langue.
2) quid du « pronom personnel neutre » employé avec les verbes impersonnels (IL pleut, IL faut, etc.) ? N’est-ce pas l’occasion « rêvée » d’utiliser IEL : iel pleut, iel faut, etc. ?
Bien sûr il y a toujours cela que l’on peut « » »déjà » » » utiliser, car l’académie française nous y autorise…
Pratiquons, pratiquons mais surtout N’OUBLIONS PAS L’ORAL!!! (parce qu’il le vaut bien)
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Merci pour cet article, qui éclaircit quelques zones d’ombres.
Très personnellement, je suis assez d’accord avec le fait qu’il faudrait voir un peu évoluer la langue, même si je ne sais pas si des modifications « artificielles » (dans le sens où la décision de ces changements serait consciente et motivée, contrairement à d’habitude) pourraient s’imposer et se démocratiser sans provoquer une fracture qui au final aboutirait à l’apparition de deux dialectes différents.
Concernant les astuces propres à l’écrit, j’ai toujours beaucoup de mal non pas parce que je m’oppose à la modification de la langue (qui de toute façon se produit en permanence sans qu’on s’en rende compte) mais parce que cela crée une langue de l’oral et une langue de l’écrit bien distinctes. Même si ça fait plus long, je préfère encore mettre des « et » partout ou écrire et dire « celleux ». Je ne prétends pas que ce soient des solutions meilleures que les autres, évidement, c’est une préférence subjective.
Par contre puisque j’ai l’occasion de m’adresser à une personne qui s’intéresse à la fois à la linguistique et aux genres, j’aimerais en profiter pour vous poser deux questions en espérant que vous pourrez m’éclairer. Premièrement, comment se fait-il que le français soit la seule langue italique dans laquelle on trouve une terminaison féminine mais pas de terminaison masculine, du moins à ma connaissance, et deuxièmement, pourquoi les pronoms de la troisième personne sont-ils les seuls dans la langue française à être « genrés », au singulier comme au pluriel ? A moins qu’on puisse considérer le nous et le vous comme des masculins par défaut ?
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Nina Catach vous répondrait que la terminaison masculine en français est l’absence d’e, mais c’est seulement pour les accords, ou encore la consonne muette à l’écrit que le féminin fait entendre: le s de « pris » par exemple que l’on entend dans le féminin « prise ». Sinon, il y a, en français, des suffixes masculins et des suffixes féminins même si ceux-ci sont souvent plus divers ou plus riches trice euse ont pour correspondants masculins teur, eur. (récepteur, réceptrice, coiffeur, coiffeuse). C’est dire qu’il y a autant de terminaisons masculines que féminines puisqu’il y a à peu près autant de noms masculins que féminins. En revanche, certaines formes sont communes au masculin et au féminin, en général ce sont les formes qui se terminent par e, exemple: ministre, journaliste, architecte, notaire, juge (que l’on fera précéder de la ou le suivant que la profession est exercée par une femme ou un homme)
Quant aux pronoms, « Je », « tu », « nous », « vous » prennent le genre de leurs référents en discours, ce sont de véritables pronoms personnels, c’est-à-dire qu’ils désignent véritablement des personnes. Si je dis « je » c’est que je suis quelqu’un qui parle, de même quand je parle à « tu » ou à « vous » ou au nom de « nous ». Je fais alors accorder mes adjectifs ou mes participes passés avec le sexe et le nombre correspondants
En revanche, il et elle peuvent désigner des objets ce que « je » « tu » « vous » ou « nous » ne désigneront pas sauf si on les fait parler mais ça veut dire qu’on les aura humanisés. Donc « il » et « elle » sont nécessaires en français pour renvoyer à des objets féminins ou masculins dans la mesure où le féminin et le masculin sont les deux piliers de la langue française. par exemple « le voile » et « la voile » renvoient à des réalités différentes même s’ils ont des traits de sens communs, en l’occurrence le fait qu’ils soient faits de tissu. Cependant, l’indéfini a la même forme que le masculin. Et c’est là sans doute une des sources de la confusion que font beaucoup entre le masculin et le « neutre ». Ai-je été claire?.
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Je me souviens que, lorsque j’apprenais le français (il y a une dizaine d’années), on me disait que la forme « écrivaine » était une horreur. Déjà à l’époque je n’y voyais aucun problème, et finalement, l’évolution de la langue me donne raison.
En revanche, j’ai du mal avec « auteure », je préfère de loin « autrice », mais je reconnais que c’est un réflexe d’étranger qui voit l’étymologie avant la prononciation. En plus, j’ai récemment découvert que le féminin « autrice » fonctionnait en italien (je l’ai vu dans un bouquin paru dans les années 1970). J’ai même l’impression que le fait que la différence est perceptible à l’oral donne plus de cohérence à la démarche.
Pour les accords (par ailleurs, c’est ce qui m’a paru la partie la plus compliqué de la grammaire française à l’apprentissage), j’ai toujours eu tendance à faire la « faute » en accordant au plus proche. Ce serait peut-être une solution, comme quelqu’un suggérait plus haut?
Très intéressant pour les nouveaux pronoms que je ne connaissais pas du tout!
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Sur le principe, je vous suis parfaitement, c’est un sujet auquel je suis sensible depuis assez longtemps, assez pour mettre mon grain de sel de-ci de-là dans les divers contenus que j’ai dû écrire dans le cadre professionnel. Mais je suis traductrice, et je travaille souvent avec des outils imposant des limitations de caractères, et le coefficient de foisonnement de la langue française par rapport à la plupart des autres langues étant déjà suffisamment créateur de migraines, j’avoue baisser les bras sur la plupart des textes qui me sont soumis : Les diverses solutions proposées dans l’article s’accomodent très, très mal des contraintes des formulaires, sites web, et autres formats automatisés. Et nos communications tendant vers une brièveté toujours accrue, je ne suis pas sûre que cela s’améliore…
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La recherche du mot juste est pourtant indispensable. « L’intelligence sera marquée du sceau de la précision » disait Bergson.
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L’utilisation du point médian donne en général moins d’erreurs de mise en page. Les logiciels qui manipulent du texte ont tendance à considérer (à juste titre) les tirets et barres obliques comme des points possibles de retour à la ligne.
Celà donne malheureusement :
nous sommes allé-
e-s par là
Le problème ne se pose pas avec les points médians, le mot reste entier :
nous sommes
allé·e·s par là
Donc sauf à vouloir se battre avec nos traitements de texte, autant privilégier le point médian. 🙂
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On peut aussi utiliser un tiret insécavle, généralement plus faciles à trouver que les points médians sur les traitements de texte 🙂
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Mais pourquoi ce deuxième point après le e? C’est une façon de faire croire que le féminin est un ovni!
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