C’est un reproche régulièrement adressé aux féministes: elles viseraient / créeraient / entretiendraient une « guerre des sexes ». Implicitement, on suggère donc que sans les féministes, hommes et femmes cohabiteraient en toute quiétude, et non dans ce conflit permanent entretenu par des Amazones sur lesquelles pèse toujours le soupçon d’hystérie.
C’est d’ailleurs une telle vision de la paix des sexes que promeuvent certain·es intellectuel·les féministes français·es contre les travaux venus des Etats-Unis. En France, nous expliquent l’historienne Mona Ozouf et la philosophe Elisabeth Badinter dans les années 1990, le climat est étranger à la guerre entre les sexes et au politiquement correct entretenus par les féministes américaines. Les rapports hommes-femmes sont ceux d’un « doux commerce entre les sexes » — ce qui rendrait donc impossible l’importation du concept de « genre ». Cette idée renaît de ses cendres à l’occasion de l’affaire DSK, à propos de laquelle la sociologue Irène Théry se fend d’un tribune dans Le Monde pour défendre le féminisme français comme « une certaine façon de vivre, et pas seulement de penser, qui refuse les impasses du politiquement correct, veut les droits égaux des sexes et les plaisirs asymétriques de la séduction, le respect absolu du consentement et la surprise délicieuse des baisers volés ». L’asymétrie, en France, on kiffe. Les rapports de pouvoir? Connais pas.
L’argument de la « guerre des sexes » est donc brandi de toutes parts, par certaines féministes comme par les antiféministes. On reproche aux Américaines de voir conflit et rapports de pouvoir partout, alors que « la surprise délicieuse des baisers volés » c’est si chouette, surtout quand on est femme de chambre. C’est un des reproches majeurs adressés au genre: sa définition non pas seulement comme rapport social mais comme rapport de pouvoir qui gouverne les relations entre le groupe « hommes » et le groupe « femmes ». Tout serait tellement plus simple si les féministes baissaient les armes.
Partout, tout le temps, on nous tue. On nous frappe. On nous viole. On nous insulte. On questionne notre humanité. On nous discrimine dans toutes sortes de contextes. Pourquoi? Parce que nous sommes des femmes. Et ensuite, on nous accuse, nous les féministes, d’entretenir une « guerre des sexes ». Mais réveillez-vous! On nous mène la guerre depuis des millénaires, et quand nous protestons, quand nous essayons de nous faire entendre, nous sommes qualifiées d’hystériques, de va-t-en-guerre, de dangereuses perturbatrices de la paix sociale — c’est-à-dire: de l’ordre du genre. Votre « paix », c’est notre oppression. Les féministes se contentent de prendre les armes dans une guerre qui a touché leurs mères, leurs grands-mères, et toutes celles qui les ont précédées.
Je crois que je vais apprendre par coeur et recopier le dernier paragraphe pour l’afficher un peu partout et le ressortir à chaque « vous en faîtes pas un peu trop quand même ? ».
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Les discriminations ont toujours existé, vas passer du temps dans d’autres pays tu verra que t’a surement vécu des discriminations sans t’en rendre compte, et pourquoi? parce qu’elles ne te forcent pas a choisir un chemin plus qu’un autre. les gros, petit, mince, roux, blond, noir, arabes, métis, asiatique, handicapé… vont eux aussi monter un mouvement dans ce cas.
mais sache qu’il y aura toujours des préjugé tant qu’on aura vécu des expériences. Maintenant arrêtez de mettre dans le même sac préjuger et discrimination, allez chercher les définition.
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Les femmes sont des hommes comme les autres, si je puis dire, et l’égalité de droits entre hommes et femmes n’est pas un luxe, mais la simple reconnaissance de cela.
La discrimination, le sectarisme, qu’il se fasse par la race ou le sexe, n’a pas sa place dans une société un tant soit peu évoluée.
Nous ne sommes plus des primitifs dont la socéiété ne serait réglée que par le rapport e force physique … Et même là, certaines femmes en remontrent à certains hommes.
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l’argument qui consiste a dire que depuis la nuit des temps les hommes ont toujours été méchant, ont toujours oppressé les femmes… est un mythe totalement stupide, informez vous biens sur l’histoir au lieux de vous basé sur quelques lois ou droit que les hommes ont obtenu avant les femmes (qui faisais les travaux les plus complexes voir mortel? qui allais en guerre? qui n’étais pas sur de la paternité de ses enfants? qui ne pouvais pas avoir le temps de voir ses enfants grandir? qui étais soumis aux décision et aux choix fait par l’individu qui gérais le foyer? qui gérais l’argent ramené et donc avais le réel pouvoir économique? qui étais socialement mal vue lorsqu’il n’arrivais pas à rendre l’autre heureux parce qu’il avais tout le temps de parler de ce qui n’allais pas aux voisins et de se victimiser? qui étais obligé de traîner dans l’ombre sa misère sexuelle alors que l’autre affichai sa misère affective?….)
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N’empêche, vous ne répondez pas sur le fond à Irène Théry (et vous faites un raccourci vraiment douteux sur sa tribune en associant le « baiser volé » directement à la femme de chambre). Le fond, c’est l’idée qu’on puisse lutter pour l’égalité des droits (et même déconstruire les représentations de genre) sans pour autant neutraliser et même judiciariser tous les rapports de séduction, et qu’il y a peut-être quelque chose de précieux dans le fait de pouvoir en France embrasser quelqu’un (homme ou femme) sans lui demander explicitement (ce qui est à peu près impossible aux US). Ce n’est pas parce que la guerre des sexes existe qu’elle est la seule dimension des rapports homme/femme, je crois que c’est ce réductionnisme que note Théry et c’est celui que vous affichez dans votre grandiloquent dernier paragraphe.
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« quelque chose de précieux dans le fait de pouvoir en France embrasser quelqu’un sans lui demander explicitement » : de biens jolis mots pour parler… d’une agression sexuelle.
Oups, pardon, je « judiciarise ». Peut-être que vous préfèrerez : vous êtes un·e gros·se dégueulasse sans le moindre respect pour l’intimité d’autrui.
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quand n’y a-t-il pas agression sexuelle alors ? quand les deux partenaires ont donné leur consentement par un « oui » ? faut-il signer quelque chose ? Pour combien de temps vaut le consentement ?
Un « baiser volé » n’est justement pas un baiser sans consentement, c’est un baiser sans consentement formulé. Maintenant si vous ne voyez pas la différence entre ça et une agression sexuelle, j’en suis désolé pour vous (j’espère du moins que vous vous jouissez de savoir que vous n’êtes pas, vous, un « gros dégueulasse »).
Pourquoi refuser que le consentement en matière de séduction puisse être un peu plus compliqué que « oui » ou « non » ? (>> ceci n’est pas une justification du viol ou de l’agression sexuelle : « non » ne veut pas dire « oui » et ce n’est pas parce que quelque chose n’a pas de limite très claires ou très facilement formulables que cette chose n’existe pas. L’argument de la pente savonneuse est effectivement sophistique, cf. l’argument sorite). Cette réduction au oui et non n’est-elle pas effectivement une manière d’envisager toutes les relations humaines au prisme du droit?
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Non, c’est exactement aussi simple que « oui » ou « non ». Il n’y a rien de plus compliqué. L’assentiment (je préfère ce terme à « consentement », trop passif selon moi) n’a pas besoin d’être verbal, mais il faut qu’il soit clair.
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Un élément pour votre réflexion, noname : les femmes françaises ne flirtent pas, contrairement aux nord-américaines, et même aux anglaises, allemandes, italiennes, espagnoles, etc.
D’où vient cette différence ? Une femme, en France, a-t-elle réellement le droit de prendre l’initiative du premier baiser sans être traitée de salope ?
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‘sans pour autant neutraliser et même judiciariser tous les rapports de séduction’
Le problème du rapport de ‘séduction’ est que le plus souvent il s’exerce à l’encontre de femmes (ou d’enfants), pas pour ou en leur faveur. Et qu’en France il passe pour ‘naturel’, à limite obligatoire. Peut on réclamer le droit à l’indifférence souveraine au sexe/genre d’autrui dans l’espace public par exemple ? Je me fous du genre des gens que croise, puis-je demander la réciproque et un peu de paix ? Il semble que non.
Le rapport de séduction au fond est surtout un thème qui semble important à ceux qui l’imposent à autrui.
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Les espaces insécables ?
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Je comprends « le respect absolu des du consentement et la surprise délicieuse des baisers volés » comme un jeu sexuel entre adultes consentants. C’est un commentaire qui me semble très éloigné de l’affaire DSK où il n’y avait aucun consentement et qui me semble plus révélateur des petits plaisirs de Madame Théry que d’une avancée décisive dans la compréhension des rapports hommes / femmes.
Ce qui me gêne plus dans son propos, c’est son discours nationaliste sur le féminisme. Le nationalisme a toujours été une façon d’assigner un rôle aux femmes au nom d’une raison qui se prétendait supérieure.
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J’ai l’impression de lire un texte d’une radfem dans le genre de l’inénarrable windwitch. Ça contraste durement avec les articles écrits par Hudson – d’ailleurs j’espère que ce n’est pas elle qui a pondu ce truc.
Oui, je peux détailler quelques critiques. Tout d’abord, les arguments qualifiés d’anti-féministes ne sont pas anti-féministes ; il s’agit d’arguments appartenant à un courant du féminisme, le courant différentialiste. On peut être pour ou contre, mais il faut reconnaître qu’il s’agit bien d’une forme de féminisme, qui existe depuis ses débuts, et qui a produit des choses importantes comme l’essentialisme stratégique. Ces arguments pourraient être qualifiés d’anti-radicaux, certes, mais pas anti-féministes. Ensuite, pardon, mais le niveau de l’argumentation est quand même au ras des pâquerettes. Le contre-argument est en réalité une succession de sophismes utilisant les glissements sémantiques et l’association dégradante. La citation de l’argument soi-disant anti-féministe contient le texte suivant : « les plaisirs « asymétriques de la séduction », le respect absolu du consentement et la surprise délicieuse des baisers volés ». On parle de l’asymétrie de la séduction, pas de l’asymétrie en général. De plus, elle rajoute que le consentement est nécessaire. On pourrait dire que c’est un doux rêve et que tant qu’il y aura dissymétrie il y aura domination, ou quelque argument de ce genre. Mais ce n’est malheureusement pas ce que fait la suite, qui enchaîne tout de suite sur les meutres et les insultes. Alors qu’on parle de « baisers volés ». On pourrait arguer que ce genre de comportement, si accepté, crée des bases permettant de légitimer le viol, ou quelque chose comme ça. Mais malheureusement, l’article s’arrête là, sur cet argument sophistique.
Bref, j’aimerais demander : sérieusement ? Ça, vous considérez que ça vaut le coup d’être publié sur Internet ? Encore, sur un tumblr ou sur twitter, ça ferait à peine tâche. Mais ici quoi. C’est le pire article de ce site.
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Je m’appelle Husson. Pas Hudson. Si vous lisez d’aussi près ce que j’écris ça ne m’étonne pas que vous pondiez un commentaire aussi charmant.
Je ne vois pas très bien en quoi cet article relèverait du féminisme radical, dans lequel je ne me reconnais pas, mais passons. L’argument antiféministe sur lequel porte ce coup de gueule, c’est celui de la « guerre des sexes ». Point. Pas la querelle universalisme/différentialisme. Votre loooong développement sur Théry & co est donc à côté de la plaque. La question est celle de la conception du rapport entre les sexes, dans la séduction et ailleurs: rapports de genre ou « doux commerce ». Il se trouve (surprise!) que je penche pour la 1ère option. D’où l’exemple — qui n’est qu’un *exemple* — que je prends, celui d’Ozouf et Théry, qui utilisent comme repoussoir la figure de la féministe américaine promouvant la guerre des sexes. Elles lui opposent une figure de la féministe française reconnaissant les plaisirs de « l’asymétrie » de la séduction et du « doux commerce entre les sexes ». Des rapports apaisés, donc, asymétriques certes mais pas de « guerre ». Pas de rapports de genre. C’est une conception fausse et dangereuse. Mais avez-vous même pris la peine de lire le dernier paragraphe ?! Parce qu’il est là, le propos.
Vous jetez des accusations et des injures en l’air sans jamais les étayer et n’avez visiblement pas compris grand-chose au billet. Vous parlez d' »argument sophistique », j’aimerais bien savoir ce que vous appelez ainsi.
Oh, et dernier détail: si vous continuez sur ce ton, je me sentirai libre de considérer que vos commentaires ne valent eux non plus pas le coup d’être publiés sur internet et donc de les envoyer directement à la corbeille.
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Désolée d’avoir écorché votre nom, je m’étais pourtant relue.
Notez une chose importante : je m’en prends à votre production, pas à vous. Tout au plus, j’exprime une forte déception connaissant vos productions antérieures et votre contact avec le monde universitaires et ses normes. Si ce que vous avez produit à un moment est nul, c’est nul, et il faut bien que quelqu’un vous le dise car il est très dur de le deviner seule.
J’ai bien compris l’objectif de l’article et son point central, ce n’est pas du tout là le problème. Votre point central, vous l’argumentez, et mon propre point est que cette argumentation est mauvaise. Mauvaise car utilisant des arguments sophistiques, comme — pour le répéter — des glissements de sens (asymétrie de séduction -> asymétrie tout court) et un appel au pathos concernant des meurtres alors qu’au début le propos était beaucoup plus restreint. L’article se présente comme la réfutation de thèses précises, mais finit par un très vague discours tentant de soutenir la pertinence de la relation de pouvoir dans la définition du genre. Le problème est le lien entre les deux éléments, pas l’un ou l’autre.
Quant au féminisme différentialiste, je ne pense pas à la querelle « universel vs. différence », mais au féminisme qui nous a donné l’éthique du care et qui a été notamment impulsé par Gilligan. Si on suit Wittig, on peut lui opposer la grande famille des féminismes radicaux, qui elle se base plutôt sur la pensée marxiste et remet en cause ce qu’elle estime être à la *racine* des inégalités entre les sexes, c’est-à-dire le rapport de pouvoir et de domination entre les hommes et les femmes. Dans cette typologie, vous êtes radicale. Mais le terme aujourd’hui tend, plutôt sur Internet, à désigner les extrémistes, le plus souvent les TERFs. Qu’est-ce que j’y peux si les gens ne lisent pas et collent les mauvaise étiquettes aux mauvaise personnes.
Oh, et dernier détail : vous êtes la championne de la condescendance quand on ose vous contredire, les échanges sous les articles de ce blog en ont témoigné à plusieurs reprises. Comme quand vous ne vouliez pas entendre qu’il n’est pas difficile d’écrire « homme cis » au lieu d’« homme ». Je ne fais que me préparer à l’inévitable.
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« Je ne fais que me préparer à l’inévitable. » Haha, très malin, toute réponse qui vous déplairait pourra alors être cataloguée comme « condescendante ». Bien essayé.
Vous n’avez pas aimé mon billet, OK. Je m’en remettrai. Mais me reprocher de m’éloigner des normes du monde universitaire sur mon blog?? De ne pas entrer dans des distinctions qui ne sont absolument pas le propos de mon article?! Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, ceci n’est en aucun cas un blog universitaire. J’ai d’autres espaces d’écriture pour ça. C’est un blog féministe, sur lequel j’écris dans différents formats. Ce billet est un coup de gueule. Pas forcément très structuré, approfondi, argumenté, parce que c’est un *coup de gueule*. J’étais en colère, j’ai écrit ça, ça ne vous a pas plu, OK. Mais vous me faites un faux procès, m’insultez au passage, et me reprochez ensuite d’être « condescendante ».
Votre développement sur différentialisme et féminisme radical n’a ni queue ni tête et zéro lien avec le billet (le seul intérêt étant visiblement de montrer l’étendue de votre savoir), mais ça a l’air d’être votre spécialité. Pourquoi amener les radfems là-dedans?? « digne d’une radfem »? Donc vous vouliez m’insulter, mais le rapport, on le cherche toujours.
Tout aussi malhonnête, cette façon de ressortir les réactions à un billet qui n’avait *absolument rien à voir* avec celui-ci. Donc je vais maintenant vous laisser rager dans votre coin. Si vous avez quelque chose de constructif à dire en rapport avec le billet, ne vous privez pas.
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lol noname, qui croie à ces fadaises sur les USA. Genre on peu plus prendre un ascenseur blablabla…
Lewis’Lay confirmed again
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À propos, la seule fois de ma vie que j’ai fait le coup du « baiser volé », il y a deux mois, je me suis pris un poing dans la gueule par la personne concernée. Alors, je ne suis pas fier de cet épisode, c’était franchement idiot de ma part, c’était une tentative de démonstration par l’absurde dans le cadre d’une discussion sur la drague, et j’étais franchement excédé que mon interlocutrice insiste pour prétendre que les femmes draguent dans ce pays (mon argument était qu’il est strictement impossible de déterminer si une femme française « drague » ou est juste amicale, vu que la façon de draguer des Françaises consiste en général à minauder en attendant qu’on les cueille). Toujours est-il que j’avais bien mérité ce coup, qu’à la limite je m’y attendais, que je préférais même cette réaction, et qu’elle et moi sommes restés bons amis.
En tout cas, perso, je ne referai plus jamais cette ânerie, et j’ai depuis élaboré une stratégie pour forcer, le cas échéant, une femme française à se montrer plus démonstrative et plus claire dans ses aspirations : lui demander « Y a-t-il quelque chose en particulier que tu aimerais que je fasse ? »
Si elle répond « non », je conclue logiquement que la conversation est purement amicale de sa part (elle ne veut pas que je l’embrasse, que je l’enlace, ni quoi que ce soit de ce genre) et je poursuis la conversation sur cette base sans jamais remettre ça sur le tapis. Ça m’évite d’avoir à deviner. Je préfère la communication directe et symétrique aux jeux stupides de faux-semblants qui constituent l’essentiel de la « drague à la française ».
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Désolée, mais moi qui suis une femme française, j’ai déjà dragué et même formulé des propositions directes, vraiment très directes. Genre, « Tu as une copine ? Alors tu peux m’offrir un verre ? Eh bien alors, tu m’embrasses ? Tu me ramènes chez moi ? entre autres exemples. Propositions qui ont parfaitement été comprises par les intéressés.
En même temps, si vous considérez qu’embrasser une femme de force pour lui prouver qu’elle voudrait vous draguer mais qu’elle ne sait pas le faire explique qu’aucune femme française n’ai jamais eu envie de vous draguer…
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C’est peut-être une question de génération. J’ai quarante ans et j’ai rarement vu une femme française de ma génération faire davantage que battre des cils ou prendre des poses.
Le coup de « tu peux m’offrir un verre » c’est le genre de chose qui a tendance à me refroidir vu que la prostitution n’a aucun attrait pour moi.
Et vous avez mal compris l’épisode que j’ai raconté à propos du baiser, mais c’est normal, c’est un truc assez tordu que je n’aurais peut-être pas dû mettre sur le tapis tant les implications sont compliquées à expliquer.
Pour votre gouverne, il est arrivé plusieurs fois que des femmes me « draguent » mais que je ne l’apprenne que trop tard, quand des tiers me l’ont expliqué.
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Premièrement si vous considérez qu’offrir un verre à une femme équivaut automatiquement à « l’achat d’une relation sexuelle » effectivement, mieux vaut vous abstenir. Soit dit en passant, le prix d’une passe dépasse largement celui d’un verre, du moins dans nos pays.
Je passe sur la grossièreté qu’il y a à me traiter de prostituée, d’une part parce que je n’en suis pas une et que donc cela me laisse froide, et deuxièmement, parce que les prostituées ne méritent pas moins de respect que les autres femmes, et que l’utiliser comme insulte est une des formes les plus communes de la misogynie ordinaire. Ainsi, pour tenter d’humilier une femme, on la ramène à sa sexualité, censément indigne par essence (alors que la sexualité masculine est quant à elle glorifiée) et pour que cela soit encore plus infamant, on suggère que cette dernière est à vendre et qu’en somme, on pourrait tout à fait se l’acheter si on le souhaitait. C’est une façon de dire « de toute façon tu fais partie de cette catégorie d’être humain que je baise quand je veux contre une poignée de billets ». En résumé, c’est une façon de dire « si je veux, je te baise ». Pour votre information, ce n’est pas le cas.
Je n’ai que 10 ans de moins que vous et franchement,vous avez un sérieux problème si vous considérez comme des prostituées les femmes qui se font offrir des verres ou payer le resto.
Je vous ferais remarquer que les femmes gagnent en moyenne 20% de moins que les hommes et que si traditionnellement ce sont les hommes qui offrent des verres et payent le resto, c’est bien parce que ce sont ces derniers qui disposent du pouvoir financier et qu’ils ont le loisir d’en disposer. Si vous allez par là, c’est la grosse arnaque pour les femmes, car aucune, jamais, n’est rémunérée pour le travail ménager qu’elle fait pour son conjoint qui pourtant se monnaye en dehors du « foyer conjugal ».
Bref, je ne vais pas réinventer le patriarcat.
Concernant les « baisers volés », je suis pour ma part opposé à cette formulation qui euphémise le « de force ». Je pense que les baisers, comme les relations sexuelles devraient toujours être désirés ou, au minimum librement consenti. De la même manière, je pense qu’un homme qui n’est pas sur que sa partenaire veut l’embrasser devrait s’abstenir. Cela vaut d’ailleurs pour tout le monde, même si ici, vous posez la question dans un cadre hétérosexuel.
En somme, entre un « voler un baiser » et « embrasser de force » il n’y a pour moi d’autre différence que la formulation, la première se plaçant du point de vue de l’agresseur et la deuxième du point de vue de la victime. L’agresseur « vole un baiser », la victime est « embrassée de force ». C’est déjà un parti pris. C’est une même réalité décrite selon deux points de vue opposés.
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Totote, personne dans ces commentaires n’a semblé faire de rapprochement entre offrir un verre et acheter un acte sexuel. Cette vision très réductrice me semble être votre combat personnel, tout aussi provocateur que cet article, qui durant un instant m’a paru être une caricature écrite par un anti féministe dans le but de réunir en quelques paragraphes tous les clichés les plus populaires du genre.
Dans mon cas, j’ai aussi souvent dans ma jeunesse croisé de femmes qui espéraient qu’un homme leur paye un verre que d’hommes souhaitant offrir un verre. À vrai dire, pendant le pic de crise financière de ce début de siècle… ils étaient plus rares encore !
Espérant vous avoir fait rire, je vous invite à modérer votre vision des rapports homme / femme et cesser d’y voir une grossière bataille rangée.
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Soit dit en passant, vous avez parlé d’embrasser de force. Mais d’autres parlent de « baisers volés ». Si vous êtes capables de m’expliquer la différence, ça m’intéresse beaucoup. Perso, je ne l’ai jamais comprise, et c’est pourquoi je me suis très largement abstenu de me risquer à ce genre d’acrobaties.
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Reprocher aux gens de voir des conflits, c’est comme reprocher à un thermomètre de mesurer la fièvre.
On peut supprimer le moyen de mesure, ou supprimer la cause. Mais c’est plus dur d’avoir un monde égalitaire que de fermer les yeux.
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Ce qu’il faut pas lire. Comme si les hommes ne se faisaient jamais tuer, frapper, agresser. Ce n’est pas « parce que nous sommes des femmes » mais parce que nous sommes des humains et que c’est la vie de tout le monde.
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Les masculinistes nient la réalité de la domination masculine. Et celle-ci est encore inconnue (comme idée) par la plupart des hommes, sinon comme un détail, une exagération, qui ne les concerne pas. Dès lors, il ne faut pas trois minutes aux hommes pour mettre dans la balance un tort féminin à côté des torts masculins (et escamoter totalement le rapport de domination et hiérarchie). C’est dans ce contexte que l’idée de « la guerre des sexes » est pernicieux. (Et l’épouvantail argumentaire du ‘féminisme étasunien’ versus le féminisme hexagonal est un rideau de fumée). Tous les dominants estiment que les dominés font « la guerre de trop » et qu’ils sont donc les meurtriers, la classe dangereuse, etc. Dans ma petite grille d’analyse, il faudrait prendre en compte en plus les compétitions/répressions entre hommes (au sein de la virilité) et celles entre femmes (au sein de la féminité, dont le devoir d’être douce malgré tout envers l’homme — qu’on lit en filigrane dans le reproche ‘guerre des sexes’) ; et seulement ensuite les rapports de force « au sein du couple » et la personnalité de chacun.
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A reblogué ceci sur Blog d'une jeune personne catholique progressiste.
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Bien que sur que oui vous en faites trop.
Vous centralisez tous les maux sur vous mais dans l’histoire, combien on été torturé et tué ?
C’était toutes des femmes ? L’esclavagisme était dédié au femmes ?? Les croisades ont été fait contre les femmes ?
Vous aviez mille occasions d’écrire l’histoire et de vous imposer mais vous l’avez jamais fait.
Fallait prendre vos ovaires entre vos mains à l’époque au lieu de vous plaindre aujourd’hui que le monde est essentiellement dirigé par des hommes.
Qui a été le premier à affirmer que la terre était plate au risque de sa vie ?
Qui a été le premier à gravir le mont Everest ? Explorer les pôles ? Prendre le large vers l’inconnu ? A part Jeanne d’Arc, à aucun moment les femmes ont eu la force, le courage ou la capacité de s’imposer … et cela vous vous en foutiez car le monde était dangereux à cette époque et Mère Nature n’as pas armé les femmes pour l’affronter et vous l’aviez totalement accepté …
Vous vous plaignez d’inégalités sans même vous apercevoir que ces même inégalités existent déjà entre les hommes (typiquement le salaire).
Vous déboulez dans des mondes masculins et vous ne les acceptez pas tel qu’ils sont … vous voulez absolument les changer à votre image … tout ça parce qu’à la première blague sexiste, au lieu de faire preuve d’humour et répondre avec une autre vanne bien placé, vous vous mettez à chialer et vous plaindre … alors que dans la vie de tous les jours … vous êtes impitoyables avec les mecs trop gentils … D’ailleurs, pour info, entre mecs aussi on se taille sévère mais à la différence des nanas, nous, on va pas se plaindre et chialer …
Combien de mecs gentils j’ai pu connaitre qui se sont fait détruire mentalement, rabaisser, ont perdu confiance à cause de femmes qu’on considère normales. On en parle ?
Bref, vous êtes pathétique et vous mélangez tous.
Si par malheur, l’Europe connait de nouveau la guerre, vous comprendrez de nouveau votre place que Mère Nature vous avez aimablement accordé. Pour l’instant vous pouvez faire les malines et oublier l’essentiel car l’Europe est en paix … mais pour combien de temps encore ?
En cas de guerre civile … c’est les femmes qui vont aller se battre dans les supermarchés du coin pour ramener à manger chez eux pour leurs enfants ??? Vous allez tentez d’y aller le premier jour et vous allez vous prendre un bon coup dans la gueule car à ces moments, c’est la nature qui rependre ces droit et la loi du plus fort … comme ce fut le cas depuis des centaines et des centaines d’années …
Vous confondez position naturel et sexisme …
Vous reniez vos devoir que Mère Nature vous avez donnée, vous confondez égalité et complémentarité … vous avez trop regardé Lara Croft .. Quand je vois que la Mère du féminisme à dit « On ne nait pas femme, on devient femme » … je ne peut que rigoler sur vos faces car cette phrase est un blasphème au travail parfait de Mère Nature …
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Bravo Luke de nous ramener à la réalité!!!
J’ajoute que c’est une égalité (sexuelle) complètement artificiel basé sur de la chimie et des lois voté par ceux qu’elles dénonce comme les tenant du paternalisme, ou comment mordre la main de celui qui te la tend (pour paraphraser la célèbre formule)
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@chesterdenis
La domination masculine et une théorie sociologique, une manière d’analyser la société. La notion de pouvoir et de rapport de force est quelque chose de très abstrait, déjà à l’échelle des individus et d’autant plus à l’échelle macroscopique d’une société ou de très nombreux paramètres entrent en compte (ce qui explique l’intérêt des études de genre sur la transversalité).
Donc parler de sa réalité n’a aucun sens, c’est comme parler de la réalité de la lutte des classes. Le féminisme comme toute autre forme de militantisme est un dogme et une idéologie politique. Une idéologie ne se nie pas, elle se critique.
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dire que « toute forme de militantisme est un dogme », c’est affirmer que seule les vérités anciennes, celles de papa et de grand papa sont avérées et réalistes, et que toute revendication est erreur. C’est une très belle défense du « patriarcat » ! Une théorie est basée sur des faits. Ces faits font une réalité (qu’on ne peut contester que par d’autres faits, des enquêtes, expériences, etc.). La théorie scientifique donne une explication de ces faits. Elle se critique en lui opposant un écart aux faits, d’autres faits, d’autres explications. Les violences contre les femmes, les différence de salaire et de poste hiérarchique, etc., sont des faits. On peut leur donner une explication par la théorie de la « nature » ou la théorie de la « domination masculine ». Mais dire que la nature est évidente et que les théories sont des idéologies, c’est une position antiscientifique et relativiste.
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« Mais réveillez-vous! On nous mène la guerre depuis des millénaires, et quand nous protestons, quand nous essayons de nous faire entendre, nous sommes qualifiées d’hystériques, de va-t-en-guerre, de dangereuses perturbatrices de la paix sociale — c’est-à-dire: de l’ordre du genre. »
Tellement vrai, merci, merci, merci ❤
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Pingback: « Guerre des sexes ou guerre contre les femmes? | «Genre ! | Réflexions de Femmes
Je suis toujours étonné que le féminisme ait pu transformer la lutte de classes en lutte des sexes ( en même temps, le féminisme prend ses racines dans l’extrême gauche et sa vision néo-marxiste de la société) . Ce qui devrait être un combat de classe devient un combat entre hommes et femmes.
Prenons un cas classique de 2 conjoints qui exercent une profession libérale bien rémunérée (un couple de médecins…). Leurs confortables revenus leur permet d’avoir recours à une société de services à la personne qui assurera le ménage et le repassage du foyer, d’avoir un nounou qui s’occupe des enfants… Leur situation est parfaitement égalitaire, il n’y pas de dissensions sur le partage des taches entre les conjoints puisque cette fonction est externalisée.
Je vois difficilement comment l’épouse pourrait adhérer au mouvement féministe, tout au plus avoir consensus sur le droit à l’avortement (et encore la déclinaison de ce droit peut largement varier en fonction des convictions religieuses/politiques des personnes. Des femmes d’ extrême droite veulent encadrer un usage trop « libéral » aujourd’hui).
Le patriarcat doit lui sembler une notion bien éloignée de sa réalité quotidienne, elle est son propre patron et se reverse entièrement les recettes de ses honoraires, n’est pas dépendant financièrement de son mari qu’elle pourrait quitter sans ménagement du jour au lendemain.
A l’inverse, prenons une femme qui n’a pas la chance d’avoir le même statut social, n’ a pas suivi un cursus universitaire aussi brillant ou n’est pas l’héritière de l’empire construit pas ses ascendants ( comme Liliane BETTANCOURT qui n’est pas la femme la plus à plaindre ). Pas de possibilité financière d’externaliser les taches ménagères / gardes d’enfants, ou dépendance du salaire du mari pour assurer le paiement du loyer… Les questions féministes se posent avec beaucoup plus d’acuité.
Les 2 situations très antagonistes ne font que révéler une disparité de classe , alors qu’elles ont toutes les 2 le même statut de femmes. Ce n’est pas le patriarcat qui oppresse la seconde mais le capitalisme, très inégalitaire par essence , qui ne lui permet pas d’assurer sa propre autonomie.
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Je suis pour ma part étonnée qu’en 2016, on ait toujours besoin de démontrer l’existence du sexisme et de justifier face aux gauchistes (je me compte dans ce groupe, au passage) la nécessité du féminisme. Je n’ai pas l’intention de refaire 40 ans d’argumentation dans ce sens, donc je vous conseille de lire ce texte de Christine Delphy datant de… 1977.
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