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« Genre »: tentative de définition
Les études de genre constituent, depuis une quarantaine d’années, un champ de recherche universitaire qui prend pour objet les rapports sociaux entre les sexes. Autour de cet objet commun, ce champ rassemble des disciplines très diverses. Ce sont les apports de ces recherches que je voudrais tenter de résumer ici, de manière très schématique et afin de fournir une base de réflexion.
Le genre se définit de manière relationnelle. Selon la sociologue Laure Bereni, contrairement au sexe biologique (femelle ou mâle), « le féminin et le masculin sont le produit d’un rapport social », ce qui signifie qu’on ne peut étudier l’un « sans le rapporter à l’autre ». Elle propose cette définition : « le genre désigne le système qui produit une bipartition hiérarchisée entre hommes et femmes », autrement dit, des groupes et des catégories qu’on peut appeler « les genres ».
Cette définition repose sur une posture dite constructiviste, qu’on peut résumer par la célèbre formule de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme [ou homme], on le devient ». Les différences perçues entre les genres et la hiérarchie qui caractérise les rapports sociaux entre hommes et femmes ne sont pas réductibles à un déterminisme biologique, remis en cause par les sciences humaines comme, de plus en plus, par les sciences dites « dures ». Elles sont le résultat d’une construction sociale qui, à partir du donné biologique, attache au féminin et au masculin un certain nombre de valeurs, de comportements, ainsi que des rôles spécifiques.
Or le système du genre produit des relations asymétriques et des rapports de pouvoir entre hommes et femmes. Bien que multiples, divers et localement reconfigurables, ces rapports se caractérisent par ce que Bourdieu appelle « la domination masculine », et que l’on peut aussi nommer le « patriarcat ». Cet ordre social est également, comme le rappelle Laure Bereni, « un ordre normatif qui sanctionne les déviances de genre (telles qu’elles sont réalisées par exemple par des « hommes efféminés », des « femmes masculines », des lesbiennes « butch », des personnes trans’, des intersexes etc. ».
Qui suis-je?
Je suis normalienne, agrégée de lettres modernes et militante féministe. Je m’intéresse tout particulièrement aux études de genre et aux combats visant l’égalité pour tou.tes.
Objectifs de ce blog
Ce blog se veut à la fois engagé et pédagogique. Il vise à susciter un débat éclairé sur une notion à propos de laquelle on a entendu, surtout depuis le mois de juin 2011, beaucoup de discours prouvant une méconnaissance totale de la question et parfois, plus gravement, un refus de se documenter réellement pour comprendre ce dont il s’agit.
L’introduction des notions d' »identité sexuelle » et de « genre » dans les manuels de SVT de certaines classes de lycée a provoqué des réactions souvent extrêmes, violentes et haineuses, qui dissimulent un refus obstiné de concevoir les rapports entre les genres autrement que comme on les a définis pendant des siècles. Cela concerne les rapports entre femmes et hommes, et toutes les problématiques liées à l’égalité (publique et privée), mais aussi les sexualités.
Engagé, ce blog l’est par son parti-pris en faveur des « études de genre » (gender studies) qui nous apprennent à poser un autre regard sur la société et à remettre en cause les stéréotypes qui fondent les rapports entre les genres et entre les êtres humains en général. Mon engagement personnel se situe également, et, pour moi, de façon indissociable, du côté du féminisme. Une meilleure compréhension des questions liées au genre est à mon avis inséparable du combat féministe, qui cherche à remettre en cause les stéréotypes omniprésents dans notre société pour promouvoir une véritable égalité entre les genres.
Pédagogique, ce blog va tenter de l’être, avec l’idée que les débats actuels (en-dehors du champ universitaire, mais pas seulement) ne sont que trop rarement de véritables débats, tant les outils d’analyse fournis pas les études de genre semblent faire l’objet d’une méconnaissance à peu près générale dans la société. On essaiera donc de décrypter les discours et les représentations liés au genre, dans l’actualité ou sur des thèmes précis (par exemple, les études scientifiques sur les différences entre les sexes, ou la publicité sexiste) en proposant des clés pour mieux comprendre cette notion et tout ce qu’elle implique.